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Le Grand Parti centriste : mythe ou réalité ?
Publié dans Leaders le 15 - 12 - 2011


Nelson Mandela:
"Quand pour une grande cause, tous les hommes d'un grand pays mettent en commun ce qu'ils ont de grand, ils sont plus grands que le plus grand des hommes"
L'actualité politique est dominée par l'investiture du nouveau Président de la République et la formation du nouveau gouvernement, après une semaine de débats houleux de l'Assemblée Nationale Constituante sur l'organisation provisoire des pouvoirs publics. Pour autant, un autre débat agite la scène politique depuis la proclamation des résultats des élections du 23 octobre 2011. Les appels et les initiatives se multiplient pour le rassemblement des forces démocratiques progressistes dans un « grand parti centriste ».
Le courant progressiste moderniste n'est certainement pas minoritaire dans la société tunisienne. Il a pourtant été sévèrement sanctionné lors de ces élections. Il a certainement payé le prix de la volonté populaire de rompre avec tout ce qui pouvait lui rappeler l'ancien système. Le régime déchu s'était approprié une « légitimité de performance » bâtie sur l'illusion de la réussite économique et de la modernité de la Tunisie qui n'ont pas profité au peuple tunisien appauvri, privé de ses droits essentiels, victime d'injustices et de déséquilibres régionaux. Les élites et la mouvance progressiste ont fort probablement sous estimé cette dimension. Le discours construit sur la sauvegarde des acquis modernistes de la société tunisienne et leur renforcement n'était pas audible pour de très larges couches de la société totalement démunies et sans perspectives. La déliquescence des valeurs qui a accompagné le règne du régime déchu ne pouvait trouver réponse, par ailleurs, que dans la reconstruction du système de valeurs. A cela, les forces progressistes n'ont pas su faire écho pendant que le discours identitaire et religieux faisait illusion. Le premier impératif qui s'impose au courant démocratique progressiste est actuellement de faire le travail de déconstruction et reconstruction, non seulement du discours, mais surtout des références intellectuelles, des concepts et des schèmes. Il a besoin d'être en phase avec la réalité sociologique tunisienne dans sa diversité et prendre en compte les traumatismes à l'origine d'authentiques clivages au sein de notre société pour parvenir à asseoir sa profondeur populaire.
Cela étant, on peut s'interroger sur la nécessité de créer « le grand parti du centre ». Ceux qui la justifient par l'impératif de contrer Ennahdha se trompent de combat. Cette démarche s'impose parce que la Tunisie ne s'incarne pas dans un seul projet politique – sociétal et socio-économique – et que le progrès et la prospérité de la Tunisie et de notre peuple ont besoin de cet autre projet que porte la mouvance démocratique progressiste centriste. La construction de ce projet et son exécution ne peuvent que s'appuyer sur un authentique « appareil » politique, que la dispersion des forces dans une mosaïque de partis en mal de moyens, de militants et surtout de base populaire, d'efficience… ne peut que handicaper. Par ailleurs, la démocratie ne peut pas se construire sur la base de la pensée unique et de l'hégémonie d'une force politique au nom de la loi d'une majorité écrasante. C'est en cela, qu'un équilibre des forces est aussi indispensable et que le courant progressiste centriste, jusque là plutôt perçu comme un mouvement élitiste, à faible représentativité, doit pouvoir se transformer en un mouvement de masse.
Cette prise de conscience et cette analyse sont partagées. Pourtant, les appels répétés de la société civile au rassemblement et ses différentes initiatives laissent une impression de gesticulations sans écho dans la classe politique. Quant aux déclarations des chefs politiques, elles entretiennent l'illusion mais n'apportent guère de réponses aux attentes exprimées. Et pour cause. Malgré la volonté affichée, un signal fort était attendu, dont le premier signe aurait été la formation d'un groupe unique des représentants des partis progressistes à l'Assemblée nationale Constituante, cela ne s'est pas produit. De plus, les déclarations souvent contradictoires entre l'affirmation de la fusion en un seul parti, l'intégration des différents partis autour d'une plate-forme politique ou de simples concertations « appuyées et avancées » pour créer les conditions d'un travail commun voire de la formation d'une alliance qui aurait alors une vocation plutôt électorale, ne présagent pas d'une union imminente de ces forces politiques. D'autant plus que, ça et là, se fait entendre l'argument que le sentiment fort d'appartenance à un parti peut être un obstacle difficile à surmonter en vue de la fusion dans un seul parti. Par ailleurs, il serait illusoire d'incarner l'union autour des seules formations aujourd'hui représentées au sein de l'ANC, auxquelles semble s'associer le Parti des Travailleurs Tunisiens. Nombre de formations politiques non représentées à l'ANC mais également d'indépendants et de composantes de la société civile devraient être d'ores et déjà associées afin d'accélérer le court de l'histoire politique en Tunisie alors même que le court de l'Histoire de la Tunisie s'est accéléré.
Aujourd'hui, l'élite politique et intellectuelle de la Tunisie est face à la nécessité, à l'obligation et au devoir de relever le défi qui lui est posé et d'assumer son entière responsabilité, en transcendant les égos et les divergences d'intérêts personnels ou partisans. Sans quoi, elle faillira à ses engagements envers notre Pays et notre Peuple.
Pr Emna Menif,
universitaire et acteur politique indépendant
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