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Quand la terre a soif...
Agriculture — Baisse de l'eau d'irrigation
Publié dans La Presse de Tunisie le 10 - 05 - 2018

La baisse du niveau des barrages et la cherté de l'eau menacent la culture maraîchère et l'arboriculture.
Les nouvelles ne sont guère rassurantes sur les derniers développements de l'agriculture tunisienne malgré son grand potentiel . A Siliana, 12% des emblavures seulement sont récoltables. A La Manouba, la culture maraîchère traverse une crise endémique qui touche également et de plus en plus l'arboriculture avec l'absence de récolte de poires, selon un agriculteur. Abderraouf Jendoubi est inquiet et ne trouve plus de remède à son malaise au travail lié au faible rendement des récoltes. «Les agriculteurs vivent des conditions difficiles dans l'exercice de leur activité à cause du non-accès à l'eau depuis trois années. L'agriculteur ne trouve plus de quoi nourrir sa famille à cause de l'absence de revenus», lance laconiquement M. Fakhreddine Torjman, Président de l'Union régionale de l'agriculture et de la pêche de La Manouba. Il est intervenu au sujet des problèmes liés au manque d'eau d'irrigation des grandes cultures dû notamment à la baisse du niveau des barrages. Il résume : «Lors des inondations de 2015, la mauvaise manipulation des vannes a entraîné de grandes pertes d'eau au niveau du barrage de Sidi Salem. Le volume d'eau dans ce barrage est passé de 700 millions de m3 à 100 millions de m3. Quand on sait qu'il faut attendre au moins six ans pour qu'un barrage revienne à la moyenne normale, on mesure l'étendue du désastre. Ces trois dernières années, les agriculteurs ont rencontré de nombreuses difficultés notamment à cause de la sécheresse qui a affecté les cultures maraîchères dont l'arboriculture. Une baisse des rendements et de la production s'est fait ressentir avec une augmentation des prix de vente des fruits et légumes».
Un déficit hydrique est enregistré au niveau des barrages dont le stock ne dépasse pas 5 millions 165 mille m3 (jusqu'à début mars 2018), soit 12% de la capacité globale estimée à près de 44 millions de m3 à Siliana. Ce qui amène les agriculteurs à se résoudre à la culture au goutte-à-goutte ou micro-irrigation.
C'est une méthode d'irrigation utilisée en zone aride car elle réduit au maximum l'utilisation de l'eau et de l'engrais. Il existe plusieurs types de micro-irrigation, le plus répandu aujourd'hui étant le «goutte-à-goutte» (souvent raccourci par l'acronyme GAG), où l'eau s'égoutte lentement vers les racines des plantes par un système de tuyaux, soit en coulant à la surface du sol soit en irriguant directement la rhizosphère (on parle alors de goutte-à-goutte enterré). Cette technique est l'innovation la plus importante dans l'agriculture depuis l'invention des asperseurs dans les années 1930, qui avait déjà remplacé à l'époque une irrigation nécessitant beaucoup d'eau.
Il n'y aura pas de poires
Abderraouf Jendoubi n'en démord pas. Féru d'arboriculture, de culture maraîchère et d'élevage, il raconte les dessous d'une crise qui perdure depuis trois années : «Une grande crise frappe la récolte des poires au point que la production est nulle alors que notre région fait partie des plus grands producteurs de ce fruit. Les mauvaises conditions climatiques à Tebourba et Jedaïda n'ont pas arrangé les choses. La pénurie et le manque d'eau dans les barrages a accentué la situation». L'absence de projets étatiques, de programmes ou de stratégie de l'Etat pour soutenir l'agriculture tunisienne est décriée.
Les zones irriguées sont démunies à cause du manque d'eau et l'absence de ressources hydrauliques.
Le manque d'eau dans les zones irriguées et dans les barrages conjugué à l'absence de projets complète le triste tableau. L'absence de crédits accordés par les banques et la vente des terres arables affectent durement la production à l'échelle locale. L'importation des engrais chimiques et des semences ne facilite pas la vie aux agriculteurs à cause des charges excessives. «L'Etat doit planifier une stratégie pour prévoir les ressources nécessaires et statuer sur les réserves en eau», selon M. Torjman. L'avis d'un expert en ressources hydriques est devenu indispensable pour éclairer notre lanterne, sachant que l'eau coûte cher au citoyen. Une augmentation de 8% sur la facture Sonede vient d'être annoncée ces derniers jours. Pour autant, les responsables de la Sonede apportent un autre son de cloche et affirment que l'eau ne coûte pas cher en Tunisie.
Le coût peu élevé de l'eau
Mme Raoudha Gafrej, universitaire et experte en gestion des ressources en eau, met en garde contre la situation hydrique de la Tunisie qui arrive à un stade problématique : «La situation est critique et ce n'est pas demain la veille que la donne va changer». Elle relève plusieurs défaillances dans la gouvernance dont la taxation et la tarification de l'eau qui coûte cher à l'Etat. «Le citoyen achète à la Sonede le mètre cube unitaire d'eau pour 200 millimes alors qu'au Sénégal, l'eau se monnaie à un euro le mètre cube. Soit quinze fois plus cher !Plusieurs causes sont à l'origine de la mauvaise gestion des ressources hydriques en Tunisie.
La dégradation de l'infrastructure et des réseaux de distribution de l'eau, le retard enregistré dans la mise en œuvre des projets de renforcement des ressources en eau, la mauvaise exploitation des ressources et les difficultés pour le ministère de l'Agriculture de les protéger figurent parmi les principales causes.
Il faut augmenter le coût de 20 ou 30 millimes sinon on risque de payer la note salée bien plus tard à coups de milliards! Face à la crise de l'eau que traverse le pays, le gouvernement doit mettre en place un plan de gestion de crise», estime-t-elle.
Elle a, également, mis en garde contre les pertes en eau considérables, enregistrées au niveau des ouvrages et des réseaux d'adduction. Et d'ajouter : «La situation hydrique du pays est alarmante avec des stocks dans les barrages inférieurs de 41%, à la moyenne sur la même période, et ce, malgré l'augmentation des apports en eau de 21%, à 823 Millions de mètres cubes de septembre 2016 au 28 Juillet 2017, par rapport à la même période allant de 2015 à 2016».
Les ouvrages hydrauliques ne permettent pas une exploitation rationnelle et optimale des ressources existantes. Toute surexpoiltation des réserves souterraines en eau ne fait qu'alourdir le déficit financier des institutions publiques chargées de la gestion de ces ressources non renouvelables sans que cela ne soit accompagné d'une amélioration des prestations qui risquent de se dégrader davantage. «Au final, c'est le citoyen qui va payer les pots cassés», conclut notre interlocutrice..


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