La ville de Tunis, était gravement perturbée par les envahisseurs algériens, qui soutenaient leur chef Mohamed Ibn Choukr, qui entendait gouverner le pays par la force, alors que déjà une tension avait lieu entre Mohamed Bey et Chaâbane Dey qui était résolu à le renverser. Des bombardements avaient lieu quotidiennement dans les multiples régions de la ville qui s'accentuèrent durant l'été 1694. Le consul français, cité par E. Plantet écrivait à ce propos. « Les Algériens ont jeté une centaine de bombes à différentes reprises, dont la plupart, n'ont eu aucun effet et quelques unes sont tombées sur l'un des faubourg où elles n'ont causé aucun dommage considérable » (E. Plantet, les Beys de Tunis) Après qu'il eut essayé de combattre en demandant l'appui et le concours du peuple, Mohamed Bey prit la fuite, permettant ainsi aux Algériens d'occuper la ville avec Ibn Choukr, leur chef Mohamed Tatar remplaça Mohamed Khouja en tant que Dey de Tunis. Tunis fut saccagée et Chaâbane Dey quitta Tunis en janvier 1695, emportant avec lui les esclaves de Mohamed Bey, et une somme d'argent considérable, provenant des taxes prélevées par Mohamed Bey auprès des commerçants. A un moment donné, il y avait un régime bicéphale, où deux souverains gouvernaient Tunis : Ibn Choukr et Mohamed Tatar. Celui -ci faisait exécuter un grand nombre de la population qui acceptait mal cette situation, ce qui augmentait les hostilités à l'encontre de ces deux souverains, ce qui amena à un regain de la situation par Mohamed Bey celui-ci retourna à Tunis, après un combat qu'il mena avec succès contre Ibn Choukr et ses hommes à Jbel Oueslat. Les habitants du faubourg de Bab Souika se rallièrent à Mohamed Bey, et le dit faubourg fut le siège de combat contre Tatar et ses hommes. Des personnalités y perdirent la vie dont un capitaine français Rocheteau. Des barricades étaient posées à la place Bab Souika jusqu'à la Kasbah. Cependant ce fut a Bab Souika où les habitants endurèrent le plus mais terrent bon à éliminer Tatar. Celui-ci s'était, d'après certains historiographes, réfugié dans une Zaouia avoisinante. Il fut lynché par une foule qui était résolue à l'anéantir