Après une éclipse de deux ans, la galerie Aire libre vient de retrouver des couleurs avec une exposition de groupe intitulée "Le retour". Ils sont ainsi une quarantaine d'artistes réunis autour de Mahmoud Chalbi à présenter leurs travaux à El Teatro jusqu'au 19 novembre On en parlait depuis quelques semaines. La galerie Aire libre de l'espace culturel El Teatro n'allait pas tarder à reprendre du service après une absence qui aura duré deux longues années. C'est désormais chose faite avec une exposition de groupe inaugurée mardi 16 octobre. Un pôle expérimental et dénicheur de talents C'est autour de Mahmoud Chalbi, animateur de cette galerie, que les quarante artistes qui participent à cette exposition se réunissent pour trois semaines. Ce sont ces artistes qui, au fil des ans, avaient donné sa substance et son essor à l'espace. Certains y ont débuté leur carrière artistique donnant à l'Aire libre la vocation et l'image d'un dénicheur de talents. D'autres y ont confirmé leur rayonnement à l'image des Daly Belkadhi, Zied Lasram ou Ahmed Zelfani. La galerie ne laisse pas indifférent et a pleinement participé à l'aventure artistique des vingt dernières années. Pôle expérimental dans un contexte où l'emporte le marchand, l'Aire libre a toujours produit par delà les expositions, un discours sur l'art et sa pratique. de plus, le fait que la galerie se trouve idéalement située dans le foyer d'un théâtre, a largement contribué à son rayonnement. Par conséquent, ce retour de l'Aire libre est une bonne nouvelle en soi, d'autant plus bonne qu'elle est assortie d'une exposition de groupe simplement vertigineuse de diversité. Ce n'est pas un hasard si les quarante artistes réunis sont tous semblables et tous différents. En fait, entre un Othman Babba tenté par le surréalisme et un Hamideddine Bouali tourné vers le Street Art, l'écart peut sembler infranchissable. Toutefois, il n'en est rien car au fond, les deux artistes et tous ceux réunis pour l'occasion, regardent dans la même direction. Créativité, éloges de l'imaginaire, performances et mondes propres sont les axes porteurs de cette exposition qui parvient à offrir une rétrospective éloquente sur certaines formes d'expression artistique. Inédits chemins de traverse Car tous les artistes sont représentatifs d'une démarche ouverte, d'un désir de rencontre. La juxtaposition des oeuvres n'en devient que plus enrichissante. Il faut ainsi admirer les sculptures de Najet Gherissi ou celles d'Irane Ouanes pour découvrir dans leurs replis une puissance plastique indéniable. De même, il convient d'observer de près le travail de Mona Belhadj qui semble hésiter entre expressionnisme et impressionnisme mais emprunte un inédit chemin de traverse qui marie les inconciliables. Toute l'exposition est faite de cette glaise surprenante, de ces approches qui tâtonnent ou s'installent dans la plénitude d'un style. Ce retour est au fond une réaffirmation de la primauté de l'art dans ses dimensions incommensurables, celles qu'aucune galerie ne saurait contenir. Pourtant, l'Aire libre semble maîtriser ce jaillissement infini qui n'en devient que plus vertigineux car pétri de mille différences. C'est bien un vertige esthétique qui s'empare du regard confronté à la diversité des artistes et leur singularité à la puissance quarante. Déroutantes, impertinentes ou subtilement décalées, les oeuvres sont bien là, la galerie est de retour et son animateur plus déterminé que jamais à aller de l'avant pour la promotion de l'art.