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A propos des étranges évènements de l'ambassade américaine
Publié dans Leaders le 19 - 09 - 2012

Une fois de plus, les salafistes sont… à côté de la plaque !
Les évènements sanglants qui viennent de secouer la capitale mettent notre pays au niveau de la Somalie livrée aux chababs flingueurs, aux trafiquants véreux, aux traîtres et aux espions de tout poil. Sous prétexte de protester contre un film de bas étage - un navet de 14 minutes semble-t-il, œuvre d'un gibier de potence qui se dit « israélo-américain » -, des salafistes et un ramassis de dévoyés s'en sont pris à l'ambassade américaine et à une institution d'enseignement. Une fois de plus, les salafistes ont procédé de façon à salir et le pays et les préceptes de l'Islam.
En fait, la production de tels navets est en train de devenir une spécialité américaine. Ainsi, The Clarion Fund – fondé en 2006 - a produit un film « Obsession : la guerre livrée à l'Occident par l'islam radical ». Cette entité pro-israélienne, basée à New York, cache son jeu sous les oripeaux d'une ONG -association à but non-lucratif. Elle produit et distribue des documentaires sur les menaces que fait courir au monde l'Islam radical. Faut-il alors manifester chaque fois que ces haineux pondent un navet pour lui faire ainsi bêtement de la publicité et donner l'occasion aux racistes de répandre leur fiel? Faut-il manifester dès qu'une feuille de chou parisienne en mal de trésorerie sort des caricatures ineptes et la faire vendre encore plus?
Dans un livre paru en 1987, « Arabes, si vous parliez… » (Editions Lieu Commun, Paris, p. 15), M. Moncef Marzouki relevait : « Printemps 1986. On manifeste partout en Europe, et même aux Etats Unis, contre le bombardement américain de Tripoli de Libye. Seuls les Arabes n'ont pas le droit d'exprimer leur opinion, eux les premiers intéressés… Les rues des capitales arabes sont sévèrement gardées, et les velléités de manifestation ici et là sont sévèrement réprimées. » D'accord, aujourd'hui, enfin, certains Arabes ont acquis, en versant leur sang, le droit de manifester. Pas partout, il est vrai. Pas dans les monarchies comme en Arabie Saoudite ou dans les pays du Golfe… censées être encore plus jalouses s'agissant de la foi ! Dans notre pays, les salafistes, profitant des acquis du 14 Janvier, manifestent contre les intérêts bien compris de la patrie et… trouvent des rues où la maréchaussée brille par son absence… dans la défense de la Révolution de la dignité. L'observateur, médusé par ces débordements si étrangers à notre pays, ne peut manquer de relever que, dans les pays qui se sont débarrassés de leur potentat - Egypte, Libye, Tunisie - les violences ont été particulièrement fortes. Comment croire au hasard ?
Incendier la représentation américaine et piller une école pour protester contre cette pellicule de bas étage, voilà le meilleur moyen de donner des verges à qui veut nous battre, gêner les processus démocratiques en cours et offrir, accessoirement, l'occasion à l'ambassadeur américain de nous rappeler hautainement les obligations de l'Etat tunisien en matière de protection des locaux diplomatiques ! Le plus rageant est que les raisons de manifester - pacifiquement, dans le respect de nos traditions et de nos lois - son mécontentement contre les Etats Unis ne manquent pas !
