Les têtes de pont de l'ancien régime reprennent de la voix et réapparaissent sur les petits écrans TV ! Cela paraît bizarre et provocateur pour bon nombre de citoyens, mais quoi de plus naturel, six ans après une « Révolution » avortée économiquement en long et en large par ces mêmes acteurs offusqués aujourd'hui par la dernière de M. Belhassen Trabelsi. Homme d'affaires international, parent proche de l'ancien président déchu, Ben Ali, frère de son épouse, l'ancienne première dame, Mme Leïla Ben Ali, aujourd'hui traqué par quelques polices du monde, mais sans grand acharnement, il a crevé l'audimat sur la 9ème de Moëz Ben Gharbia, juste avant-hier, créant une polémique de plus à la veille de ce pâle 14 janvier 2017. Certains y voient même un détournement de l'attention de l'opinion publique citoyenne très « en colère » contre le retour des terroristes de « l'islam en colère » de M. Rached Ghannouchi, désignés une fois par le cheikh comme « viande avariée » et une autre fois par le terme plus équivoque et même honorifique de « combattants » par l'homme de loi nahdhaoui Samir Dilou, dont on ne soupçonnait guère le zèle à défendre des criminels contre l'humanité qui ont tué, décapité et égorgé de sang froid, des Syriens, des Irakiens, des Libyens et certainement des Tunisiens, dont nos soldats au Chaâmbi. Tout cela s'explique par cette faillite économique latente du pays, après une prospérité relative du temps de la dictature, où les « Trabelsi » soupçonnés de délits d'initiés, jouaient un rôle non négligeable dans la promotion des affaires en jouant sur la proximité politique et l'interférence entre le pouvoir et l'argent. Mais, disons-le tout de suite, ils n'étaient pas les seuls et beaucoup de grosses cylindrées du monde économique et de la finance ont bien bu à l'élixir de la grosse fortune, en courant moins de risques parce que seul M. Belhassen Trabelsi était le gendre de l'ancien président ! C'est comme cela depuis la nuit des temps « Rass el fartass krib Errabi », la tête du chauve est la plus proche du ciel, et les « Trabelsi » ont payé cash, alors que d'autres jouissent paisiblement d'enrichissement sans causes tout aussi problématiques. La Révolution a enfanté elle aussi, bien des fortunes jugées « douteuses » parce que toujours perçues par l'envie humaine naturelle, comme « hors la loi », alors que ce sont bien des lois qui ont permis toutes ces dérives. Pour aller plus loin, j'ajouterai que le « non loi » ou l'absence des lois a été certainement un facteur déterminant dans l'apparition et la consolidation de ces grosses fortunes tant décriées et tant enviées aujourd'hui ! Mais, elle n'a pas fait que cela ! La Révolution a aussi, désormais, ses « anciens régimes » dont la Troïka avec des dérives aussi retentissantes et même plus dangereuses que certaines affaires « louches » des Trabelsi, bien que M. Belhassen Trabelsi affirmait, rien qu'avant-hier, que tout ce qu'il a entrepris était légal, au regard de la réglementation en vigueur et surtout vis-à-vis des banques dont la « Banque des banques », la Banque centrale et les codes de l'urbanisme et de la promotion touristique ou industrielle. L'une de ces dérives essentielles c'est le terrorisme qui aura coûté à la Tunisie des milliers de milliards de déficit et de manque à gagner et là, les entourloupettes des « Trabelsia » ne font qu'une goutte d'eau dans l'océan ! Une des instances médiatiques internationales évaluait juste après la révolution, la fortune de la famille Ben Ali toute confondue à quelques 15000 millions de dinars, ce qui reste à prouver, d'une part, et d'en déduire tout le patrimoine immense de cette famille qui a été expropriée au lendemain de la révolution et qui est devenu propriété de l'Etat. Par conséquent, l'Etat a déjà récupéré une bonne partie de ce qu'il considère « son patrimoine » spolié par les agissements des Trabelsi. Il ne reste que l'argent à l'étranger, et là, il faut des jugements en bonne et due forme pour prouver qu'il s'agit de transferts illégaux. Ce qui est loin d'être fait. Morale de l'histoire, tous ceux qui ont mobilisé et agi pour faire capoter la loi sur la réconciliation nationale, ne mesurent pas aujourd'hui, ce qu'ils ont fait perdre au pays, surtout au niveau de la clôture de dossiers inextricables sur le plan international et au niveau de la relance économique et de l'apaisement du pays dans son ensemble. Bien bizarre, ce pays, où beaucoup de gens et de partis, dont des juristes confirmés et des universitaires, trouvent bien normal que des Daëchiens criminels et assassins, puissent regagner le pays et bénéficier d'une justice équitable et même de traitements psychiatriques et où on refuse aux Trabelsia de regagner le pays, de payer leurs amendes, y compris des chèques sans provisions, qu'ils ne peuvent pas payer parce que leur patrimoine a été exproprié ! Si la Constitution en son article 25 protège les terroristes, elle ne peut pas ne pas donner les mêmes droits aux Trabelsia. Entre le terrorisme et l'affairisme douteux, par où passe la priorité des Tunisiens, pour circonscrire ces deux phénomènes ! A vous de juger ! Quant à moi, je connais le plus mortel des deux ! Alors, réconciliation nationale pour réconciliation nationale, je préfère de loin celle du monde économique et la mise en œuvre d'une procédure de dédommagement de l'Etat et de recouvrement des biens spoliés. Quand au terrorisme... Il est incurable !... Au fait, qui se souvient encore de Soliman... Ces « combattants » non repentis... N'est-ce pas maître Dilou ! K.G