Les travaux du 3ème colloque France-Maghreb sur le don d'organes, placés sous le haut patronage du Président Zine El Abidine Ben Ali, se sont tenus à Tunis, en présence d'une pléiade d'experts et de spécialistes de plusieurs pays (Etats-Unis, Arabie saoudite, Canada et Royaume-Uni) outre des praticiens français et maghrébins. Plusieurs thèmes relatifs à tous les aspects éthiques, culturels, juridiques et organisationnels de la question du don d'organes sont inscrits à l'ordre du jour de cette rencontre organisée sur deux jours par le Centre national pour la promotion de la Transplantation d'organes (CNPTO) avec le concours de l'Agence française de biomédecine et de l'organisation mondiale de la santé. La rencontre devra permettre de réfléchir, dans le cadre d'ateliers de travail, sur le rôle des composantes de la société civile et des médias dans la promotion du don d'organes. Présidant l'ouverture des Travaux, M. Mondher Zenaidi, ministre de la santé publique, a souligné l'impératif de développer, dans les meilleures conditions possibles de garanties médicales, légales et éthiques, une activité de don, de prélèvement et de greffe d'organes et de tissus, fondée sur le consentement du public et une perception du don reposant sur la confiance et la transparence. Il a fait remarquer que malgré les efforts, l'apport de cette activité demeure en deçà des besoins et espérances surtout lorsqu'il s'agit de prélèvement sur des personnes en état de mort cérébrale. Le taux de prélèvements sur des personnes en situation de mort encéphalique, a-t-il précisé, est estimé, en 2006, à 0,4 par million d'habitants, contre 35 par million d'habitants en Europe. Il a appelé à la nécessité de renforcer la prise de conscience quant à la noblesse de cet acte de solidarité et de lutter contre toutes formes de réticence en agissant sur les mentalités. Le ministre a mis en évidence les efforts déployés par le CNPTO et de l'Association Tunisienne de sensibilisation au don d'organes (ATSADO), ce qui permis de ramener le taux d'opposition des familles au prélèvement d'organes sur un proche à 75 pc en 2007, contre 85 pc au cours des années précédentes. M. Mohamed Gueddiche, président du colloque, président d'honneur de l'ATSADO et ministre conseiller auprès du Président de la République, a fait remarquer que "Si la transplantation est, avant tout, un problème médical, la question du don d'organes est presque un problème de société". Il a souligné que la Tunisie, sous l'impulsion du Chef de L'Etat s'est engagée dans une politique "saine et claire" de promotion de la transplantation, dans un esprit de respect des droits de l'Homme et de la dignité humaine. Le ministre conseiller a rappelé l'existence, depuis le début des années 90, d'un cadre législatif et institutionnel assurant des garanties légales et éthiques aux opérations de prélèvement et de greffe d'organes en Tunisie, rappelant que la mission du CNPTO est de promouvoir le don d'organes et de mettre en place des règles de bonnes pratiques. La première rencontre de ce colloque a eu lieu à Marseille (France) en 2003 et la deuxième à Rabat (Maroc) en 2005. MM. Sadok Korbi, ministre de l'Education et de la formation et Lazhar Bououni, ministre de l'Enseignement supérieur, de la Recherche scientifique et de la Technologie et plusieurs diplomates maghrébins accrédités à Tunis ont assisté à la séance d'ouverture.