Les statistiques de l'Institut national de statistiques révèlent que l'indice des prix à la consommation familiale en Tunisie a enregistré une légère baisse de 0,3% en février 2017 par rapport à un mois auparavant. Et ce, une hausse de +0,7% en janvier 2017. En glissement annuel, l'inflation est passée de 3,3% en février 2016 à 4,6% en février 2017. Mourad Hattab expert en gestion des risques financiers, a souligné vendredi 7 avril à Radio Med, qu'on assiste à une accentuation des tensions inflationnistes. « En glissement annuel, l'inflation est passée de 3,3% en février 2016 à 4,6% en février 2017. Pour ce mois de février 2017, en comparaison avec l'année dernière, l'indice a enregistré la plus forte progression au niveau des prix de l'habillement et des chaussures (+6,2%) suivis par l'indice qui regroupe les prix du logement, de l'eau, de l'électricité, du gaz et des autres combustibles (+6,1%). Les hausses ont touché, notamment, les prix des produits alimentaires (+4,9%) et ceux de l'enseignement ainsi que ceux de la restauration et de l'hôtellerie (+4,8%) « C'est une inflation galopante et ceci malgré une intervention très forte du système de compensation des prix qui met à mal le budget de l'Etat et sans laquelle le taux d'inflation aurait été beaucoup plus élevé. La Tunisie est entrée dans une spirale inflationniste dangereuse pour l'économie. Il est temps de contenir les effets de la hausse de l'inflation et leur impact sur la détérioration du pouvoir d'achat du citoyen » a t-il indiqué à Radio Med. Le spécialiste en risques financiers, Mourad Hattab, a souligné que « le pays est confronté aussi à un énorme déficit en liquidité atteignant 9124 milliards par jour alors qu'en 2010 il était excédentaire entre 300 et 400 milliards par jour avant de prendre une courbe déficitaire ascendante ces trois dernières années. Cette insuffisance traduit un manque dans les transactions économiques, la consommation et l'investissement ». Il appelle à une évaluation de la situation à sa juste valeur et une réflexion sur les éléments clés qui pourraient infléchir cette tendance Importation en hausse les flux des échanges commerciaux de la Tunisie avec l'extérieur aux prix courants ont enregistré durant les deux mois 2017 une augmentation au niveau des exportations de 4.7% pour une valeur de 4626.6 MD, contre 4418.1 MD durant la même période de l'année 2016 et une augmentation importante au niveau des importations de 23.7% pour une valeur de 7137.2, contre 5769.0 MD durant la même période de l'année 2016. Suite à cette évolution des échanges entre les importations (+23.7%) et les exportations (+4.7%), le solde commercial s'est aggravé pour s'établir à 2510.6 MD, contre 1350.9 MD durant la même période en 2016. Le taux de couverture a perdu 11.8 points par rapport à son niveau de l'année dernière pour atteindre 64.8%, contre 76.6% durant la même période de l'année 2016. Mourad Hattab, expert en gestion des risques financiers, a souligné vendredi 7 avril à Radio Med, que le pays est en crise réelle. « La Tunisie s'est transformée en un Etat totalement importateur. Les importations ont augmenté remarquablement de 23.7%, suite à la hausse enregistrée au niveau des importations du secteur de l'énergie de 135.2%, sous l'effet de la hausse de nos achats en pétrole brut (178.2 MD contre 31.8MD) et des produits raffinés (525.1 MD contre 352.8 MD). De même, le secteur des produits agricoles et alimentaires de base ont augmenté de 60.1%, du fait , de la hausse de nos achats en blé tendre (98.9 MD contre 21.9 MD), les matières premières et demi produits de10.2%, les biens d'équipement de 17.5%, les mines phosphates et dérivés de 7.5% et les biens de consommation autres qu'alimentaires de 14.2% . Signalons que les importations hors énergie ont augmenté de 15.7% ».Tout ceci reflète le déficit du solde de la balance commerciale qui est de l'ordre de 2510.6 MD suite au déficit enregistré avec certains pays, tel que l'Italie (-253.4MD), l'Algérie (-80.7MD), La Chine (-592.4MD), la Russie (-313.8 MD) et la Turquie (-277.7 MD). En revanche, le solde de la balance commerciale a enregistré un excédent avec d'autres pays principalement avec notre premier partenaire la France de 376.2 MD, le Royaume Uni de 66.5MD et la Libye de 118.8MD.