Faire ses courses au marché en cette période hivernale, c'est un peu le cauchemar des consommateurs. Non seulement les doigts sont engourdis par le froid, mais les prix ont également tendance à s'envoler, suscitant un désappointement des faibles revenus. Des ménagères, rencontrées, n'ont pas été avares en mots pour évoquer la fièvre des prix des légumes qui a tendance à s'inscrire dans la durée. Sur les étals, le constat est sans appel. Il faut payer le prix fort pour acheter des légumes. Historique ! Jamais, jusqu'ici, le piment n'a atteint le vertigineux sommet de 4000 le kilo. C'est ce qui a été constaté, ces derniers jours, dans certains marchés. Sans répit pour la bourse des ménagères, les prix des principaux produits agricoles restent élevés et le maintien de leurs prix s'explique, difficilement. Une visite, hier à quelques marchés, nous a permis de constater que tous les légumes de saison et même hors saison sont disponibles, mais à des prix hors de portée pour le plus grand nombre, comme il est de tradition auprès de nombre de marchands. Dans le rayon des légumes, les tomates sont proposées à 2000 le kg, les pommes de terre à 900 millimes, le piment à 3d500 à 4d000. Le prix de persil est fixé à 700 millimes la botte. «Faire le marché est devenu un véritable casse-tête chinois pour les pères de famille. Les prix ne sont pas à la portée. Les légumes sont devenus presque un luxe» affirme Nabiha , une mère de trois enfants. Les prix des haricots verts, navets, courgettes et carottes ont connu aussi le pic vertigineux coutumier en cette période hivernale «C'est excessif et inabordable», avoue Jamel. Les vendeurs imputent cette hausse aux grossistes qui vendent cher leurs produits. «On ne fait qu'aligner nos prix sur ceux des grossistes avec une petite marge, puisqu'il nous faut bien gagner notre vie», se défend un vendeur. «L'idéal serait de s'approvisionner directement chez des agriculteurs, mais c'est quasiment impossible». «C'est trop cher», nous dit Asma qui ne cache pas sa surprise devant la flambée des prix des produits maraichers. «Du jamais vu, les prix grimpent. Ma bourse ne me permet pas d'acheter à ce prix. C'est devenu inaccessible» dit-elle. Les marges bénéficiaires réalisées par les intermédiaires, toujours de plus en plus nombreux, sont plus importantes que les prix de vente dans les exploitations agricoles, faisant que l'agriculteur ‘‘s'en sort tout juste'', affirme Am Salah. ‘‘ Face à cette hausse injustifiée, le grand perdant n'est autre que le consommateur, mais également le producteur qui voit sa production s'écouler si chère alors qu'il a énormément investi pour voir, finalement, le fruit de ses efforts exploité par d'autres, ceux qu'on appelle les intermédiaires'', s'indigne Majid en continuant de ‘‘scruter'' les pancartes affichant les prix, dans l'espoir de trouver des légumes à des prix ‘‘abordables''. Il est clair, pour tous les citoyens, que le ‘‘diktat'' des intermédiaires reste de mise. Un diktat qui ‘‘persiste tout au long de l'année mais qui tend à devenir encore plus étouffant. « Avec de tels prix, il est quasiment impossible de faire face », nous déclare, M. Chelli. Une hausse que certains expliquent aussi par le comportement de commerçants qui saisissent l'occasion pour accroître leurs bénéfices. L'inflation et l'absence de contrôle, sont également à l'origine de la tendance haussière des prix des légumes, ajoute un cadre dans une société, qui appelle à faire face à ces spéculateurs. En attendant des jours meilleurs, il n'a d'autre choix que de prendre son mal en patience.