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Tuerie de Las Vegas: Pas d'«Allah Akbar» ni de Coran dans la main du tueur : un terrorisme «home made»
Publié dans Leaders le 09 - 10 - 2017

Les Etats Unis seraient-ils devenus un « Etat voyou », pour reprendre l'expression de George W.Bush en 20026- où l'impensable peut se produire?
Il est triste de constater que l'immense tragédie du 1er octobre 2017 n'a rien d'un drame exceptionnel aux Etats Unis.
Non.
Timothy McVeigh n'a-t-il pas fait sauter un immeuble fédéral à Oklahoma City, le 19 avril 1995, tuant 168 personnes, blessant 680 autres et faisant des dégâts de 652 millions de dollars de l'époque?
Cette fois encore, à Las Vegas, le nombre de victimes est un «record historique» selon le New York Times: 59 morts et 527 blessés à l'heure actuelle. Le quotidien new-yorkais a compté: en 477 jours (depuis la tuerie d'Orlando, le 12 juin 2016), 521 fusillades de masse – «mass shootings»- ont été perpétrées, étant entendu qu'on entend par cette expression tout évènement au cours duquel sont tués ou blessés au moins quatre individus. Il en résulte que depuis Orlando, 585 personnes ont été tuées et 2156 ont été blessées. Il est clair que, dans ce triste décompte, le journal n'intègre pas les 500 homicides commis à Chicago depuis le début de l'année, une ville dont le maire Rahm Israël Emanuel est un ancien officier de l'armée israélienne. Les armes sont partout. Selon les estimations, le pays compte autant d'armes en circulation que d'habitants (environ 320 millions) et, dans un certain nombre d‘Etats américains, on peut se promener librement avec son arme visible sauf dans les écoles et les Universités.
Des armes, encore des armes, toujours plus d'armes:
Pour d'autres sources, «les 273 «mass shootings» répertoriés officiellement depuis le début de l'année, qui passent le plus souvent sous les écrans radars de l'actualité car trop banals, ne provoquant que quelques victimes, n'en ont pas moins coûté la vie au total à 11652 personnes.» (Bruno Odent, l'Humanité, 6 octobre 2017, p. 3). Aux Etats Unis, il y a plus de clubs d'amateurs d'armes ou de tirs et d'armureries que de McDonald's. C'est dire ! « C'est trop tard. On ne peut plus rien empêcher. Il y a au moins cinq armes à feu par Américain. Et encore, ce ne sont que celles qui sont légalement enregistrées ! » affirme un rescapé de la tuerie de Las Vegas (le Monde, 4 octobre 2017, p. 3). La police de la ville avait pourtant adopté, depuis 2009, un plan anti-terroriste de style militaire suite à l'attaque de Mumbai en Inde quand un groupe lié à al Qaida a tué 166 personnes en quatre jours. Mais note un responsable local : « D'après un vieux proverbe, aucun plan ne survit au premier contact avec l'ennemi. Vous ne pouvez prévoir toutes les possibilités. » (The New York Times, 6 octobre 2017). A la suite du drame du Bataclan à Paris, en novembre 2015, Donald Trump affirmait doctement que si les Français avaient eu des armes comme les Américains, les choses se seraient autrement passées ! La preuve par Las Vegas!
Face à ces tueries américano-américaines- donc maison, «home made»- Trump et son administration peuvent interdire l'accès de leur pays aux citoyens de certains pays musulmans, ils peuvent déclarer à cor et à cris «la guerre contre le terrorisme » marchant dans les pas de Bush fils, ils peuvent augmenter le budget et informatiser jusqu'à plus soif le «Department Homeland Security »(Ministère de l'Intérieur) et déclarer le mois d'octobre 2017 «le mois de la cyber sécurité», ces horreurs ne s'arrêteront hélas pas car elles proviennent du tréfonds d'une société gangrenée par l'argent, la compétition et la consommation à outrance, les discriminations et la possession des armes à feu. Pour Richard D. Wolff, économiste et politologue, professeur émérite à l'Université du Massachusetts (campus d'Amherst), le massacre de Las Vegas est le symptôme d'«une maladie nationale, une crise de santé publique qui tue plus de citoyens que le sida, la maladie de Parkinson et l'hypertension réunis.»
