Ooredoo élue Service Client de l'Année 2026 pour la 7e fois consécutive    Trois startups tunisiennes parmi les finalistes du programme Qualcomm «Make in Africa» 2025    Pluxee Tunisie brille pour ses services aux automobilistes et ses cartes carburant    TotalEnergies Marketing Tunisie : sept ans de succès pour le service client    Le Canada supprime l'obligation de visa pour un pays arabe    Coupe Arabe 2025 : où suivre en direct la finale Jordanie–Maroc ?    Météo en Tunisie : brumes locales denses le matin, chutes de pluies éparses    Naissances en baisse : la Tunisie classée 9e dans le monde arabe    Faux voyages vers la Tunisie : une fraude massive a secoué l'Algérie    Factures impayées : la STEG reconduit les solutions pour aider les familles tunisiennes    Abdelaziz Kacem: "Les Arabes ne méritent pas leur langue"    Tunisie à l'honneur : Monia Ammar intègre la commission d'enquête internationale sur la Syrie    Double Exploit Historique pour la Tunisie au Tennis    Bonne nouvelle : la CAN 2025 diffusée gratuitement    Fête de la Révolution : la Tunisie se souvient, 15 ans après    Fiscalité: Des propositions concrètes de l'ITES qui changent la donne    Abdellatif Khemakhem: L'universitaire éclectique    Leila Derbel Ben Hamed, une source de fierté nationale!    Habib Touhami: Au temps glorieux de "Sawt el Arab" et du panarabisme    La Beauté du fragile: pour une philosophie silencieuse de l'instant    Nidhal Ouerfelli – Pour réussir la transition énergétique : vision, gouvernance et partenariats    Adapter l'enseignement supérieur tunisien à la génération Z: pratiques pédagogiques innovantes en management    Choc à Hollywood : Rob Reiner et son épouse retrouvés morts    Mort de Peter Greene : L'acteur des rôles cultes nous quitte à 60 ans    Slaheddine Belaïd: Requiem pour la défunte UMA    La loi de finances 2026 officiellement publiée au Journal Officiel    L'appel du Sud : le voyage gourmand de Malek Labidi dans La Table du Sud    Programme JCC 2025 : salles et horaires des films et où acheter les billets de la 36ème session des JCC    Kairouan : début des travaux du nouvel hôpital universitaire Roi Salman Ibn Abdelaziz    La Cheffe du gouvernement : Le développement des zones frontalières, une priorité commune entre la Tunisie et l'Algérie    Arnaques en ligne en Afrique : une menace en pleine expansion    Hommage à Amor Toumi: une vie dédiée à la pharmacie, à la santé publique et à l'action internationale    Météo en Tunisie : temps brumeux, pluies éparses la nuit    LEBRIDGE25 – Tunis : un événement pour connecter startups, entreprises et investisseurs    Comment se présente la stratégie américaine de sécurité nationale 2025    Titre    Tunisie 2027 : Capitale arabe du tourisme et vitrine du patrimoine    La Chute de la Françafrique: Comment Paris a perdu son Empire Informel    Match Tunisie vs Qatar : où regarder le match de Coupe Arabe Qatar 2025 du 07 décembre?    JCC 2025, la Palestine au coeur des journées cinématographiques de Carthage : jury, hommages et engagements    Match Tunisie vs Palestine : où regarder le match de Coupe Arabe Qatar 2025 du 04 décembre?    La sélection tunisienne féminine de handball marque l'histoire : 1ère qualification au tour principal Mondial 2025    Des élections au Comité olympique tunisien    La Poste Tunisienne émet des timbres-poste dédiés aux plantes de Tunisie    Sonia Dahmani libre ! Le SNJT renouvèle sa demande de libération des journalistes Chadha Haj Mbarek, Mourad Zghidi et Bourhen Bssaies    Secousse tellurique en Tunisie enregistrée à Goubellat, gouvernorat de Béja    New York en alerte : décès de deux personnes suite à de fortes précipitations    Le CSS ramène un point du Bardo : Un énorme sentiment de gâchis    







Merci d'avoir signalé!
Cette image sera automatiquement bloquée après qu'elle soit signalée par plusieurs personnes.



Ferhat Othman :Le temps du rêve pour l'Europe ?
Publié dans Leaders le 18 - 06 - 2012

