Carthage «2» un document de plus de 100 points à caractère politique économique et social, projeté par une commission « d'experts » pour faire notre « bonheur » sic, de citoyennes et de citoyens naufragés et inondés de textes de lois, de directives cumulées depuis la Dynastie beylicale, le protectorat français, les gouvernements de l'Indépendances nationale et de bientôt huit ans de Révolution légiférante du matin au soir, de quoi fatiguer les plus entreprenants de nos députés ! Ça frise l'overdose « législative » et l'indigestion des mesures d'organisation et d'encadrement de la vie politique, et surtout économique. Dans les pays où il y a le moins de bureaucratie au monde comme ces monarchies heureuses de Grande Bretagne, d'Espagne ou des pays Scandinaves, on se contente de quelques lois et surtout de la coutume qui s'adaptent presque naturellement à l'évolution des mœurs et des exigences populaires. D'où cette célérité à prendre les mesures en cas d'urgence et cette capacité extraordinaire à booster l'économie, créer les nouvelles entreprises et doper la croissance aussi bien économique, que celle du bien être social, sportif et culturel. En Tunisie la classe politique nouvelle a comme une « faim » toujours non rassasiée et insatisfaite, de prouver son leadership, en mettant le peuple sous sa tutelle bureaucratique et dirigiste par l'intermédiaire des lois et autres centaines de circulaires... Tiens pour le Ramadan on parle d'une circulaire du temps de feu Mohamed Mzali qui a la peau dure, après presque 40 ans d'existence et qui a été de fait abrogée par Bourguiba lui-même !! Mais la politique le veut ! Il faudrait peut être faire un « audit » sur l'arsenal législatif énorme qui bloque la dynamisation économique parce que trop contraignant et souvent contradictoire. On en est déjà à la 4ème Constitution depuis celle de Carthage de 500 ans avant Jésus Christ et qui était d'ailleurs parfaite et la meilleure du monde antique selon Aristote lui-même, puis celle de 1861, puis celle du 1er Juin 1959 et cette dernière depuis 2014, et chaque fois on double pratiquement les articles sans compter les préambules et les annexes. Puis arrive l'Assemblée des représentants du peuple (ARP), toute décidée à compliquer davantage la vie des citoyens qui ne savent plus où donner de la tête surtout avec les lois de finances et toujours cette quête de lois (de finances) « complémentaires » S.V.P, avec des mesures toujours nouvelles et indigérables par les citoyens y compris les experts comptables eux-mêmes. Alors 100 mesures de plus pour satisfaire l'UGTT, l'UTICA, les Agriculteurs et les partis politiques surtout l'« islamiste », avec des référentiels différents, il faudrait une vingtaine, de Bill Gates, de Ricardo, de Samuelson et de Mansour Moalla réunis, pour nous en expliquer le contenu et surtout les mesures d'application, dans des domaines aussi saturés et aussi tripotés que l'investissement, la fiscalité, les entreprises publiques, les caisses sociales ou les banques... Pour beaucoup de praticiens de la politique on n'avait pas le choix devant la pression « politique » constante des syndicats et la fixation de M. Taboubi sur le gouvernement et son Chef M. Youssef Chahed. Il fallait désamorcer la crise et ouvrir une brèche dans l'impasse socialo politique ! Don't acte ! Mais qui va être capable de mettre en œuvre toutes ces mesures en pleine législature et à quelques mois des élections générales législatives et présidentielles de fin 2019 !? Or les chantiers sont là, bien entamés, au niveau de l'infrastructure et ceux de l'investissement après l'adoption du nouveau code d'investissement. Idem pour le plan quinquennal 2016-2021, après des milliers d'heures de débats et discussions à l'ARP et auprès des experts en tout genre... Que va-t-on en faire !? Idem pour la fiscalité qui a fait aussi l'objet de réformes et de nouveaux textes, et qui malgré les réserves des intervenants, commence à donner de bons résultats au niveau des finances publiques et de l'amélioration des ressources de trésorerie de l'Etat. Comment calmer toutes ces ardeurs bien nocives, à vouloir changer les lois en permanence ce qui ‘est fort dommageable, pour la stabilité politique, économique et sociale, et... est-ce qu'il est déjà trop tard, pour rationaliser l'action gouvernementale et toute l'œuvre législative... Attendons mardi prochain pour les savoir. Entre temps le pays n'aspire qu'à une et seule exigence... Une pause politique syndicale et législative. Trop de lois... tuent la loi, et trop d'instabilité tue l'art du gouvernement ! K.G