La décision du président américain, annoncé mercredi, et relative à la reconnaissance de la ville d'Al Qods comme capitale d'Israël et à y transférer son ambassade, a provoqué la colère et l'indignation chez tous les Tunisiens qui ont exprimé, à travers des manifestations anti-américaines imposantes, leur mécontentement, leur colère et leur indignation. La Tunisie avait exprimé, jeudi, "sa profonde préoccupation", estimant qu'elle "constitue une atteinte fondamentale au statut légal et historique de la ville d'Al Qods et une violation des résolutions y afférentes de l'ONU ainsi qu'aux accords entre les parties palestinienne et israélienne sous l'égide des Etats Unis". En vertu de ces accords, le statut de la ville d'Al Qods doit être examiné dans le cadre des négociations pour un règlement définitif, a soutenu la Tunisie. La colère des Tunisiens s'est exprimée à travers une manifestation ayant réuni des milliers de citoyens à l'appel de l'UGTT et qui a démarré à partir de la place Mohamed Ali, où est situé le siège de la centrale syndicale, pour parcourir, par la suite l'avenue Habib Bourguiba, puis l'avenue Mohamed V, jusqu'au Palais des congrès de Tunis, avec des mesures de sécurité très renforcées. Les participants ont scandé de nombreux slogans dénonçant la partialité de l'administration américaine qui veut imposer sa politique de fait accompli. Plusieurs autres manifestations sont organisées, depuis jeudi, dans différentes régions du pays pour dénoncer l'hégémonie américano-sioniste et le silence des Etats arabes. Le secrétaire général de l'UGTT, Noureddine Taboubi a souligné que la cause palestinienne unit les Tunisiens, malgré leurs différences et les positions politiques. Il a ajouté qu'aujourd'hui, il n'y a pas de pire offense que cette décision du président américain qui a soutenu le lobby ssioniste. Mais ce réveil populaire va se poursuivre pour faire pression sur les gouvernements, afin qu'ils prennent des mesures pratiques contre le rétablissement des relations avec l'entité sioniste. Taboubi a ajouté que l'UGTT promet qu'aucune marchandise américaine ne sera déchargée dans les ports tunisiens, tout en expliquant que la Palestine avait été vendue, depuis le sommet de Riadh qui avait donné le feu vert à Trump pour se jouer des sentiments de la Nation arabe. Grève générale des avocats L'Ordre national des avocats de Tunisie a organisé, hier, une grève générale et un rassemblement devant le Palais de Justice à Tunis, en protestation contre la décision de Donald Trump. Ils ont scandé des slogans contre l'entité sioniste et la normalisation. Par ailleurs, l'Ordre des avocats a appelé à rejoindre la marche de la place Mohamed Ali, pour protester contre la décision du Président américain Donald Trump de reconnaître Al Qods occupée capitale d'Israël et d'y transférer son ambassade. Des représentants d'organisations, associations et partis, réunis jeudi au siège de l'Union générale tunisienne du travail (UGTT) à Tunis ont annoncé, dans un communiqué commun, la décision de boycotter toutes les activités prévues par l'ambassade américaine en Tunisie. Parmi les signataires figurent l'Ordre national des avocats de Tunisie, la Ligue tunisienne de défense des droits de l'homme, le Syndicat national des journalistes tunisiens (SNJT), l'Union nationale de la femme tunisienne (UNFT) et l'Union générale des étudiants de Tunis (UGET). Les magistrats protestent L'Association des magistrats tunisiens (AMT) a appelé, hier, les juges administratifs, financiers et judiciaires à reporter toutes les audiences prévues, à l'exception des affaires et procédures urgentes, et d'observer un mouvement de protestation contre la décision du président américain de reconnaitre Al Qods capitale de l'entité sioniste et d'y transférer l'ambassade américaine. Dans une déclaration, l'AMT condamne la décision "injuste" de l'administration américaine qui "viole le droit des peuple à l'autodétermination et transgresse tous les principes de la légalité internationale". L'Association exhorte le gouvernement tunisien à demander de l'Assemblée générale des Nations Unies et du Conseil de sécurité de ne pas reconnaitre la décision de l'administration américaine, d'empêcher les pays de transférer leurs missions diplomatiques à Al Qods et de solliciter l'avis consultatif de la Cour internationale de justice sur la légalité de la décision américaine. L'AMT appelle le gouvernement tunisien à condamner "franchement" la décision unilatérale du président américain, affirmant que les concertations se poursuivent entre les membres de la commission administrative de l'association au sujet des formes de protestation à mener au cours de la prochaine période. Les syndicats de l'enseignement dénoncent Pour sa part, le syndicat général de l'enseignement de base a appelé, hier, à consacrer la première heure des cours du lundi, à l'histoire de la Palestine et à l'occupation sioniste. Le syndicat a exprimé, dans un communiqué, son opposition totale à la décision de transférer l'ambassade américaine dans la ville d'Al Qods, soulignant que "la Palestine appartient à la communauté arabe" et que la présence sioniste sur les terres de ce pays est en soi "une occupation". Il a, dans ce contexte, salué la résistance du peuple palestinien face aux campagnes de "judaïsation d'Al-Qods Al-Charif et de profanation de la mosquée Al-Aqsa et des autres villes et villages" du pays. Le syndicat général de l'enseignement secondaire a, également, appelé à consacrer les premières vingt minutes de la première séance de ce lundi à un débat avec les élèves sur les répercussions de cette décision. Les deux syndicats ont appelé à hisser le drapeau de la Palestine aux côtés de celui de la Tunisie au son des hymnes nationales des deux pays dans tous les établissements éducatifs. L'ambassade US fermée Par ailleurs, l'ambassade des Etats-Unis d'Amérique était fermée hier en raison des mouvements de protestation prévus, indique un communiqué publié sur le site de l'ambassade.Dans ce communiqué, l'ambassade américaine appelle ses ressortissants "à prendre les précautions nécessaires et maintenir un haut niveau de vigilance". L'ambassade US exhorte ses ressortissants "à prendre les mesures appropriées pour renforcer leur sécurité personnelle, éviter les lieux des manifestations et des rassemblements et suivre les instructions des autorités locales".