La liberte du marche au dessus de toute consideration:
Mais rien ne doit gêner «la main invisible» du marché, la sacro-sainte liberté du marché aux Etats Unis. Sitôt connu, le carnage de Las Vegas- «Sin City» (Ville du Péché)- les actions des majors de la fabrication d'armes ont bondi à la bourse de Wall Street! «Les investisseurs, écrit Hahrie Han (The New York Times, 4 octobre 2017), faisaient des affaires sur la triste réalité que nous connaissons tous: la réglementation sur les armes ne changera pas mais la peur des armes allait donner un coup de fouet à leur vente». Politique frappée assurément au coin du bon sens –si l'on peut dire- d'autant que le président Donald Trump est un fervent défenseur des fabricants qui ont si généreusement financé sa campagne électorale comme celle du second responsable du partir républicain au Congrès John Cornyn ! Ainsi est verrouillée – du côté pouvoir exécutif comme du côté du pouvoir législatif- toute tentative de restreindre la vente des engins de mort. Risible inflexion (si on peut rire dans de telles conditions) le 4 octobre 2017: des républicains influents au Congrès se disent prêts à envisager «l'interdiction d'un accessoire » qui transforme une arme d'assaut semi-automatique en un véritable fusil mitrailleur capable de faire feu sans interruption, comme sur les théâtres des opérations de guerre en Irak, en Afghanistan ou ailleurs où ces armes américaines ont apporté la mort et la désolation. «Cet accessoire» a permis au tueur embusqué au 32éme étage de son hôtel, Stephen Paddock - un ancien comptable blanc riche, rompu aux affaires immobilières comme Donald Trump - d'ajuster des rafales continues sur la foule. Il s'agit du «bump stocks », disponible, pour un prix modique, pour tout un chacun, dans toutes les bonnes armureries yankees et même dans les supermarchés. On retiendra que Paddock avait en sa possession, 1600 munitions et 33 armes achetées le plus légalement du monde en 11 mois. Dans sa chambre d'hôtel, on en a trouvé 23 plus 19 à son domicile. Il y a quelques jours, une commission de la Chambre des Représentants a approuvé une loi fédérale libéralisant la vente de silencieux. Ce qui permettrait aux assassins en herbe d'éviter d'être vite repérés par les oreilles des policiers! Suite au carnage de Las Vegas, l‘examen de ce texte en plénière a été différé….en attendant des temps meilleurs pour la puissante NRA- l'association des fabricants d'armes, un très puissant lobby? Ces gens n'ont donc pas de cœur ? Business as usual contre vent et marée! Ont-ils oublié l'immense peine qui s'est saisi du pays, le 14 décembre 2012, à l'annonce du carnage dans une école primaire à Newtown (Sandy Hook), dans l'Etat du Connecticut, quand 20 enfants et 6 adultes ont été abattus?
Une hyperpuissance en crise:
Aux Etats Unis, affirme François Bonnet, (site de Médiapart, 3 octobre 2017), l'affreuse hécatombe de Las Vegas «n'est qu'un nouvel épisode barbare venant illustrer la lente dérive de la société américaine vers le pire, une dérive amorcée il y a plus de vingt ans.»
La crise est patente dans un pays plongé jusqu'au cou dans la violence et la drogue, où l'emprisonnement cédé au privé est devenu la norme et une industrie, où un agent de police peut éructer publiquement «Oui, ici on ne tue que les Noirs» tant il est assuré de l'impunité et où le Klu Klux Klan – suprématiste blanc, fasciste et néo-nazi- parade en public comme dans les années 1865.
Il faut aussi tenir compte du pouvoir qui veut «vitrifier» -Trump dixit- la Corée du Nord comme à Nagasaki le 9 août 1945. Le président envisage de retirer la signature de son pays d'un accord solennel sur le nucléaire iranien pris avec la bénédiction de la Chine, de la Russie, de l'Allemagne, de la France, de la Grande Bretagne (Philippe Gélie, Le Figaro, 6 octobre 2017, p. 7). Pour ne rien dire de ses reniements sur l'accord sur le climat, les relations diplomatiques avec Cuba, l'aide gargantuesque qu'il consent aux dirigeants sionistes et à l'occupation de la Palestine et du maintien de cent prisonniers à Guantanamo, au mépris de toutes les règles du droit.
« L' «Amérique » devient …un danger pour le monde tant il est désormais impossible d'exclure que le pire puisse surgir d'une présidence erratique et imprévisible» d'autant qu'elle possède des bases militaires dans cinquante pays, la dernière en date ayant été inaugurée en Israël il y a quelques semaines et d'autant qu'elle souffre « d'une crise d'identité, crise sociale, crise culturelle, crise de projet » (Médiapart).
Aux urnes citoyens !
Une des plus grande plume du New York Times, Thomas Friedman appelle ( The New York Times, 3 octobre 2017) ses concitoyens à aller voter en masse aux élections de mi-mandat en 2018 pour «dégager» - comme disent les Tunisiens - les «fabricants et les marchands d'armes, les magnats du pétrole, tous les législateurs et les régulateurs qu'ils ont achetés et payés pour les faire taire» car tout ce pas si beau monde est conduit par «l'argent et la cupidité.» conclut Friedman.
L'éditorialiste du grand quotidien américain examine la situation si « seulement Stephen Paddock avait été un musulman…Si seulement il avait crié « Allahou Akhbar » avant d'ouvrir le feu…Si seulement il avait était un membre de l'ISIS…Si seulement on avait une photo de lui posant avec un Coran dans une main et un fusil semi-automatique dans l'autre….»
A la grande déception probablement de certains responsables, des marchands d'armes et de Wall Street, Stephen Paddock n‘avait rien d'un musulman. Pas le moindre indice de radicalisation à se mettre sous la dent pour les pêcheurs en eau trouble, les « warmongers » (bellicistes)…qui auraient tant aimé repartir en guerre comme après le 11 septembre. Il y a tant à gagner quand la guerre bat son plein, quand l'Amérique se conduit comme un Etat voyou!


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