Le Temps - Un désintéressement suspect de la part de l'Assemblée des représentants du peuple et des partis politiques influents ont provoqué des suspicions et de graves interprétations. Il semble que les partis politiques ne veulent pas lâcher prise et chacun cherche à placer ses pions pour avoir une mainmise sur l'Instance supérieure indépendante pour les élections (ISIE), afin d'accomplir l'inimaginable et avoir gain de cause, lors des futures échéances électorales. Les appels et les cris de la société civile n'ont pas convaincu les décideurs politiques à montrer de la bonne volonté, surtout que la situation perdure, depuis plus d'un an, à l'ISIE, toujours sans président, depuis la démission-éviction de Mohamed Tlili Mansri de la présidence, surtout que leurs véritables visées sont sombres et délictueuses. L'association «Kollouna Tounès» a appelé le bureau de l'ARP à fixer une plénière pour élire trois membres du conseil de l'Instance Supérieure Indépendante pour les Elections (ISIE), dans le cadre du renouvellement du tiers des membres de ladite Instance durant la première semaine du mois de janvier 2019. Dans un communiqué, l'association s'est dite inquiète de la situation actuelle de l'ISIE et de l'interruption de ses activités à quelques mois avant les élections législatives et présidentielle, et ce «à cause de la poursuite de l'atermoiement quant au renouvellement du tiers des membres de l'ISIE et à l'élection de son président». «Kollouna Tounès» a appelé, dans ce sens, les députés à examiner minutieusement les dossiers des candidats avant de voter et d'élire les nouveaux membres de l'ISIE selon les critères de la compétence et de l'indépendance vis-à-vis des allégeances partisanes. L'association citoyenne a exigé également du parlement qu'il s'engage à rouvrir l'appel à candidature pour la présidence de l'ISIE, directement après la plénière du renouvellement des tiers des membres de l'Instance, et d'organiser une deuxième plénière avant la fin du mois de janvier 2019 pour l'élection du président de l'ISIE. «Kollouna Tounès» a imputé à l'ARP la responsabilité de tout retard accumulé dans le parachèvement de la composition de l'Instance et l'élection de son président, ainsi que toute perturbation du processus électoral, due à ce retard, lit-on dans le texte du communiqué publié dimanche. Le président de l'ISIE, Mohamed Tlili Mansri, avait présenté, le 5 juillet 2018 sa démission suite à des différends avec les membres du conseil de l'Instance. Il s'est vu confier la gestion des affaires courantes de l'ISIE, jusqu'à l'élection d'un nouveau président. La Commission ad hoc, chargée de la présélection des dossiers de candidature pour le renouvellement du tiers des membres de l'ISIE, avait approuvé le 31 octobre 2018 la liste des candidats présélectionnés à cet effet. Pour rappel, Khansa Belharrath, membre de la Commission, avait déclaré, à ce moment-là, qu' «Il faut élire les trois nouveaux membres de l'ISIE et son nouveau président avant le 15 décembre 2018 pour permettre à l'Instance d'entamer son travail». Mais, cela n'a pas eu lieu et l'ISIE continue à gérer difficilement le quotidien. Certes, les forces démocratiques et progressistes se présentent en rangs dispersés, actuellement, alors que le mouvement Ennahdha s'est préparé de belle manière, avec la possibilité de mener le vieux briscard de Rached Ghannouchi à l'investiture suprême… Il ne dispose pas, certes, d'une majorité tranquillisante, mais leur base actuelle peut suffire/ Toutefois, il faut que ces élections aient lieu, un jour, et c'est la loi des urnes qui va faire la décision, même si cela ne va pas plaire aux progressistes… mais, ils ne doivent s'en prendre qu'à eux-mêmes.