La situation hydrique en Tunisie est très critique. Les réserves en eau, cette source de vie, menacent de se tarir. Un sujet d'actualité brûlant notamment en cette période de grandes chaleurs caractérisée par un gaspillage de l'eau sans limite. Et dire que tout un chacun est appelé, plus que jamais auparavant, à l'économiser au maximum dans la mesure où le pays connait depuis des années un déficit pluviométrique des plus inquiétants. Les réserves de nos barrages sont ainsi au plus bas et attendent une manne du ciel pour retrouver leur niveau habituel. Dès lors nombre de régions souffrent du manque d'eau ou au mieux des multiples coupures d'approvisionnement en eau potable. Sans parler de la qualité de l'eau, fournie à d'autres régions, qui laisse à désirer. Et c'est dans ce contexte que le ministre de l'Agriculture a annoncé l'augmentation du tarif de l'eau potable. Mesure qu'il a estimée nécessaire, la justifiant entre autres par l'augmentation des taux de consommation d'eau enregistrée durant ces dernières années. « La consommation de l'eau cette année a été nettement supérieure à l'année 2016 » avait-il déclaré. Il a de même relevé que la situation actuelle de la SONEDE n'était pas viable et ce, notamment, en raison des lourds investissements qu'elle est appelée à entreprendre tels que le dessalement de l'eau de mer. « La Tunisie est parmi les pays où le tarif de l'eau est le moins cher au monde », a-t-il rappelé tout en soulignant la nécessité d'augmenter graduellement les tarifs d'eau dés le mois de septembre. Par ailleurs, le ministre a noté que les réserves en eau potable sont tout juste suffisantes jusqu'au mois de décembre, d'où l'éventualité de recourir au système de quotas. Par ailleurs, Raoudha Gafrej, experte en gestion des ressources en eau, a déclaré dans une interview accordée à l'agence TAP que la situation hydrique du pays est alarmante en ce sens que la capacité des réserves dans les barrages est inférieure à 41%, par rapport à la moyenne sur la même période et ce malgré l'augmentation des apports en eau de 21%, à 823 Millions de mètres cubes (Mm3) de septembre 2016 à Juillet 2017, par rapport à la même période 2015-2016. La Tunisie à la semaine mondiale de l'eau Présente à la semaine mondiale de l'eau ( 27 août -1er septembre 2017 à Stockholm, en Suède) la Tunisie, en participant à ce rendez-vous annuel international organisé par l'Institut International de l'Eau de Stockholm depuis 1991, qui avait pour thème « l'eau pour une croissance durable », a pu évaluer la situation actuelle de ses ressources hydriques, dans un contexte à l'international, plus ou moins miné dans la région MENA. Plus de 3000 personnes étaient présentes, venues de 130 pays, représentant les acteurs dans les secteurs étatiques et privés, ainsi que 300 organisations internationales et un grand nombre de chefs d'Etat. La participation de la Tunisie aux événements internationaux est considérée comme un plus, où l'échange d'expériences entre les différents pays permet d'établir un diagnostic de la situation actuelle de la réserve en eau. Toutefois, il devient urgent d'imposer des mesures strictes de rationalisation de la consommation, afin de lutter contre le gaspillage et l'approvisionnement anarchique.