L'Afrique subsaharienne constitue une priorité pour la Tunisie, au regard de ses immenses potentialités peu exploitées. Elle connait, depuis une décennie, une croissance moyenne de 5%. En 2050, l'Afrique représentera 4% de l'économie mondiale. Elle sera confrontée à des enjeux majeurs comme celui de l'emploi. Dans ce contexte les petites et moyennes entreprises africaines sont les mieux placées pour créer de la valeur ajoutée locale, des emplois et développer des filières de production . Mais ces PME apparaissent comme le chaînon manquant des économies. La Tunisie dispose de nombreuses années d'expertise et de valeurs qu'elle pourrait mettre au service de la croissance économique inclusive et durable du continent qui attire l'investissement privé. Investissements, initialement circonscrits aux infrastructures, aux industries extractives et aux services financiers, mais qui commencent à atteindre les PME, ces pourvoyeuses d'emplois essentielles pour la croissance africaine. Malgré des obstacles et autres contraintes, de nombreux fonds d'investissement ont prouvé qu'investir dans les PME africaines est à la fois viable et porteur d'un impact développemental fort. Améliorer l'accès des PME tunisiennes à de nouveaux marchés d'exportation africains est l'objectif d'un nouveau projet actuellement en préparation par la coopération allemande en Tunisie, qui sera mise en œuvre par la GIZ sous le mandat du Ministère fédéral allemand de la Coopération économique et du Développement. A ce jour, 74% des exportations de la Tunisie vont vers l'Europe. Les marchés de l'Afrique subsaharienne n'absorbent que 2% de nos exportations, bien que de nombreux pays du continent comptent parmi les marchés enregistrant les plus fortes croissances au monde. La diversification de l'économie et le développement de nouveaux marchés constituent d'importantes conditions pour une croissance économique durable. Dans cette optique, la Tunisie peut également se positionner comme hub dans la région en tant que lien entre l'Europe et l'Afrique subsaharienne. Pour mieux connaitre les besoins des entreprises, la Chambre tuniso-allemande de l'industrie et du commerce (AHK) a été mandatée par la GIZ (la Coopération allemande) pour mener une enquête auprès de ses membres en collaborant étroitement avec la Chambre économique africaine (ACN) et le Tunisia-Africa Business Council et leurs adhérents. Suite à l'évaluation de l'enquête avec une participation de 109 entreprises, l'AHK a organisé un atelier entre entreprises et institutions publiques et privées. Les résultats de l'enquête ont révélé « le manque de réseaux commerciaux sur place ainsi que le manque d'informations sur les marchés cibles sont encore des facteurs qui ralentissent l'activité sur les marchés subsahariens, bien que les problèmes de financement et d'infrastructure persistent également. Il a été constaté que les partenaires sont essentiels dans le développement des affaires. En effet, plus de la moitié des entreprises actives en Afrique ont en déjà un – les autres entreprises sont à la recherche de partenariats. Enfin, l'on constate que toutes les entreprises ayant des activités liées à l'Afrique s'expriment de manière très optimiste, ce qui est aussi souligné par le fait que plus que 90% d'entre elles s'attendent à une croissance de leur chiffre d'affaires en 2017 ». Le Secrétaire d'Etat chargé du commerce extérieur, M. Hichem Ben Ahmed a appelé à consolider la présence tunisienne dans le continent et à renforcer son intégration économique régionale dans des marchés communs, tels que l'adhésion au marché commun de l'Afrique Orientale et Australe (COMESA), ainsi que d'installer le plus rapidement possible une meilleure desserte de la Tunisie vers les pays subsahariens, signalant qu'une ligne maritime et sept nouvelles lignes aériennes seront installées d'ici 2018. Dr. Martin Henkelmann, Directeur Général de l'AHK Tunisie, a précisé le rôle des PME dans la conquête du marché africain expliquant que ce sont actuellement plutôt les grandes sociétés qui sont actives en Afrique subsaharienne. La Tunisie pourra s'appuyer sur un tissu d'entreprises capables de se déployer sur le continent et de faire face à la concurrence internationale.