Avec la décentralisation, le développement des moyens de communication fournissent les outils susceptibles de mettre en valeur l'image des collectivités et de modifier leurs postures vis-à-vis des citoyens. La politique de communication dans les collectivités intègre trois paramètres qui en déterminent les cibles et en commandent les types de message: -d'abord un territoire: régions, délégations, communes sont des aires géographiques, -une institution représentative : (Conseil régional, municipalité) -et une administration enfin composée de services conséquents. La communication des collectivités locales se caractérise aussi par la spécificité de leurs «cibles». On pourra distinguer la communication interne, celle qui concerne l'institution elle même, ses agents et ses services ainsi que les élus. La communication externe visant la population du territoire couvert par l'institution. C'est la plus complexe, l'habitant étant tout à la fois usager, électeur, contribuable, «être social», acteur local, citoyen. De nos jours, les différents acteurs doivent reconsidérer leur stratégie de communication et repenser l'image de leur territoire. C'est dans ce cadre que le Centre de Démocratie, de Citoyenneté et de Développement (CD2 ) Nabeul a organisé un colloque sous le thème : « Stratégie de communication des collectivités locales » «Notre objectif, souligne Imene Ismail, la directrice du CD2 est d'impliquer la société civile locale dans la prise de décision des affaires relatives au développement durable régional et de participer à améliorer la confiance dans la démocratie et dans les institutions en stimulant la réflexion, le dialogue et la rencontre. Le CD2 Nabeul, Tank Think&Do, traitera un thème par mois ; les réflexions aboutiront à des propositions d'actions concrètes qui se poursuivront à la fin du mois dans la cadre de l'axe Etudes, l'axe Clubs de Citoyenneté ou l'axe Formations que le centre propose. Pour le mois de décembre, nous avons choisi le thème de la Stratégie de communication des collectivités locales. En effet, en cette phase de transition démocratique que vit la Tunisie, les attentes des citoyens sont fortes en matière d'information, de communication et de participation. La communication publique est au cœur de la gouvernance locale. C'est l'une des missions de service public à part entière de la collectivité et une obligation donnée par la loi. Les problèmes de communication des collectivités locales se trouve être au cœur du processus de la démocratie locale participative et de la citoyenneté active. Il appartient aux collectivités locale et aux élus d'investir cette question et de construire des stratégies adaptées. L'apport de la société civile de Nabeul est néanmoins primordial dans la conception de cet objectif commun qui est le Plan Stratégique de Communication des Collectivités Locales de Nabeul. Les habitants en matière de transparence et d'information évoluent vers une volonté de donner leur avis et d'être associés aux décisions. Les collectivités se doivent d'intégrer progressivement comme priorité cette nécessité d'une gouvernance partagée, qui prend forme par la concertation voire la codécision autour des projets communaux. Les enjeux et la place de la communication dans ces processus participatifs sont décrits au service de grands objectifs : interpeller et mobiliser / expliquer et informer / stimuler et nourrir les échanges / délibérer et rendre-compte" Ahmed Anis Kerkeni, de l'Association Jeunes Actifs Positifs a souligné, de son côté, que le rôle de la communication communale est important. Il consiste à faire connaître les services à disposition, leur fonctionnement, les conditions d'accès, animer la vie démocratique, rendre compte des décisions prises par les élus, expliquer les politiques publiques et les projets d'aménagements, créer les conditions de la participation des habitants. Il s'agit en outre de soutenir les initiatives locales c'est-à-dire informer sur la vie locale, faire connaître les associations, les activités culturelles, sportives, économiques, festives ou événementielles et aussi faire évoluer les comportements en responsabilisant le citoyen dans les domaines des déplacements, de l'environnement, des déchets, des usages des ressources naturelles, et de traiter les incivilités. Bref, valoriser le territoire et renforcer son image pour assurer son développement et fédérer les acteurs." Ainsi au-delà du seul accompagnement des projets, la communication des collectivités locales "est un élément fondamental de la démocratie locale .C'est un miroir qui accompagne sans conteste l'évolution du rapport des citoyens avec les institutions. Interface entre ceux-ci et celles-là, elle constitue un des rouages nécessaires au fonctionnement de la démocratie aujourd'hui" souligne Rached Khayati ,le modérateur du colloque.