Le rendez-vous hebdomadaire du jeudi soir avec « Layali Tounès », la tranche animée par Habib Jegham sur la chaîne nationale de Radio Tunis ne laisse pas indifférent et suscite l'intérêt. L'auditeur réalise, en effet, qu'il n'a point perdu son temps en restant à l'écoute de cette tranche d'animation radiophonique, sachant que « Layali Tounès » s'étale de 21 heures à minuit et qu'elle est animée par roulement. L'auditeur pourra prendre le train en marche pour écouter parler sur plusieurs sujets que le présentateur-producteur et animateur choisit d'évoquer. Sujets qui sont essentiellement en rapport avec l'actualité. Les invités qui participent à l'émission interviennent en direct à l'autre bout du fil… sans fil, le téléphone portable, en l'occurrence. Qu'ils soient des sommités, des artistes célèbres ou en puissance, ou d'illustres inconnus, ils viennent apporter leur témoignage et surtout leur avis sur un événement, une tendance ou un fait qui sort de l'ordinaire et qui se passe sous nos cieux. Et à l'occasion de l'année scolaire, un juge et un romancier, Kamel Riahi en l'occurrence, ont parlé chacun de son projet réalisé en faveur de l'école rurale de leur enfance dans la Tunisie profonde. Et cerise sur le gâteau ces écoles ont été dotées d'une bibliothèque qui rendra bien des services aux enfants nécessiteux et leur permettra de lire des livres pour enfants. Les éducateurs auront en plus leur part, car des livres pour adultes ont été également fournis. D'un autre côté, le bon choix des chansons tunisiennes et orientales qui agrémentent le programme de « Layali Topunès » version Habib Jegham, dénote un goût prononcé pour la bonne musique et vient rendre un hommage aux vrais artistes entre compositeurs et chanteurs malheureusement disparus. Nous avons pu écouter « Zahr el benefsej » d'Ali Riahi que même les gens de la radio ignorent que ses paroles sont celles d'un autre homme de radio, le critique littéraire et historien des médias feu Habib Chiboub. Ce dernier n'avait jamais voulu « avouer » qu'il était un poète et de la chanson de surcroit. Habib Jegham profite d'ailleurs pour poser à ses invités une question subsidiaire relative aux tendances qui ont tué l'art musical en Tunisie sous des appellations bien étranges. En effet et bien que tous les genres musicaux doivent exister et avoir leur place dans le paysage culturel et artistique du pays, les artistes « nouveaux » dénient parfois leurs prédécesseurs ne jurant que par leur « non-musique ! » Et il est même de « grands » noms de notre chanson actuelle qui ont fait pourtant leur preuve, mais qui sont tombés dans la facilité et font dans le n'importe quoi. Cela a été visible cet été sur les scènes de nos grands festivals d'été. Ces chanteurs se reconnaîtront certainement. « Rahit Layali » Les auditeurs fidèles de « Layali Tounès», voire de Radio Tunis, ont également écouté Sabah dans la chanson : « Rahit layali » composée par Riadh Sombati dans une version normale. Pourquoi ? Car à l'opposé de la version que nous écoutions depuis le milieu des années soixante du siècle dernier, une version esquintée, on ne sait pas trop comment cela avait ou avoir lieu, où le son allait et revenait avec des fritures en langage technique comme si l'enregistrement avait été effectué à partir d'une station de radio égyptienne et sur ondes moyennes ! Cela serait juste ou non, car à l'époque, la Tunisie et l'Egypte avaient rompu leurs relations diplomatiques après le fameux discours du président Bourguiba à Jéricho le 3 mars 1965 proposant aux palestiniens d'accepter la solution du partage avec Israël, chose qui avait trop dérangé le président Nasser. On connait la suite.