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Le site historique et traditionnel de Sidi Bou Said est l'objet d'une nouvelle nuisance
Publié dans Leaders le 25 - 02 - 2022

Par Khadija Touhami - Les habitants de Sidi Bou Saïd sont en émoi depuis une semaine, devant deux structures métalliques de vingt mètres de hauteur environ, plantées en plein cœur du site. Ce fait a perturbé la quiétude du village, et il a provoqué l'indignation de ses habitants.
Il faut admettre que l'installation de ces structures métalliques est un coup dur pour l'authenticité et l'originalité du site. Elle ne peut qu'agresser l'esthétique et l'harmonie urbaines du site. Néanmoins la cause de notre intervention n'est pas l'utilité de ces installations, mais les nuisances qu'elles causent au site. En effet les experts du patrimoine qui œuvrent fermement pour la durabilité des sites traditionnels et historiques, recommandent un équilibre intelligent entre l'ancien et le nouveau, et l'utile et le superflu.
Que peut – on déduire de ce fait?
1) Que notre patrimoine national ne jouit pas de la force et de la considération des textes juridiques qui le protège. Si nous prenons l'exemple de Sidi Bou Saïd, qui est une référence dans ce domaine, nous constatons des défaillances flagrantes même au niveau général de l'application du code du patrimoine archéologique, historique et des arts traditionnels (Loi N° 94-35 du 24 Février 1994). Puisque dans le cas de ces installations métalliques, les articles 18 et 21 dudit code stipulent que « les travaux relatifs aux réseaux électriques et téléphoniques, aux conduites d'eau et d'assainissement, aux voies de communications et télécommunications, àl'installation de panneaux publicitaires, tableaux d'affichage et signalisations, et à tous travaux susceptibles de défigurer l'aspect extérieur des zonessauvegardées et des constructions existantes,sont soumis à l'autorisation préalable du Ministre chargé du Patrimoine, et au contrôle technique et scientifique de ses services compétents ». Les questions qui s'imposent dans le cas de ces installations : ont-elles été soumises à l'autorisation et au contrôle du ministère des affaires culturelles ? et si oui, le ministère des affaires culturelles, a-t-il tenu compte du caractère historique et traditionnel de Sidi Bou Saïd ?
2) Que la responsabilité juridique pour la sauvegarde de notre patrimoine national est départagée entre plusieurs acteurs, ce qui laisse la porte ouverte aux débordements et aux défaillances. Certes le ministère des affaires culturelles, en tant que ministère de tutelle est le premier responsable de la préservation de notre patrimoine national, mais réellement les autorisations et les suivis sont décidés par l'Institut National du Patrimoine. Au niveau local, le code des collectivités locales (Loi organique n° 2018-29 du 9 mai 2018) accorde à la commune la compétence partagée avec l'autorité centrale de « la préservation et du développement de la spécificité du patrimoine culturel local » (Art. 243). Cette compétence est tenue par la commission permanente de la culture (Art. 210). Par conséquent, la commission permanente de la culture et des arts de la commune de Sidi Bou Saïd sous l'autorité de Monsieur Le Maire est tenu d'agir contre toutes les actions qui menacent la durabilité et l'intégrité du site. Devant cette responsabilité juridique éparse, et avec l'absence d'une société civile active, les réactions des habitants contre la dégradation de leur village restent éphémères et non concluantes.
3) Que la voix de la société civile à Sidi Bou Saïd est inaudible. Aucune réaction ferme et franche n'est apparue contre l'installation des structures métalliques, ce qui est désolant pour le site et décevant pour ses habitants. Le rôle des associations locales dans de pareils cas est primordial et parfois même décisif, il constitue une forte pression contre tous les excès, bien évidemment si ces associations s'engagent à encadrer et à soutenir ses concitoyens dans leurs revendications, et surtout à les rassembler autour du développement durable de leur site, afin qu'ils puissent ensemble assurer la pérennité de leur beau village.
En conclusion ses structures métalliques seront pendant longtemps les témoins d'une décision qui a profondément nui à l'authenticité de Sidi Bou Saïd, et à la quiétude de ses habitants. Nous espérons que cette fâcheuse décision sera corrigée dans les plus brefs délais, que dorénavant les instances concernées dont : le conseil Municipal de Sidi Bou Saïd, l'Institut National du Patrimoine et le Ministère des affaires culturelles mettront en avant l'authenticité, et l'intégrité du site dans leurs décisions, et que la société civile locale prendra conscience qu'elle doit être la première garante de la durabilité du site historique et traditionnel de Sidi Bou Saïd.


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