Le secrétaire général de l'Union populaire républicaine (UPR) Lotfi Mraihi, a fait part de ses inquiétudes face l'actualité politique du pays. Il a exprimé, récemment, avec beaucoup d'amertume, son désarroi face à l'absence ou les limites des programmes des partis politiques « Le problème aujourd'hui est la perte de confiance du peuple dans sa classe politique, laquelle faute de construire se livre des querelles illogiques par rapport à la situation du pays et à ses priorités » explique t-il, ajoutant que le gouvernement Chahed se trouve aujourd'hui dans un état d'incapacité totale. « La colère qui gronde dans les régions est le désaveu de l'échec des partis au pouvoir et à leur tête l'alliance Nidaa et Ennahdha. » Lotfi M'Raihi considère que la récente interview accordée par le chef du gouvernement a révélé au grand jour la vacance réelle du pouvoir. « Youssef Chahed a reconnu expressément l'absence de tout projet et de toute vision gouvernementale en appelant à la rescousse les partis politiques, et l'imposture des promesses électorales de Béji Caid Essebsi qu'il a qualifiées d'irréalisables. Face à ce constat d'échec avéré et irréversible, nous appelons le président de la République à privilégier l'intérêt national et à dissoudre l'Assemblée. Cette mesure permettra d'apaiser l'opinion publique et de porter au pouvoir une nouvelle majorité qui sera choisie sur son projet et non suite aux manigances médiatico-financières. Nous appelons à ouvrir la voie à des législatives anticipées » a-t-il déclaré. Pour lui, la vision économique du gouvernement a déjà montré ses limites et s'inscrit complètement en porte-à-faux avec les aspirations des régions. « L'économie nationale continue à être entre les mains des mêmes lobbies de l'ancien régime. Les recettes de base du FMI qu'ont appliqué les gouvernements passés et que continue d'appliquer le gouvernement Chahed à travers le projet de loi de Finances, ne sont pas adaptées à la situation économique actuelle en Tunisie et ne feront que bloquer davantage la machine économique. Le poids de la dette qui ne fait que s'amplifier va finir par étrangler définitivement notre économie. Nous sommes dans une véritable récession masquée et nous survivons grâce à l'endettement encore pour un temps. » a-t-il souligné, ajoutant : l'économie de marché a ses limites et n'est pas rassurante pour les couches démunies et la classe moyenne. Trop de gros intérêts sont en jeu. Les tunisiens ont besoin de voir autre chose. Ils ont besoin de voir une autre manière de faire les choses. Le gouvernement n'a pas de vision, pas de stratégie. Il est temps de passer à un discours de propositions. Il faut que les Tunisiens puissent apprécier un autre son de cloche, celui de l'édification du pays via des programmes concrets. Notre parti a toujours fait des propositions pour contribuer à la sortie de crise. » A propos des prochaines élections municipales, Lotfi Mraihi a affirmé que son parti participera à ces élections. Il présentera, à l'occasion un programme axé sur la réforme de l'économie et le renforcement de la culture au plan local, régional et national. « Nous présenterons une cinquantaine de listes » dit-il . Une coalition avec d'autres partis politiques ? « Je ne peux pas répondre car le paysage politique actuel n'est pas clair »