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Marrakchi Charfi Fatma - Une première: le taux de croissance plonge à -21,6%, une lecture des chiffres de l'INS
Publié dans Leaders le 18 - 08 - 2020

Par Marrakchi Charfi Fatma - Comme chaque 15 août, l'INS publie les chiffres relatifs au taux de croissance et au taux de chômage du deuxième trimestre de l'année. Toutefois,en ce 15 août 2020, l'INS nous annonce un taux de croissance négatif à deux chiffres et c'est de l'inédit. En effet, le taux de croissance affiche -21,6% par rapport au second trimestre 2019. Ainsi, le PIB a régressé de 21,6% en glissement annuel (GA), c'est-à-dire par rapport à la même date de l'année dernière, et cepour éliminer l'effet de saisonnalité . Comparé aux taux affichés par nos partenaires européens, la chute est encore plus vertigineuse chez nous. Globalement, cette forte contraction de l'activité économique est imputable à au moins trois raisons:
• Le confinement qui a duré 6 semaines en Tunisie entre le 23 mars et le 4 mai, a engendré un arrêt quasi-total de l'activité économique.
• La contraction de l'activité économique chez nos partenaires européens, principalement la France (-13,8%), l'Italie (-12,4%) et l'Allemagne (-10,1%) a aussi fortement impacté notre économie.
• Le trend baissier au niveau de la croissance déjà anémique a encore chuté au cours du dernier trimestre (graphique ci-dessous).La croissance molle avant la crise Covid-19 était due entre autres à l'incertitude, au manque de visibilité et à l'instabilité politique qui inhibent les investisseurs et aussi aux arrêts de production et de travail dans le secteur des phosphates et de l'énergie.
De ce fait et en réalité, nous avons été doublement impactés par les facteurs endogènes à notre économie et d'autres exogènes comme les contre-performances de nos partenaires. Ainsi,la crise Covid - 19 est venue tout simplement s'ajouter à une situation déjà précaire, quant à la création de richesse. Seul le secteur agricole a enregistré un taux de croissance positif de +3,6%, puisque le secteur a continué à nourrir les tunisiens pendant leur confinement et à leur fournir les produits alimentaires consommés au quotidien (fruits et légumes, poissons, viande, etc…).
A l'opposé, les services marchands regroupent l'ensemble des activités les plus touchées par le confinement dans la mesure où leur valeur ajoutée s'est contractée de 30,4%. Le repli sans précédent de l'activité dans les services marchands est due à la baisse de la production dans la plupart de ses secteurs, dont principalement l'hôtellerie, la restauration et les cafés à raison de 77,5% en GA. En effet, la décision de fermer les restaurants et les cafés les mois d'avril et mai et l'arrêt total du secteur de l'évènementiel fut fatale pour le secteur dans son ensemble. Tout en notant à ce niveau que le second trimestre n'est pas la période de la saison touristique, ce secteur sera surement plus durement touché au cours du troisième trimestre.De même, le secteur de transport s'est fortement contracté de 51,4%, étant donné la fermeture de l'espace aérien, la contraction du commerce extérieur et l'arrêt quasi-total du transport terrestre (routier et ferroviaire).
Outre les services marchands, les industries manufacturières ont globalement été très touchéesavec un repli de la valeur ajoutéede 27% par rapport à la même période de l'année 2019. La baisse a touché tous les secteurset plus spécifiquement, le secteur textile, habillement et cuir (-42%) et le secteur des industries mécaniques et électriques (-35 ,9%) qui dépendent beaucoup des taux de croissance enregistrés chez nos partenaires européens et qui constituent l'essentiel des débouchés de ces secteurs.La valeur ajoutée dans l'industrie des matériaux de construction, céramique et verre a reculé de 38,4%, étant donné le recul dans le secteur du bâtiment de 42,5%, comptabilisé dans les industries non manufacturières. En effet, ces dernières ont enregistré, quant à elles, un recul de 20,8%, en GAdû,en plus de la baisse de la production dans le secteur du bâtiment, à un replidans la valeur ajoutée du secteur minier de 21,5 pour cent.
Outre les chiffres sur l'évolution de la croissance, l'INS a publié aussi le taux de chômage du deuxième trimestre de l'année. Sans surprise,la crise Covid-19 a également fortement impacté le marché de l'emploi. En moyenne sur le trimestre, le taux de chômage a augmenté à 18%, contre 15,1% au premier trimestre 2019, soit son niveau le plus haut depuis le quatrième trimestre de 2011, tout en spécifiant qu'une large partie de la population occupée était en arrêt temporaire de travail durant le confinement.
Les pertes d'emploi, qui se sont élevées à 161 mille en moyenne sur le trimestre, ont touché à raison de 131,9 mille salariés, 12 mille indépendants et 17,2 mille aides familiaux et ont été les plus fortes dans les services (-52,7 mille), les industries manufacturières (-51,9 mille) et la construction (-46,8 mille). L'enquête a aussi révélé que seuls 47,8% ont reçu l'intégralité de leur salaire.
Les pertes d'emploi qui sont à déplorer,accompagnées par une deuxième vague probable du Covid-19, dans une période de changement de gouvernement, peuvent alimenter les mouvements sociaux.Une situation sociale explosive peut rendre de plus en plus difficile la repriseéconomique dans le pays.De ce fait, il est urgent d'avoir un nouveau gouvernement avec un programme ciblé sur quelques points et sujets les plus brulants pour stopper cette chute et contrôler les déficits qui ne peuvent que se creuser si on ne fait rien. Il faudrait prévoir une équipe bien rodée pour discuter avec les institutions internationales et essentiellement avec le FMI sur un nouveau programme pour financer le budget 2020 et financer les réformes.
Le problème des phosphates doit être une priorité absolue, comme celui des entreprises publiques, la masse salariale et la fonction publique, pour ne citer que ceux-là. Enfin, la digitalisation aidant à la transparence, à la traçabilité des opérations et à la collecte des impôts peut renflouer les caisses de l'Etat pour combler le déficit de l'Etat et financer les réformes.
Fatma Marrakchi Charfi
Professeure Universitaire
et Directrice du Laboratoire d'Intégration Economique Internationale.


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