Un remaniement ministériel devrait avoir lieu juste après l'Aïd, selon des sources proches des partis politiques et des organisations nationales signataires de l'Accord de Carthage qui définit les priorités du gouvernement d'union nationale. Les ministres sur lesquels pèsent des soupçons de corruption sont les premiers à figurer dans la charrette des départs. Il s'agit de Riadh Mouakher et Mehdi Ben Gharbia. Ministre de l'Environnement et des Affaires locales, M. Mouakher est visé par une instruction ouverte par le pôle judicaire financier. L'enquête intervient sur fond d'accusations portées par la députée Samia Abbou (parti du Courant Démocrate) au cours d'une séance plénière de l'Assemblée des représentants du peuple (ARP), selon lesquelles le ministre aurait désigné un conseiller en vertu d'un contrat d'activité pour une mission spéciale en contrepartie d'un salaire annuel de 40 000 dinars. Mehdi Ben Gharbia, ministre chargé des relations avec les Instances Constitutionnelles, la société civile et des droits de l'Homme serait, quant à lui, impliqué dans une affaire liée à des malversations à la compagnie nationale Tunisair. L'intéressé a cependant nié catégoriquement, dans un post publié hier sur sa page Facebook, son implication dans une quelconque affaire de corruption, indiquant que les documents circulent sur les réseaux sociaux actuellement datent de 2013. Il a également fait savoir qu'il s'agit de « rumeurs colportées par des pages Facebook dirigées par des personnes qui veulent déformer les vérités et induire l'opinion publique en erreur». Le Chef du gouvernement Youssef Chahed devrait aussi combler les vacances consécutives au limogeage de Néji Jalloul et Lamia Zribi, respectivement ministres de l'Education et des Finances. Dans ce contexte, Fadhel Abdelkafi, ministre du Développement, de l'Investissement et de la Coopération internationale qui dirige depuis plus d'un mois par intérim le ministère des Finances ; pourrait garder ces deux portefeuilles. D'autant plus que le regroupement des ministères économiques pourrait conférer plus d'efficience à l'action du gouvernement. D'autres ministres dont le rendement est jugé en deçà des attentes devraient passer la main. Tel est notamment le cas du ministre du Transport Anis Ghedira et de la ministre de la Jeunesse et du sport Mejdouline Cherni et du ministre Technologies de l'information et de l'Economie numérique Anouar Maârouf. Contrairement à certains bruits de couloirs, le ministre du Commerce et de l'Industrie, Zied Laâdhari, le ministre de l'Agriculture Samir Bettaïeb, et le porte-parole du gouvernement, Iyed Dahmani, ne seraient pas concernés par le jeu de chaises musicales. Pour rappel, le président du gouvernement a procédé jeudi à plusieurs nominations au sein de la présidence du gouvernement. Ainsi, Ridha Chalghoum a été nommé en tant que directeur de cabinet. Ce dernier était jusque-là conseiller économique du président de la République Béji Caïd Essebsi à Carthage avant de rejoindre l'équipe de Youssef Chahed à La Kasbah. Hédi Makni, qui a été directeur de cabinet du chef du gouvernement Youssef Chahed, devient, quant à lui, secrétaire général du gouvernement. Quant à Ahmed Zarrouk, il vient d'être nommé conseiller auprès du chef du gouvernement chargé de la fonction publique, de la gouvernance et de la réforme administrative. Il était jusque-là secrétaire général du gouvernement. Depuis l'entrée en fonction de son cabinet en août 2016, le Chef du gouvernement a procédé à trois remaniements ministériels partiels.