Dans des communiqués récents, dont nous avons pu recevoir des copies, des associations italiennes enquêtant suite à des dénonciations de leurs partenaires du Forum tunisien pour les droits économiques et sociaux, ont déclaré avoir enregistré « de graves violations de la loi italienne » dans les centres de détention des migrants tunisiens à Lampedusa et Caltanissetta. L'Associazione Ricrativa Culturale Italiana (ARCI) dénonce « des détentions arbitraires sans jugement, des expulsions massives et un accès au droit d'asile sur la base de la nationalité », ce qui a décidé des dizaines de migrants tunisiens détenus dans les centres de détention de Lampedusa et Caltanissetta à observer fréquemment des grèves de la faim pour faire valoir leurs droits, note-t-elle. Selon ARCI, la Cour européenne des droits de l'homme de Strasbourg a condamné dernièrement l'Italie à verser 300 mille euros (environ 900 000 D) au profit de trois migrants tunisiens pour mauvais traitement. ARCI déplore le silence des institutions et des associations de droite en Italie sur ces atteintes illustrées notamment par des conditions de détention décrites comme « profondément dégradantes pour la dignité humaine. » Ses enquêteurs parlent de chambres surpeuplées et de migrants dormant par terre, avec interdiction de tout contact avec l'extérieur. Enfin, ARCI demande que tous les migrants détenus sans aucun fondement légal soient immédiatement libérés, et que tous les migrants soient informés de la possibilité de demander l'asile, et mis en mesure de rencontrer des organismes de tutelle.