Que se passe-t-il au pays de Didon et d'Ibn Khaldoun... a-t-on perdu les boussoles à ce point pour ne pas discerner le vrai du faux, et avancer tête contre le mur ! Au nom de la liberté, de la démocratie et des droits de l'Homme, tout désormais, est permis pour discréditer l'Etat, les pouvoirs publics et toutes instances officielles, y compris, la sécurité, la douane et même la justice. Les gouvernements successifs se sont prêtées au jeu et ont plié jour après jour devant les revendications les plus « fantaisistes » frappées du sceau de la légitimité « populaire » et (populiste). D'où cet affaissement de l'autorité de l'Etat et cette exigence devenue pressante de signer la fin de toutes les recréations anarchiques installées dans la durée depuis 2011. Le pays coule à petit feu parce que les Tunisiens ont toqué le réalisme, le pragmatisme et la sagesse de leurs ancêtres, pour s'abreuver aux mirages des « miracles » populistes, que certains « leaders » (sic) irresponsables font miroiter au peuple fatigué par toutes les promesses que personne ne peut tenir parce qu'irréalisables ! Dire qu'on va créer plus de 100.000 emplois, qu'on va édifier des autoroutes de l'Ouest vers l'Est, qu'on va booster l'investissement et la création de dizaines de milliers d'entreprises etc... etc... C'est du délire politicien sans aucune base de faisabilité. Pourquoi ?... parce que la Tunisie avec des moyens respectables, mais limités, ne peut pas supporter l'excessif en tout genre... y compris dans les rêves ! La Tunisie sans se remettre sérieusement au travail et sans réalisme dans tous les comportements individuels et sociaux ne peut qu'attiser les feux de la frustration mortelle. Quand des groupes de pression des partis et des syndicats poussent ce pays à la limite de ses forces, on est réduit à vendre les peaux des ours qui vivent bien heureux dans la Taïgua russe ! Mettre le gouvernement sous la tutelle du populisme qui brandit la menace de la mobilisation populaire constante et qui bombe le torse, c'est un jeu plus que dangereux qui poussera le pays à l'immobilisme et la banqueroute ! Beaucoup de ces acteurs en manque d'exercice de leur volonté « puissance » n'ont pas vécu les périodes de disette de ce pays à travers l'histoire ancienne et récente, ni les troubles sociaux et insurrectionnels qui l'ont mis à terre et retardé sa progression pendant des décennies et même des siècles. Qu'ils prennent le pouvoir et qu'ils nous disent comment ils vont réaliser tous ces miracles ! C'est beau de démontrer la force de mobilisation qui ajoute à la crainte et à la peur des classes moyennes livrées à elles mêmes et au doute majeur, mais c'est encore mieux d'être constructif, de réaliser le réalisable, en attendant le meilleur ! Pousser le gouvernement à handicaper des secteurs entiers de l'économie productive, par des augmentations irréalistes, et non raisonnables comme cette TVA de 13% sur la promotion immobilière, à titre d'exemple, ne peut que ralentir ce fameux « bâtiment » qui, lorsqu'il va bien... tout va ! Idem pour toutes les mesures prises sous la pression des groupes dominants, qui commencent à perdre le nord, croyant que la Tunisie est capable de donner ce qu'elle ne produit pas, à volonté... Quand la croissance ne dépasse pas 2% on ne peut pas demander la lune ! Encore une fois, la Tunisie ne supporte pas l'excessif ! C'est aux partenaires sociaux et économiques d'aider le gouvernement à trouver la bonne équation entre le réalisable et le souhaitabl,e sans faire capoter la machine et désintégrer le pays tout entier... Au gouvernement aussi de démontrer sa crédibilité ! Les quelques lueurs d'espoir du gouvernement de M.Youssef Chahed, suite à quelques bonnes statistiques de relance du tourisme et de l'exportation, ont très vite été rattrapées par une nouvelle morosité et un désenchantement des hommes d'affaires et des promoteurs qui doutent de plus en plus de la capacité des pouvoirs publics à endiguer les relents du populisme ravageur et de la revendication sociale excessive. Personne ne peut affirmer que certaines catégories de la population ne souffrent pas de la pauvreté et c'est vers celles-là qu'il faut aller et agir. Mais, de là, à dire que toutes les régions sont misérables et souffrent d'un déficit majeur de développement, c'est pousser notre peuple et la Tunisie profonde vers le négativisme mortel. Aucun pays au monde fusse-t-il l'Allemagne, le Japon ou la Chine n'a réalisé le plein emploi et le développement régional intégral. Il y a plus de 30 millions d'américains qui vivent au dessous du seuil de la pauvreté et le taux du chômage est de 9% en France un des pays les plus riches et les plus solides d'Europe ! Messieurs, dames revenez sur terre !... La Tunisie a les moyens de faire beaucoup mieux, avec plus de réalisme, de pragmatisme et de solidarité ! Sans cela, c'est la fuite en avant pour se cogner la tête contre le mur et se réveiller sur l'irréparable, comme en Syrie ou en Libye ou même en Grèce ! Pour la fin, à tous ceux qui font démonstration de leur volonté de puissance, je rappellerai la belle phrase du philosophe allemand Frederich Rauh : « C'est bien au moment où l'on se croît être le plus fort... qu'on est le plus faible » ! K.G