Israël s'engage à ne pas construire de colonies et à libérer 450 Palestiniens Le Temps-Agences - Israël s'est engagé hier à ne pas faire construire de nouvelles colonies en Cisjordanie et à libérer plus de 450 détenus palestiniens, avant une réunion internationale de paix aux Etats-Unis. Ces annonces ont été faites juste avant une rencontre à Al-Qods entre le Premier ministre d'Israël Ehud Olmert et le président palestinien Mahmoud Abbas qui devaient tenter de combler le fossé qui les sépare, à quelques jours de la réunion d'Annapolis, près de Washington prévue vers la fin novembre. Le sommet s'est tenu à la résidence officielle de M. Olmert, et selon la radio publique israélienne, les deux dirigeants pourraient examiner une formule de compromis suggérée par les Etats-Unis pour rapprocher les positions sur le document commun censé servir de base à la réunion. Présentée par Israël comme un geste envers M. Abbas, le gouvernement Olmert a approuvé la libération de plus de 450 prisonniers palestiniens sur plus de 11.000 qu'il détient. "Nous nous sommes engagés dans la Feuille de route à ne pas construire de nouvelles implantations en Cisjordanie et nous n'en construirons aucune", a affirmé M. Olmert lors d'une réunion du cabinet, selon un responsable. "Nous nous sommes engagés à démanteler les points de peuplement illégaux et nous le ferons. Nous ne dévierons pas de nos principes", a-t-il ajouté. Les gouvernements israéliens successifs se sont engagés à de multiples reprises depuis l'adoption en 2003 de la Feuille de route, un plan de paix international, à démanteler les colonies sauvages et à ne pas créer de nouvelles colonies, mais leurs promesses n'ont pas été tenues. "Les propos d'Olmert doivent être inclus dans la déclaration de la conférence d'Annapolis et Israël doit également s'engager à faire cesser la croissance naturelle des colonies", a réagi le porte-parole de M. Abbas, Nabil Abou Roudeina. Le porte-parole du gouvernement palestinien Riyad Al-Malki s'est félicité des libérations annoncées tout en les jugeant "insuffisantes". "Nous continuerons d'exiger la libération de tous nos détenus". Avant de se rendre à Al-Qods, M. Abbas a estimé qu'"une base solide" devait être jetée pour assurer le succès de la réunion d'Annapolis. Il a dit "n'avoir pas encore reçu" d'invitation pour la réunion, censée se tenir avant la fin novembre mais dont la date n'a pas été été officiellement annoncée par Washington. Israéliens et Palestiniens affichent des positions aux antipodes sur les questions clés à la base d'un éventuel règlement : les frontières du futur Etat palestinien, la colonisation, le sort d'Al-Qods et des réfugiés palestiniens. Si les Palestiniens veulent faire de la réunion un tremplin vers l'Etat auquel ils aspirent, M. Olmert s'est une nouvelle fois efforcé de réfréner leurs attentes. "Je conseille de ne pas exagérer l'importance (de la réunion) et créer des attentes excessive. Je ne voudrais pas non plus sous-estimer son importance", a-t-il déclaré. "Des désaccords existent et nous ne tentons pas de les dissimuler mais nous devons parvenir à un accord". Négociateurs israéliens et palestiniens tentent depuis plusieurs semaines, en vain, d'élaborer le document commun qui aborde les dossiers épineux. Les Palestiniens veulent en outre que tout accord soit assorti d'une date butoir pour sa mise en œuvre alors qu'Israël est réticent.