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Pr Safia Larguèche Boukef: Une fondatrice de la néonatologie tunisienne
Publié dans Leaders le 20 - 02 - 2025

Par Pr Zahra Marrakchi(*) - La Tunisie vient de perdre une grande figure de médecine, la professeure Safia Largueche Boukef, professeure en néonatologie. Paix à son âme. Elle a consacré toute sa vie à la santé publique, et fait partie de cette génération de médecins militants et bâtisseurs dans son combat pour l'implémentation de la néonatalogie dans notre pays. Ses grandes qualités morales, éthiques, professionnelles et humaines sont exceptionnelles et inspirantes.
Pr Safia Largueche Boukef forçait l'admiration et le respect de tous, tant elle incarnait les valeurs d'un médecin dévoué doublées de celles d'une dame modeste, rigoureuse, intègre, humble, humaniste et bienveillante. Malgré les épreuves, les difficultés et même les injustices qu'elle a rencontrées tout au long de sa carrière, elle a toujours su garder le cap et continuer à se battre contre vents et marées pour ce qu'elle croit juste et équitable. Son parcours mouvementé témoigne de sa résilience et de sa force intérieure inébranlable, faisant d'elle un exemple à suivre pour nous tous.
Au-delà de ses réalisations médicales, Pr Safia Largueche Boukef était aussi une femme profondément engagée dans des causes humanitaires et militantes. À l'époque, médecin en France et membre actif de France pour la Palestine, elle s'est engagée en 1976 pour soigner dans les camps lors du massacre du camp de réfugiés palestiniens Tel al-Zaatar, au Liban. De retour en Tunisie, elle a participé à la fondation de Tunisie pour la Palestine et, en septembre 1982, bouleversée par le massacre de Sabra et Chatila (Beyrouth), elle a rejoint un groupe de médecins tunisiens pour porter secours sur place, avant de donner naissance à son fils Ahmed, début 1983.J'ai eu l'honneur et la chance de compter parmi ses élèves et je peux témoigner de toutes ces qualités pour l'avoir côtoyée de près. Son dévouement envers les nouveau-nés et leurs familles nourrissait son combat quotidien pour bâtir une néonatologie de qualité en Tunisie. Ce combat témoigne de son inébranlable passion et de sa détermination à toujours faire ce qui est juste. Sa franchise et son honnêteté exemplaires ont marqué de nombreuses générations.
Elle était également une enseignante hors pair dévouée à son art, respectueuse de ses étudiants, soucieuse de leur formation selon les normes. Elle exigeait des étudiants qui avaient échoué à l'évaluation pratique de leur stage clinique d'effectuer des gardes supplémentaires afin de rattraper leurs objectifs de stage ratés. Elle passait le soir au service pour s'assurer d'elle-même que l'étudiant en question a atteint avec exactitude ses objectifs de stage.
Quand elle s'engageait avec les étudiants en stage dans son service pour un enseignement dirigé à une heure précise, elle ne manquait pour rien cette séance, le monde pouvait battre des ailes ! J'étais témoin une fois de sa réponse au directeur de l'hôpital qui l'invitait à se déplacer à l'administration pour accueillir avec les autres chefs de service le ministre de la Santé en visite à l'hôpital, et dont l'arrivée était imminente; elle a répondu: «Non je ne peux pas, je dois m'occuper des externes.»
Elle était reconnaissante envers ses maîtres de médecine non seulement en parlant d'eux avec beaucoup de gratitude et de respect, mais également et afin de perpétuer leur mémoire dans l'esprit des plus jeunes, elle assignait leurs noms à certains équipements du service. C'est ainsi que chaque couveuse par exemple portait un des noms de ces maîtres de la pédiatrie tunisienne: Bechir Hamza, Chadli Tabbane, Ali Ferchiou...
Avec les infirmières, tout en étant rigoureuse et ferme sur les pratiques de soins, elle était humaine, compréhensive et respectueuse. Elle ne ratait aucune occasion lors de ses voyages à l'étranger pour penser à elles en envoyant des cartes postales, en leur ramenant du chocolat ou même de petits présents qui leur réchauffaient le cœur. Elle avait la délicatesse de passer voir régulièrement les équipes de garde lors des fêtes comme le nouvel an, l'aïd ou le mouled pour leur souhaiter de vive voix de joyeuses fêtes en leur ramenant gâteaux, assida et autres friandises.
Elle ne participait pas aux cérémonies organisées dans les maternités à l'occasion du 7 novembre pour donner des cadeaux aux femmes nouvellement accouchées mais passait régulièrement auprès des nouvelles parturientes à l'occasion de la fête des mères, pour leur remettre des cadeaux qu'elle achetait à ses frais ; elle a continué à le faire même après son départ à la retraite.
Je me souviens également que pour commémorer le souvenir de son défunt mari à la date-anniversaire de son décès, elle récupérait à l'administration les adresses des familles dont le bébé était né ce jour-là, pour leur envoyer des présents à sa mémoire.
Pour nous les générations de médecins ayant eu le privilège de la connaître et de la côtoyer, elle incarnera toujours l'image d'un maître hors pair dont l'engagement envers les valeurs et les principes est indéfectible, et elle restera une source d'inspiration et un modèle à suivre.
Vous demeurez vivante dans le cœur de ceux /celles qui vous ont connue et aimée.
Reposez en paix chère maître, la Tunisie peut être fière de vous.
(*) Pr Zahra Marrakchi


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