Les prix en ce premier jour du mois saint s'envolent. La tentation est certes grande et on ne recule pas pour aller s'approvisionner en légumes, en fruits et en viandes. Les consommateurs achètent même à des prix chers. Samir, un cadre dans une banque nous révèle que les Tunisiens dépensent des fortunes en nourriture pour le Ramadan. Et les prix de chaque légume et fruit, de la viande rouge ou blanche grimpent chaque année à cette période de l'année. Une visite, hier aux quelques marchés du coin, nous a permis de constater que tous les légumes de saison et même hors saison sont disponibles, mais à des prix hors de portée. Dans le rayon des légumes, les marchands proposent des tomates à 1200 millimes le kg, des pommes de terre à 750 millimes, du piment à 1000 et 1500 millimes. Le prix de persil indispensable pour la préparation des «bricks» est fixé à 550 millimes. « Faire le marché est devenu un véritable casse-tête chinois pour les pères de famille. Les prix ne sont pas à la portée de toutes les bourses. Les légumes sont devenus presque un luxe » affirme Nabiha , une mère de trois enfants. Les prix des haricots verts, navets, courgettes et carottes ont connu aussi le pic vertigineux coutumier en cette période du jeûne « C'est excessif et inabordable », avoue Jamel. Les vendeurs imputent cette hausse aux grossistes qui vendent cher leurs produits. « On ne fait qu'aligner nos prix sur ceux des grossistes avec une petite marge, puisqu'il nous faut bien gagner notre vie », se défend un vendeur. « L'idéal serait de s'approvisionner directement chez des agriculteurs, mais c'est quasiment impossible » affirme Am Ali, un vieux vendeur de fruits. Les étals des olives et autres «salés» n'ont pas été épargnés par l'assaut des ménagères. Mais c'est du côté des fruits que l'on constate les hausses les plus importantes : les prix des pommes importées dépassent 5 dinars le kg, les bananes plutôt vertes et pas mûres, ne descendent pas de leur perchoir à 2D500. Une grosse pastèque revient en moyenne entre trois et cinq Dinars, ce qui est beaucoup pour un fruit composé d'eau sucrée colorée de rouge... La palme d'or revient aux pêches plates qui dépassent les 3d500 ! Mais, bizarrement, bon nombre de citoyens achètent à ces prix...Le citron bat le record : 2d500 le kg ! . Exposant une marchandise «fraîchement cueillie», Sami , vendeur de citron explique : «Durant l'été, la production nationale du citron est réduite. C'est pourquoi les prix grimpent », dit-il. Si, pour le poulet, on relève une certaine stabilisation du prix à 4d900 le kilo, pour la viande rouge, la hausse est bien là. Elle a connu une augmentation de quelques dinars, passant de 18 à 20 D. « C'est trop cher », nous dit Asma qui ne cache pas sa surprise devant la flambée des prix de viande. «Du jamais vu, les prix grimpent. Ma bourse ne me permet pas d'acheter chaque jour de la viande. C'est devenu inaccessible » dit-elle. Dans la grande salle réservée aux poissons, les prix sont décourageants: 14D000 pour les daurades d'élevage, plus de quinze Dinars pour les crevettes et autant pour le mérou et la sole voire même les sardines qui se vendent à 4 dinars le kg ! De quoi décourager les bourses les plus fournies ! A la sortie du marché, Les feuilles de briks fabriquées occasionnellement durant Ramadhan par de vieilles femmes à la maison «Diari» ont vu leurs prix grimper : entre 1000 et 1d 200 la douzaine, selon le lieu d'achat.