Devant l'affluence et pour répondre à la demande, l'Orchestre symphonique tunisien propose une reprise de son concert du Nouvel an ce vendredi 5 janvier à 19h au Théâtre municipal. De bon augure pour une formation qui fête ses cinquante ans et vient de se doter d'une chorale... Une cinquantième bougie est à l'ordre du jour pour l'Orchestre symphonique tunisien qui s'apprête à célébrer un demi-siècle au service de la tradition musicale classique. Dirigée par Hafedh Makni, cette formation soutenue par le ministère des Affaires culturelles a réalisé de remarquables progrès au cours de ces dernières années et aussi contribué à instaurer de nombreux rendez-vous mélomanes. Une formation musicale en plein renouveau Le dynamisme de Hafedh Makni est pour beaucoup dans l'embellie que connait actuellement l'Orchestre symphonique. En effet, Makni innove sans arrêt, parvient avec un budget somme toute modeste à tenir une cadence louable. Bien entendu, les musiciens et choristes y sont pour beaucoup. Volontaires, talentueux, dévoués, ils sont aussi la clé du succès actuel de cette formation qui fait salle comble à chacune de ses apparitions. Cette nouvelle complicité avec le public est à mettre à l'actif de nombreux facteurs. En premier lieu, le répertoire et les programmes proposés qui sont toujours alléchants, bien structurés et originaux. Ensuite, l'enseignement de la musique ayant connu des progrès, le public est mieux préparé, plus disponible et avec une oreille classique. En ce sens, il est important de souligner le rajeunissement de ce public qui est féru de classique et attentif aux propositions de l'orchestre. Enfin, le classique a bel et bien le vent en poupe. Portée par des festivals de qualité, la musique classique profite de l'effet Octobre musical ou encore du festival de musique symphonique d'El Jem qui contribuent à créer des convictions et donnent de la visibilité à ce genre musical. Un atout supplémentaire est à ajouter à cette liste. Il est constitué par l'ouverture de l'orchestre à tous les talents et au travail de formation qui est effectué en amont. En effet, de nombreuses master-class et des auditions régulières sont organisées pour repérer les nouvelles vocations et enrichir l'orchestre qui comprend plus d'une centaine de musiciens et compte aussi bien sur les amateurs que les professionnels. Cette capacité d'intégration enrichit indéniablement l'offre de l'orchestre et sa base humaine. Et c'est de bon aloi pour la continuité de cette formation qui va donc sur ses cinquante ans. 160 musiciens et choristes sur scène La dernière représentation de l'Orchestre symphonique a été donnée le 1er janvier au Théâtre municipal de Tunis, devant une salle pleine comme un oeuf et trépignant d'impatience. De fait, ce "complet" était attendu puisque les billets avaient été écoulés en un clin d'oeil, ce qui d'ailleurs a poussé les dirigeants de l'orchestre à programmer un deuxième récital le vendredi 5 janvier. Cette seconde soirée est une reprise de celle du Jour de l'an, avec les mêmes artistes et le même programme. Ce concert du Nouvel an est en passe de devenir une tradition qui, soit dit en passant, est inspirée du concert du Nouvel an de Vienne qui connaît un immense succès depuis soixante ans. Le récital viennois était d'ailleurs dirigé cette année par une vieille connaissance du public tunisien: le maestro italien Riccardo Mutti. Ainsi, à la mi-journée, comme de nombreux publics à travers le monde, les mélomanes tunisiens suivent le récital de Vienne et viennent à leur tour dans le plus beau de nos écrins pour une fête du classique. Le programme du concert de l'OST ce vendredi sera ainsi articulé autour d'oeuvres célèbres des Strauss père et fils, notamment 'Le Beau Danube Bleu". Eclectique, le programme comprendra aussi des compositions de Tchaikovsky et d'autres musiciens. Citons par exemple Rossini, Lehar ou Anderson. Toutefois, ce sont bien les Strauss qui se taillent la part du lion avec dix pièces dans un programme qui en comprend seize. Last but not least, ce concert sera l'occasion de découvrir le choeur de l'Orchestre symphonique qui sera pour la première fois sur les planches. Récemment créé, dirigé par Emira Dakhlia et Mourad Gaaloul, ce choeur fait ainsi ses premiers pas dans l'excellence. Pour tout dire, l'occasion est trop belle! En effet, avec une formation de 160 musiciens et choristes sur scène, la musique sera fort belle et l'interprétation des plus puissantes. A déguster sans modération!