Avec les Assises de la Culture et les Vendredis de Dar Sebastian, le Centre culturel international de Hammamet propose deux outils de recherche-action qui oeuvrent dans le sens du développement culturel. Cette semaine, une importante rencontre sur la formation des opérateurs culturels et un débat sur l'eau et le développement durable annoncent la couleur, confirmant la tendance et assignent au CCIH un devoir d'analyse et de rénovation des idées. A suivre... Le Centre culturel international de Hammamet (CCIH) place désormais ses fins de semaine sous le signe des synergies associatives et de la recherche-action. En effet, depuis la rentrée culturelle, cette institution propose des rencontres et débats conçus comme un versant pratique et intellectuel de l'action culturelle. Pivot de ces rencontres, les Assises de la Culture viennent ainsi enrichir les débats et susciter de nouvelles idées. C'est le but de ces rencontres qui en sont déjà à leur troisième session et proposent au public et aux opérateurs culturels des dimanches studieux au coeur de la Villa Sebastian qui, soit dit en passant retrouve son tonus après une période de vaches maigres. Que ce soit au niveau du festival et de sa nouvelle conceptualisation ou bien en termes d'expositions et de débats, le CCIH innove et se place clairement dans un pôle de création doublée d'une réflexion sur la culture aujourd'hui. Expositions de peinture, rencontres de musique lyrique, rencontres et débats se poursuivent ainsi et brassent un vaste public puisque le centre rayonne aussi bien sur les grandes villes du Cap Bon que le grand Tunis. Ainsi, la semaine dernière pour le lancement des Vendredis de Dar Sebastian, la salle était comble et des plus motivées pour suivre le débat sur la mémoire populaire initié par le CCIH avec le concours de l'Association démocratique des Français de l'étranger (section Cap Bon) et le Cercle Ibn Rochd. Il s'agit ici de réseaux de la société civile qui en partenariat avec le centre culturel organisent des cycles de rencontres qui constituent un enrichissement véritable. Au-delà de son activité immédiate, le CCIH s'active déjà à la préparation du festival d'été et devrait renouveler l'expérience concluante de 2016 avec les différents espaces créatifs et les programmations sur des scènes différentes. Pour l'heure, ce sont les rencontres culturelles qui sont au menu et créent une véritable fusion avec les nombreuses organisations de la société civile. En effet aussi bien pour l'identification des programmes que leur mise en place, le temps est à la concertation et au partenariat. Un partenariat fécond avec la société civile régionale Animés par Eliane Jazy et Ezzeddine Ferjani, les Vendredis de Dar Sebastian organisent cette semaine leur second rendez-vous. Après la mémoire populaire, c'est au tour de l'eau d'être au coeur de la réflexion. En effet, cette rencontre qui se déroulera demain à 16h portera sur la thématique de l'eau et du développement durable et permettra au public de découvrir trois approches différentes.. En premier lieu, Samir Meddeb et Ezzeddine Ferjani traiteront de la question du point de vue scientifique ouvrant la voie à une intervention de Houda Boufayed qui pour sa part, adoptera une lecture à la croisée de la poésie et de l'action de terrain puisqu'elle anime une association de protection de l'environnement à Korba. Ce deuxième rendez-vous ouvrira la voie à un cycle entier qui conjuguera littérature et développement, théâtre et mémoire. Ces rencontres ouvertes et hebdomadaires seront ainsi un cercle de métissage des idées et d'observation de l'état de la réflexion dans plusieurs domaines. Résolument pluridisciplinaires, elles seront un espace de brassage, d'échanges et pourraient même déboucher sur des projets concrets et des partenariats entre associations de la région. De fait, avec ces rencontres, le CCIH investit son environnement et permet aussi aux nombreux associatifs de la région de se rencontrer et entrer en synergie. Sur un autre plan, les Assises de la Culture sont l'un des rendez-vous sur lesquels Moez Mrabet, le directeur du centre culturel et du festival, investit le plus pour justement consolider leur charge novatrice. Réunissant les opérateurs culturels dans diverses disciplines, ces assises sont en train de littéralement déblayer le terrain pour la naissance d'idées et concepts alternatifs qui puissent participer au travail de fond réalisé par le ministère des Affaires culturelles. En effet, ces assises s'avèrent un véritable think tank et ont pu en deux rencontres aborder des questions essentielles dans le domaine de la culture. Boîte à idées, forum de discussion, ces assises ont l'avantage de s'assigner une mission pratique et avoir pour socle l'expérience de nombreux opérateurs culturels qui y apportent leur savoir-faire et leur expérience. Un think-tank pour l'action culturelle L'expérience se poursuivra ce dimanche 29 janvier à 10h avec des ateliers autour de la question "Quel projet de formation pour les opérateurs culturels". Cette troisième rencontre permettra d'aborder diverses problématiques et aussi de réfléchir à l'apport potentiel du CCIH en termes de formation. En effet, le Centre culturel international de Hammamet compte parmi ses missions celle de la formation mais n'a jamais activé cet aspect. C'est ce paradoxe ou cette omission qui pourraient être levés au bout de ces assises. En tout état de cause, le CCIH est sur la bonne voie et montre qu'il pourrait bel et bien constituer l'institution pilote qui manque actuellement au ministère des Affaires culturelle aussi bien en termes d'animation et de formation culturelle qu'en matière d'identification des problèmes et des solutions potentielles. Une nouvelle fin de semaine studieuse s'annonce au CCIH. C'est de bon augure et souligne bien qu'avec le dynamisme de sa nouvelle équipe, le centre est sorti de l'ornière dans laquelle il avait été poussé par certains responsables qui ont confondu sinécure et travail culturel.