Les prémices de reprise du secteur touristique et la légère relance des exportations n'ont toujours pas tempéré le rythme effréné des indicateurs économiques de base qui virent toujours au rouge. Les « signes vitaux » de l'économie nationale demeurent pâlotes. En effet, la santé des finances publiques décline et le dinar tunisien poursuit sa chute frénétique face à la monnaie unique. L'euro s'échangeait hier à 2.83 dinars contre 2.41 dinars un an auparavant et 1.98 cinq ans durant. La dépréciation du dinar perdure faute de mesures urgentes permettant de juguler le déficit public et courant. D'ailleurs, le conseil d'administration de la BCT tenu le 26 juillet courant a mis en garde contre l'aggravation du déficit courant suite au creusement du déficit commercial. Une chute alarmante de la monnaie nationale conjuguée à un avilissement historique du niveau des avoirs nets en devises atteignant selon les indicateurs monétaires de la BCT le seuil fatidique de 95 jours d'importations, très loin du seuil de sécurité fixé à 110 jours selon les experts. A ce rythme, la BCT se trouverait dans l'incapacité de satisfaire les besoins potentiels des opérateurs économiques en monnaies étrangères. Reste à savoir si cette dépréciation de la monnaie locale va booster les exportations tunisiennes ? Une théorie qui reste toutefois à vérifier surtout que la Tunisie est en perte sèche de sa compétitivité prix et hors prix. Chefs d'entreprises et experts alertent les autorités pour les sensibiliser à sauver le dinar tunisien agonisant. Le coût des importations s'envole et les termes de l'échange se détériorent davantage. L'heure est à l'action clame-t-on de part et d'autre. Or la BCT n'y peut rien et se trouve dans l'incapacité relative de faire remonter la pente du dinar surtout qu'elle est conditionnée –en vertu d'un commun accord avec les institutions de Bretton Woods de réduire ses interventions sur le marché de changes à moins de 20% contre 40% auparavant. Pour le gouvernement Chahed, les marges de manœuvres sont certainement limitées en l'absence d'une thérapie idoine contre le déséquilibre croissant entre les dépenses et les recettes budgétaires. La loi de finances 2018 devra annoncer la couleur : resserrer les dépenses et augmenter les impôts.