La cession des entreprises publiques est-elle à l'ordre du jour du gouvernement qui n'a jamais avoué sa volonté de le faire, ou est-ce un faux problème servant de cheval de bataille, pour que ces entreprises, hier florissantes, et devenues un fardeau pour l'Etat continuent à sucer le sang des Tunisiens ? Pourtant, la solution est simple. Ces entreprises publiques doivent se remettre sur les rails, et c'est la responsabilité de tout le monde, cadre et personnel qui doivent redresser la barre, en fournissant un effort supplémentaire et en bannissant la mentalité d'assisté. Personne ne veut que les entreprises publiques soient cédées au secteur privé, surtout que l'expérience, avec la cession de deux banques de la place, a montré que les cessions portent un coup dur à la souveraineté du pays.Toutefois, tout le monde doit prendre conscience que la cession devient inéluctable et inévitable, si rien n'est fait pour impliquer tous les intervenants pour que ces entreprises reprennent de la vigueur et se prennent en charge, pour faire des bénéfices, alors que, maintenant, elles ne doivent leur survie qu'aux sacrifices consentis par l'Etat, le patronat et le contribuable qui sont saignés à blanc, pour couvrir leur déficit. Ainsi, pour la réhabilitation de ces entreprises, les pouvoirs publics doivent veiller à la nomination de dirigeants compétents, loin de tout favoritisme et d'allégeance, avec des contrats à objectif, à l'image de ce qui sera fait pour l'Etablissement de la télévision tunisienne. Les employés, pour leur part, doivent savoir qu'ils sont là pour travailler et pour donner le plus, afin de mériter leurs salaires qui sont dépendants de leur productivité qui est la source de la prospérité. Le secrétaire général de l'Union générale tunisienne du travail (UGTT), Noureddine Taboubi a réaffirmé, mardi à Bizerte, que la cession des entreprises publiques est une ligne rouge, soulignant que la centrale syndicale s'opposera à toutes les tentatives visant à les céder au secteur privé. Il a rencontré au cours de sa visite, les ouvriers et les responsables administratifs de la Société Tunisienne de Lubrifiants (SOTULUB) et de la Société tunisienne des industries de raffinage (STIR) dans le cadre de la campagne lancée par l'UGTT pour défendre le secteur public, favoriser son redressement et protéger ses institutions de la privatisation. Taboubi a pris connaissance des activités des deux entreprises et de leur contribution à l'économie du pays ainsi que des difficultés qu'elles rencontrent et des moyens à même de promouvoir leur rendement. Selon lui, le potentiel humain et matériel des deux institutions témoigne de leur capacité à continuer à jouer leur rôle dans la relance de l'économie sans recourir à la privatisation, affirmant que l'Union continuera à soutenir les institutions de l'Etat et fera face à toutes les pratiques politiques visant à affaiblir le secteur public. L'UGTT, a-t-il dit, est ouverte à la réforme, mais ne cèdera pas sur le secteur public, quelles qu'en soient les raisons, annonçant le lancement, à partir d'avril 2018, des négociations sociales dans le secteur public. Le secrétaire général de l'UGTT, les membres du Bureau exécutif national et du Bureau exécutif régional l'accompagnant et les autres représentants des syndicats de base ont effectué, dans le même cadre, une visite de travail à la Société tunisienne de sidérurgie de Menzel Bourguiba. Dans cette campagne, il est nécessaire, aussi, de proposer des solutions et de mobiliser les employés, afin qu'ils soient dignes de leur mission et qu'ils participent au sauvetage de ces entreprises qui n'en finissent pas de souffrir, face à une insouciance suspecte de toutes les parties intervenantes.