La rentrée scolaire 2018/2019 se distingue également par le problème de surcharge des salles de classes, alors qu'elles ne peuvent accueillir que 32 élèves, au maximum. Une capacité de 40 élèves et plus qui dépasse les normes et certains enseignants sont sidérés de constater que leur mission ne sera pas si simple. Pour cause, l'encombrement dans des classes continue à constituer ce phénomène tant combattu mais sans la possibilité d'y mettre un terme, sinon tout au moins l'atténuer ne serait-ce qu'un tant soit peu. Dans certaines écoles, les classes sont bourrées d'élèves. Des dizaines d'enseignants ayant pris leurs fonctions se sont rendu compte qu'ils auront à suer en enseignant quotidiennement à 40 ou 42 élèves par classe. Des élèves n'ont pas pu rejoindre leurs classes faute de place. D'autres se sont retrouvés entassés à l'entrée de leur établissement en raison du manque de tables et renvoyés chez eux par des directeurs d'établissement dépassés. Au collège Tahar Hadad à Nabeul, l'établissement accueille jusqu'à 42 élèves par classe. «J'ai difficilement inscrit mon fils dans cette école qui accueille 1500 élèves», signale une parente. On m'a répondu que même si je ramenais une table et une chaise, je ne pourrais pas inscrire mon fils. Il faudrait penser à construire un autre collège car l'actuel a une capacité de 900 élèves » dit-elle. Les associations de parents d'élèves et les syndicats ont alerté sur cette situation. «On n'a jamais connu un tel phénomène. Dès le premier jour de la rentrée, le problème de la surcharge a surgi, plus aigu que d'habitude», relève Mohamed Ali, père de trois enfants. Il est vrai que le changement de classes et des profs contribue à cette surcharge. «Certains élèves veulent être transférés d'une classe à une autre. Il en résulte des classes à moitié vide et d'autres surchargées», note une enseignante dans une école primaire. Dans certains pays, le nombre d'élèves par classe dans l'enseignement primaire est en moyenne de 19 en Estonie, en République slovaque et en Slovénie. .En outre, le Mexique et la République tchèque comptent un effectif moyen inférieur à 20, soit 19.9 selon les chiffres officiels. Ce chiffre est de 18,7 pour la Pologne, 20,2 pour le Portugal, 24 en France, 25 pour le Brésil, et 25.6 pour la Turquie. Il faut, aussi, ajouter qu'il y a moins de 16 enfants par classe au Luxembourg. Pour expliquer la surcharge des classes, plusieurs directeurs d'écoles et de lycées ont pointé du doigt le non-respect, par les parents d'élèves, de la carte scolaire. Certains invoquent les conséquences des récentes opérations de relogement. «Le problème doit être traité en prenant en compte des facteurs tels que les conditions exceptionnelles des établissements scolaires dans certains nouveaux quartiers concernés par les opérations de relogement», a affirmé un enseignant. Parmi les retombées négatives qui résultent de la surcharge des effectifs, les pratiques condamnables qui en découlent qui sont nombreuses tels la démotivation de l'élève et de l'enseignant, la fraude, l'indiscipline, la crise de nerf de l'enseignant, les châtiments corporels, la violence et autres dégâts qui pointent forcément le nez. Samir, enseignant dans un collège, le confirme : «Au-delà de 28 élèves, cela devient compliqué, sauf dans une classe avec un bon niveau. Cela demande beaucoup plus d'énergie et d'autorité, car il est de moins en moins évident de passionner les élèves». Mehdi, professeur, estime que l'idéal au primaire serait des classes de 24 élèves maximum. «Du point de vue de la relation, plus le groupe est nombreux, plus il est lourd à gérer. A l'école, une classe surchargée de 28, 30, voire 40 élèves est un enfer ! A cet âge, une grande place doit être laissée au jeu, à la manipulation. Ce qui est épuisant c'est de devoir stimuler les élèves, pour qu'ils s'impliquent, participent, prennent la parole et canaliser en même temps». Plus le nombre d'élèves par classe est important, et plus les problèmes de comportement de certains enfants sont difficiles à gérer. La qualité de la relation entre l'élève et l'enseignant est meilleure dans les petits groupes, le soutien individuel aussi. 22 élèves par classe, c'est l'idéal. «Pour certaines matières, l'oral a une place privilégiée. C'est dans la pratique et la conversation qu'elles s'acquiert. Or, dans une classe de 30 à 40 élèves, il est difficile de donner la parole à tous. Diminuer le nombre d'élèves par classe permet d'améliorer les résultats scolaires des élèves», explique Jamel, instituteur. Pour certains parents, ces classes surchargées n'arrangent pas leurs affaires et c'est la ruée vers les établissements privés avec moins d'élèves que dans le public. Ni surcharge de classe, ni manque de corps enseignant, les écoles privées offrent des conditions pédagogiques nettement plus convenables aux élèves. Et nombreux sont les parents qui ont opté pour l'enseignement privé malgré les coûts relativement élevés. «Mieux vaut payer des centaines de dinars et avoir en contrepartie de bons résultats à la fin de l'année que de ne rien payer à l'école et avoir à la fin de très mauvais résultats que ce soit côté apprentissage intellectuel ou éducation», avoue Néjia, cadre dans une banque