Avec la fin du marathon électoral en France, notre plus proche et grand voisin européen, voici l'Europe devant ses responsabilités, et nos dirigeants aussi, pour envisager un meilleur avenir pour notre bassin méditerranéen en vue d'en faire à terme ce lac de paix et de prospérité rêvé. Serait-ce le temps du rêve?
Je m'explique. En gagnant l'élection présidentielle et en obtenant la majorité pour gouverner, le parti socialiste se trouve en meilleure position pour défendre ses idées allant à l'encontre de la politique actuelle en vigueur en Europe qui a fait la preuve de sa cécité face aux réalités de ses voisins du sud. Or, ce parti étant bien plus ouvert que celui qui gouvernait la France quant aux questions relatives aux rapports de l'Europe avec ces partenaires, la Tunisie serait bien inspirée de solliciter son soutien dans le cadre d'une démarche officielle au plus haut niveau de levée du visa pour les Tunisiens et tendant, pour le moins, à susciter le débat sur la nécessité d'un espace de libre circulation humaine entre partenaires démocratiques de part et d'autre du bassin méditerranéen.
Assurément, une telle démarche, pour d'aucuns, si elle arrive à vaincre l'inertie qu'impose un principe de réalisme politique castrateur, aura l'allure d'une irréalité. En effet,elle a en vue, rien de moins, que la réalisation d'une véritable révolution dans la politique européenne en direction de ses partenaires de la rive sud de la Méditerranée dont la première manifestation pourrait être la transformation du visa biométrique actuel en visa de circulation, une telle solution satisfaisant à la fois les soucis sécuritaires des uns et la souveraineté des autres tout en accédant à la revendication populaire tunisienne de circulation sans entraves.(*)
Or, l'Europe n'échappera pas à la nécessité d'un aggiornamento des fondamentaux de sa politique méditerranéenne. Outre le pacte social et le pacte fiscal qu'elle se doit d'envisager à terme sur le plan interne et que lui impose le nouveau gouvernement français, elle ne saurait échapper à un pacte de civilisation méditerranéen créant une zone de libre circulation avec les Etats de la rive sud de la Méditerranée devenus réellement démocratiques.
Cette libre circulation sera loin d'être un privilège à octroyer ou une faveur à dispenser; elle est un acte majeur de politique clairvoyante aux conséquences multiples dont les retombées concernent les deux rives de la Méditerranée, notamment sur les plans économique et social. Elle se doit donc de sortir des sentiers battus des politiques envisagées jusqu'ici, qui sont de courte vue avec leur dimension extrêmement technique relevant de la gestion financière et microéconomique, pour une dimension macroéconomique envisageant la croissance en Europe intimement liée avec celle de sa rive sud dans le cadre du codéveloppement et de la coopération décentralisée, particulièrement.
Car comme elle a dû s'ouvrir à l'Est européen, même si elle l'a fait tardivement et dans de mauvaises conditions, l'Europe n'a plus le choix que de le faire aussi, et le plus tôt pour que ce soit dans de bonnes conditions, au sud de ses frontières. Son avenir économique en est tributaire, car la stabilité de la région en dépend grandement. Et il n'est nulle croissance sans sécurité.
À la vérité, l'Europe avoue avoir de la sympathie pour la Tunisie révolutionnaire et son parcours démocratique. Or, il faut désormais passer de la sympathie à l'empathie pour que ce parcours aille jusqu'au bout et fleurisse de ses meilleures promesses. De fait, cela n'est pas lié aux conditions internes au pays, mais est pour une grande part lié à son environnement.
J'expose ici par ces propos un aspect du projet pour la Tunisie qui est le mien et qui prend en compte, sur le plan intérieur, la cristallisation de l'héritage de l'islam en ce pays qui consiste à l'amener à se questionner sur ce qui fait la vie de son peuple et ce même là où on ne l'attend pas, où l'on n'ose pas à tort s'aventurer. Et ce n'est pas l'inquiétude actuelle parcourant tout le corps social qui serait de nature à en rétrécir l'intérêt; elle l'alimente même comme quelque chose d'essentiel pour le progrès de la connaissance ainsi que l'assurait C. G. Jung pour le milieu universitaire de son époque.
Mais ce plan intérieur ne serait rien sans une action au plan externe telle que précisée ci-dessus. Que cette pensée se heurte aux impondérables de l'inconnu dans le règne actuel du conformisme ne diminue rien de sa portée, car elle va vers cet inconnu en suivant le cours imprévisible de la vie et de ses rapports. Et c'est ce qui nous est étranger aujourd'hui, l'autre et son monde, qui fait partie de ce qui nous est le plus propre puisque nous ne nous appartenons pas, nous sommes juste en relation. Et agir sur la nature de cette relation revient à agir sur ce que nous sommes, tout comme solliciter l'autre, réclamer un changement de son attitude à notre égard, c'est changer la nôtre à l'égard de nous-mêmes.
N'est-il pas vrai que nous nous pensons autant que nous sommes pensés! « Je est un autre » affirmait Arthur Rimbaud dans la lettre à Georges Izambard ! Or, la Tunisie est sa jeunesse et celle-ci est jeunesse du monde. Et pour être réellement du monde, il faut y être, pouvoir y circuler librement sinon l'on se retrouve dans une réserve, livré aux marchands d'orviétan idéologique et aux vaticinateurs des paradis illusoires et des enfers mythiques. Et c'est quand la jeunesse est traitée en mineure ou en débile qu'elle investit sa vitalité dans les actions d'éclat, y compris les plus extrêmes.
Dois-je rappeler que ma pensée est issue d'une sociologie relativiste, essentiellement compréhensive, se voulant un trajet initiatique entre l'Orient et l'Occident, rappelant les influences réciproques entre le bien et le mal, nos parts de lumière et d'ombre, le positif et le négatif dans un Orient ancré dans le symbolisme et le spiritualisme, sinon le spiritisme, et un Occident encore porté par le positivisme et la mythique du progrès? Et c'est aussi une pensée de rupture avec tout dogmatisme, un retour à la sagesse postmoderne pour laquelle l'irrationnel n'est pas non rationnel, car il est rationnel autrement.
Pour cela, j'ose appeler, en éclaireur, à ce que le sens de l'histoire commande, moins en visionnaire qu'en défricheur de la centralité souterraine de nos sociétés et qui affleure à la surface afin d'anticiper préventivement la secousse sismique.
(*) Cf. à ce sujet mes articles sur mon blog Tunisie Nouvelle République : Visa biométrique et souveraineté nationale : http://tunisienouvellerepublique.blogspot.fr/2012/05/un-monde-desenchante-9.html#more — Pour un visa biométrique de circulation pour les Tunisiens : http://tunisienouvellerepublique.blogspot.fr/2012/06/du-virtuel-au-reel-9.html#more


Cliquez ici pour lire l'article depuis sa source.