L'artiste plasticien Walid Ardhaoui expose durant ce mois de mai à la galerie d'art contemporain A. Gorgi, à Sidi Bou Saïd, sous le titre d' « Isthmus. » Un thème qui accompagne celui de la migration, ou de la nation migrante choisi par la manifestation artistique « Jaou » pour sa quatrième édition et à laquelle participe la galerie A. Gorgi. Par « Isthmus », Walid Ardhaoui propose-t-il une exploration artistique de nouveaux territoires ? Ou la vie se situe, peut-être, sur un territoire entre deux mers ou deux golfes ? La cruauté de la vie y est narrée. Les clins d'œil sont à retrouver, ou à imaginer. Car la migration dans son sens le plus pur a été entravée par celle clandestine des candidats à une mort annoncée en pleine mer. Et il parait que ce ne sont pas seulement les embarcations de fortune qui font « la fête » à leurs occupants, mais que les organisateurs de ces voyages qui provoquent la fin de leurs « clients ! » Une supercherie mortelle et en pleine mer ! Y'a-t-il plus horrible que cela ? Le « Barzakh » ou « Isthmus » est un moment entre la vie et la mort, entre l'eau salée et l'eau pure. Mais un monde meilleur est toujours possible, semble murmurer l'artiste à travers ses travaux. Ces derniers qui ne sont pas trop nombreux, ne dépassant pas les onze travaux, ont été réalisés au graphite sur papier et feuille d'or sur toile, à l'huile et à l'acrylique sur toile, à l‘huile et à la feuille d'or sur toile, à l'huile sur toile et sur bois. Quelques oeuvres se présentent en diptyque et en triptyque. Imposantes toiles aux représentations figuratives colorées. Walid Ardhaoui maîtrise son art de la création, de la recherche et des interrogations. Les visages ont des regards tristes ou pétrifiés. Ils semblent attendre quelque chose qui viendra ? Qui ne viendra pas ? Une visite à cette exposition s'impose pour méditer et discuter.