A l'occasion de la sortie nationale du film documentaire : « Papa Hédi » de Claire Belhassine, la radio nationale a invité au cours de la soirée du 25 septembre dans son programme nocturne, dans son « animation », tout court : « Layali Tounès » Mme Afifa Jouini, fille de Si Hédi Jouini pour évoquer des détails du parcours artistique de ce grand artiste. Mais plusieurs fausses informations et indications y avaient véhiculé. L'entretien était mené par une animatrice dont on n'a pas pu écouter le nom dans le générique fin de l'émission, étant donné qu'il était annoncé en cinquième vitesse ! De plus, cette animatrice, avec sa petite voix, était donc très jeune (nous ne sommes pas contre la jeunesse) et n'était donc pas apte à corriger son invitée illico presto, n'ayant apparemment qu'une idée vague sur l'histoire de la chanson tunisienne et sur ses détails les plus importants ou carrément inconnus. Et ayant un grand respect pour Mme Afifa Jouini qui est pourvue d'une belle voix, mais qui n'a pas trop insisté à poursuivre dans la chanson bien qu'elle ait fait ses preuves à l'occasion d'un hommage à Hédi Jouini, l'illustre progéniture de Si Hédi a déclaré que sa mère, la grande artiste Wided n'avait jamais chanté et qu'elle l'a fait exceptionnellement dans le film musical : « La septième porte » d'André Zwobada tourné au Maroc en 1947 et sorti en 1948. Et notre chère animatrice de rester de marbre devant une telle déclaration. Pourtant, Wided était une vedette à part entière à la fin des années trente et durant les années quarante du siècle dernier. Cette dernière a arrêté la chanson après le tournage de ce film. Nos références sont le livre consacré à Hédi Jouini par son fils Naoufel Belhassine et intitulé : « Hédi Jouini, la trace d'un géant » et le témoignage du défunt père de l'auteur de ces lignes qui m'avait évoqué souvent les artistes de l'époque de sa jeunesse dont la chanteuse Wided, l'épouse de Hédi Jouini, comme il me l'avait fait remarquer. L'autre bourde était relative au « Mouachah » avec lequel Hédi Jouini avait participé au concours arabe des « Mouachahats » en décembre 1972 où il avait remporté le second prix. Il ne s'agissait pas du tout du « Daour « El Itab » du géant Ali Douagi, mais celui du « Mouachah » intitulé : « Aâtifi aâdel qawamek » écrit par Mahmoud Beyram Tounsi, un autre géant en la matière. Quand l'écho s'invite De plus, un autre détail n'avait pas été indiqué concernant Hédi Jouini qui est né et mort au mois de novembre. Sa naissance a été le 1er novembre 1909 et sa mort le 30 novembre 1990. Et l'autre détail qui avait dérangé notre ouïe, ce sont les enregistrements radiophoniques des chansons de Hédi Jouini qui sont devenus depuis déjà plusieurs années accompagnés d'écho. Un travail technique abusif qui a fait croire aux techniciens qui ont massacré ces chansons que la voix de Hédi Jouini est « faible » (Mon oeil, lire mon oreille !) Cela a été commis auparavant du temps de l'usine « Ennagham » de productions de disques 45 et 33 tours et qui dépendait de la Société tunisienne de diffusion (STD.) Ali Riahi y avait subi le même sort et Hédi Jouini, pour y revenir. Hédi Jouini, « le zazou de Bab Jedid », comme le surnomme notre confrère Hamadi Abassi dans son livre : « Tunis chante et danse » mérite tous les égards et beaucoup plus d'attention auprès de nos chroniqueurs et historiens de la chanson tunisienne d'hier et d'aujourd'hui.