Faycel Gharsallaoui est un père de famille de 47 ans. Il a attrapé le virus de la grippe H1N1 il y a une vingtaine de jours et a été, depuis, admis dans une clinique privée à Kairouan. Aujourd'hui, sa famille lance un cri de détresse car la clinique semble avoir épuisé tous ses moyens pour le guérir mais en vain et les hôpitaux de Tunis et de l'Ariana refuseraient de l'accueillir. Il y a un peu plus de deux semaines, alors qu'il pensait souffrir d'une simple grippe, Faycel Gharsallaoui a été pris d'une forte fièvre et son état général a vite empiré. Il s'est d'abord rendu au centre de soins de base de Haffouz puis à l'hôpital régional Ibn Jazzar de Kairouan. Remarquant que son état ne faisait que s'altérer et avec l'apparition de plusieurs complications, ses proches ont décidé de le faire admettre dans une clinique privée de la région. Un prélèvement a été effectué et envoyé à l'Institut Pasteur pour confirmer ou infirmer la thèse du virus de la grippe H1N1 qui sévit depuis quelques jours et alarme les professionnels de la santé et les citoyens. Par mesure de précaution, le traitement anti H1N1 lui a été administré, les médecins ayant tout de suite privilégié cette piste. Le résultat est arrivé quelques temps après : positif. Malgré le traitement reçu, l'état du patient ne s'est pas amélioré, plongeant sa famille dans une inquiétude et une angoisse extrèmes. Il y a quelques jours, ils ont été informés par la clinique que tous les moyens pour soulager leur proche Faycel ont été utilisés, mais qu'à présent, ils étaient à court de ressources pour lui venir en aide et le soulager. Contacté par téléphone, Abdellatif Gharsallaoui, frère du patient, a confirmé ces dires et précisé que le staff médical lui a précisé qu'à la clinique ils ne pouvaient rien faire de plus pour Faycel et qu'il était préférable de le transférer dans un des hôpitaux de la capitale, mieux dotés pour affronter ce virus mortel. Il a ajouté que la clinique leur devait actuellement le montant de 35 mille dinars. La famille a donc décidé de suivre le conseil des médecins et de le faire admettre dans un des hôpitaux de Tunis. Les sœurs du patient se sont rendues à Charles Nicolle, à la Rabta ou encore à l'hôpital Abderrahmane Mami mais ce fût peine perdue puisqu'elles n'ont trouvé oreille attentive dans aucun de ces établissements hospitaliers et que tous les responsables rencontrés se dérobaient de leur requête ou encore évoquaient le manque de place au sein de leurs services. Ayant essayé de médiatiser l'affaire, les proches de Faycel Gharsallaoui ont réussi à attirer l'attention du Dr Nabiha Borsali, Directrice Générale de la santé qui a contacté la famille, assurant prendre acte du dossier et promis de le faire hospitalier au plus vite dans un des hôpitaux de Tunis. Toutefois, à l'heure où ces lignes sont rédigées et malgré l'urgence de la situation, le patient, classé indirectement comme persona non grata à la clinique, luttant entre la vie et la mort, aucune action concrète n'a été entreprise. Appelée au téléphone à de très nombreuses reprises, la Directrice Générale de la santé est, quant à elle, demeurée invariablement injoignable. Selon les déclarations de responsables régionaux de la Santé, une dizaine de patients souffriraient de grippe H1N1 à Kairouan. Une femme ainsi qu'un homme, d'âge adulte, en sont décédés durant les derniers jours, mais le virus continue de sévir dans la région et ailleurs, surtout que les hôpitaux régionaux ne semblent pas suffisamment équipés et préparés pour faire face à ce danger. Les patients sont très souvent redirigés vers les hôpitaux de la capitale ce qui explique que l'admission de certains soient refusée, mais certainement pas justifiée ! Pour rappel, les symptômes de la grippe H1N1 sont une toux avec fièvre supérieure à 38,5°, une grande fatigue ainsi que des douleurs dans les muscles et les articulations.