Comme l'Islam est d'abord compassion pour son prochain, on aurait été en droit de reprocher, par exemple, aux Américains tous les assassinats aveugles de civils par leurs drones au Pakistan, en Afghanistan, au Yémen…. Ou leur reprocher la mort, début septembre 2012, du Yéminite Adnan Farhan Abdul Latif emprisonné à Guantanamo depuis 2002, et que les juridictions américaines elles-mêmes, ont blanchi à plusieurs reprises. L'administration du Prix Nobel de la Paix Obama a obstinément refusé de libérer cet homme contre lequel nulle charge n'avait pu être retenue. Evoquant le calvaire infligé à cet innocent une décennie durant, et étendant le propos à cette prison illégale sur le sol cubain, le New York Times du 16 septembre 2012 écrivait : « A chaque jour de son existence, cet avant-poste brutal ternit la justice américaine. »
On aurait été mieux inspiré de reprocher aux Etats Unis d'armer jusqu'aux dents l'entité sioniste, seul Etat à occuper en ce XXIème siècle débutant, un autre pays… , à utiliser contre ses habitants civils les bombes au phosphore blanc, de dynamiter leurs maisons, d'arracher leurs oliviers et de pratiquer un apartheid condamné par l'ONU. On aurait pu reprocher aux Américains de reconnaître Jérusalem, ville sacrée pour les trois monothéismes, comme capitale des occupants sionistes. On aurait pu reprocher aux Etats Unis que « le monde occidental projette ses relations avec le monde musulman et/ou le monde arabe, en fonction de la seule politique israélienne. » (Pascal Boniface « Les intellectuels faussaires, Jean-Claude Gawsewitch, Paris, 2011, p. 44). On aurait pu également reprocher aux Etats Unis – offusqués que certains osent porter la main sur les locaux diplomatiques - que leurs soldats, en Afghanistan, urinent sur les cadavres ou tiennent en laisse des prisonniers irakiens nus comme des vers ! On aurait pu leur reprocher…. On aurait pu leur reprocher… la liste serait bien longue.
Tuer la Révolution dans l'œuf
En réalité, les salafistes – ou leurs commanditaires - veulent tuer dans l'œuf notre Révolution. Ils visent, par-dessus tout, les forces démocratiques et progressistes, les femmes et les penseurs libres. Ils veulent faire hiberner notre raison et provoquer la glaciation de notre société. Ce faisant, ils veulent aussi envoyer un message à leurs « frères » nahdaouis au gouvernement qui n'en font pas assez, de leur point de vue, pour installer cette glaciation… comme si les déclarations des Moncef Ben Salem, Sadok Chourou et autres Houcine Laâbidi n'étaient pas assez frigorifiantes ! Ces « frères » leur ont pourtant permis de pourrir la vie de milliers d'étudiants, d'enseignants et de fonctionnaires à la Faculté de la Manouba, d'installer un Sejnanistan, de festoyer à Kairouan et de faire la loi dans les mosquées jusque et y compris l'auguste Zitouna, d'empêcher des partis, des artistes et des intellectuels d'exprimer leurs opinions. Aujourd'hui, les apprentis sorciers du gouvernement – « alliés stratégiques des Etats Unis » - sont pris au piège ! Ainsi est pris qui croyait prendre !
Un écran de fumée… qui ne trompe personne
Pour les locataires de Dar El Bey, ces salafistes ont le mérite de faire une diversion bienvenue. On passe ainsi à la trappe les problèmes lancinants qui torturent les Tunisiens. Exit les problèmes sociaux et ceux du bassin minier. Exit les tracas de la vie chère. Exit le casse-tête du drame des harragas. Finies les coupures d'eau et d'électricité et les discussions oiseuses sur les déchets et les poubelles. Au trou les problèmes de la rentrée académique. Nos responsables auront ainsi tout loisir pour disserter sur l'enseignement zitounien, les bienfaits du mariage en groupe et ceux des prières en plein air.
Pour les démocrates, les femmes et les jeunes de ce pays, il y a là une leçon : plus que jamais, nous devons faire front, nous unir pour sauver les acquis encore fragiles du 14 Janvier et montrer aux salafistes que la démocratie n'est pas « impiété… dont il faut excommunier les adeptes» (Le Monde, 19 septembre 2012, p. 18) oublieux qu'ils sont des fortes paroles que nous ont laissées Abou Bakr Essedik et Omar El Khattab sur le sujet.
Bien sûr ce ne sera pas facile. Mais ce peuple qui a tenu tête par le passé aux Beni Hillal, au général Zarrouk, au napalm de l'armée française à Bizerte et qui a mis en déroute les phalanges de mouchards et de flics de Ben Ali, ne se laissera pas faire par une horde de barbus en caftan, marionnettes animées par des lâches. Non, ce ne sera pas facile mais le poète Hölderlin ne dit-il pas : « Là où croît le péril, croît aussi ce qui sauve» ?


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