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Regard sur la carrière atypique de Hédi jouini
Hommage
Publié dans Le Temps le 07 - 02 - 2013

Nous avions toujours pensé, à juste titre, que Hédi Jouini était l'un des plus grands artistes tunisiens de tous les temps. Lors des 50ème et 51 ème éditions du festival international de Sousse, nous avions fait la connaissance de son fils Naoufel Belhassine (Jouini) dont la mère, Wedad, est la fameuse artiste de confession juive ayant embrassé l'Islam.
Accompagné de son groupe Neilo Feel Project et d'une artiste algérienne nommée Beya, Naoufel nous gratifia, dans la soirée du 13 août 2008, d'un concert de bonne facture au cours duquel la jeune Beya interpréta entre autres, et à sa manière , des airs du père Hédi Jouini. Nous signalons en passant que Naoufel Belhassine est un batteur de premier ordre ayant travaillé avec de grands noms du monde de la musique tels que Myriam Makeba, Claude François et Manu Dibango.
L'année suivante(2009) correspondait au centenaire de la naissance de notre grand artiste (1909-2009).Les responsables du festival de Sousse avaient alors décidé de consacrer la soirée du 18 juillet pour le célébrer en compagnie de Naoufel, sa troupe et la Tunisienne, originaire de Ksibet -Sousse ,Sana Sassi.
Le public présent fut très heureux d'assister à ce concert-hommage dédié à l'âme de l'un des ténors de la musique tunisienne. Ce soir-là, Sana Sassi a volé très haut grâce à une voix suave et une bonne connaissance des spécificités du répertoire de Am El Hédi. Nous n'oublierons pas de sitôt son interprétation hors pair de "Ainik tougtoul fyia"(Tes yeux me tuent).
Pour l'histoire, Sana Sassi, qui vient tout dernièrement d'avoir son Doctorat ès Lettres Françaises du Moyen âge (Paris Sorbonne), revint au festival de Sousse en juillet 2010 en compagnie de Skander Ktari et le groupe Samsa.
En juillet 2009, Naoufel Belhassine nous informa des efforts vains qu'il avait déployés afin que le centenaire de son papa soit également célébré au Théâtre romain de Carthage suivant un scénario qu'il avait conçu. Il ajouta qu'il venait de finir le livre qu'il avait décidé d'écrire sur son père et qui fut intitulé "La trace d'un géant". Ce livre, édité en France, est disponible dans les librairies tunisiennes depuis plus de deux ans. Egalement, il nous fit savoir que sa nièce, Claire Belhassine (fille de Farid, le fils ainé de H. Jouini), qui vivait en Angleterre ,préparait un film-documentaire sur son grand-père . C'est ce film-là qui nous inspira l'écriture de cet article. Le documentaire en question, qui dure 52 minutes, est déjà en boite et il s'intitule "Papa Hédi". Il figura d'ailleurs dans la sélection officielle du festival du film arabe qui a eu lieu aux Etats-Unis du 11 au 21 octobre 2012. Il fut également projeté , à la salle "Le Parnasse" à Tunis, lors des JCC 2012.
Nous venons d'évoquer Naoufel, Farid et Claire mais nous tenons surtout à nous intéresser à la vie et surtout à l'œuvre artistique de Hédi Jouini tout en mettant en exergue quelques détails peu connus de sa carrière que nous avions relevés essentiellement dans le livre de Naoufel, "Hédi Jouini, la trace d'un géant"(Editions Bénévent ,346 pages).
Notre artiste est né en octobre 1909 à Tunis. C'est Mounir Jbali, père du célèbre musicien Maurice Meimoun, qui fut à la base des débuts réels de H. Jouini qui s'initia au luth alors qu'il avait seize ans. Mais c'est grâce à l'apport du violoncelliste italien Nicolas Bonora qu'il apprit le solfège et la pédagogie approfondie de la musique. Il eut un court séjour à la Rachidia avant de se forger une carrière très peu commune. Il côtoya des milieux culturels, dont le groupe Taht Essour, qui lui avait permis de lier des amitiés qui allaient avoir un impact très positif sur son parcours artistique. Et ce n'est nullement un hasard si les plus belles compositions de Jouini avaient pour plate-forme des écrits de Jalaleddine Naccache, Ahmed Kheireddine, Mahmoud Bourguiba, Ali Douagi et autre Abderrazak Karabaka. Parallèlement, l'influence du flamenco , dont il fut très inspiré, est remarquable dans la plupart de ses œuvres. Sur un autre plan, notre chanteur était amoureux fou de la très belle chanteuse juive "Ninette" qui va s'inspirer d'Oum Kalthoum et choisir le titre de l'un de ses films, "Wedad", pour en faire son pseudonyme. Hédi et Wedad finiront par se marier et fonder un foyer composé d'une descendance férue d'arts.
Hédi Jouini eut l'opportunité de faire du cinéma. Nous citons tout particulièrement "La septième porte" du Français, André Zwobada(1946) . Ce film fut produit en deux versions. La variante arabe, qui vit Jouini et Wedad camper des rôles de premier ordre, comporta des chants écrits et composés par l'illustre H. Jouini. D'ailleurs, ce film fut projeté lors de la 23ème édition des JCC .Sa carrière cinématographique ne s'était pas limitée au film de Zwobada puisqu'il joua également dans "El Majnoun" ("Le fou", production franco-tunisienne 1948) et "Le livre de la destinée"(production franco-marocaine 1952).
Nous pouvons affirmer sans courir le risque de nous tromper que Jouini est le chanteur tunisien le plus chanté par d'autres artistes, tunisiens et étrangers (compositions et reprises). Nous en évoquons, entre autres, Hassiba Rochdi, Chafia Rochdi, Fadhila Khitmi, Raoul Journou, Fathia Khairi, Ali Riahi, Oulaya, Naama, Hédi Kallel, Lotfi Bouchnak, Louisa Ettounssia, Warda El Jazairia , Salwa(Algérie),Enrico Macias,Line Monty(franco-judéo-algérienne),Hamam Khairi (Syrie), Ala Zalzali,Carole Samaha et Myriem Farès (Liban), Maria Del Mar Bonet(Espagne),José Fernandez(Cuba) et Afifa ( la propre fille de Jouini).
Il est important de préciser que, lors de ses nombreux voyages (France, Egypte, Algérie, Maroc, Libye), notre artiste avait laissé des impressions très favorables surtout auprès des grands Mohamed Abdelwahab et Zakaria Ahmed .
Le documentaire de Claire Belhassine ne devrait pas passer inaperçu en Tunisie. Outre les rares salles de cinéma, nous souhaitons qu'il soit programmé dans divers organismes culturels existant partout en Tunisie afin que les artistes-symboles de la trempe de Hédi Jouini soient fort bien connus de notre jeunesse.
En pensant aux films consacrés aux artistes tunisiens, nous relevons tout de suite celui relatif à la vie de Habiba Messika, intitulé "La danse de feu », réalisé par Salma Baccar (qui nous gratifia, en 2006, de "Kochkach" ou "Fleur d'oubli) . Mais entre l'apport de Hédi Jouini, qui nous quitta en novembre 1990, à la musique tunisienne et celui de H. Messika , il n'y avait pas photo.
Hassen


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