Le secrétaire général du mouvement Machrou Tounès, Mohsen Marzouk, a souligné lors d'un meeting politique de son parti organisé samedi à Monastir, la nécessité de "trouver une solution pour sortir le pays de la crise actuelle", appelant chacun à "faire preuve de responsabilité nationale et de courage politique dans les circonstances actuelles". Marzouk a affirmé que "le problème aujourd'hui en Tunisie ne réside pas dans la répartition équitable de la richesse, mais dans la manière de produire de la richesse". Il a estimé que les régions sont la solution et qu'elles doivent contrôler leurs ressources et participer au pouvoir, tout en transformant les régions en difficultés en pôles dynamiques jouissant de la décentralisation économique. Mohsen Marzouk s'est prononcé également pour la mise en vigueur du code des collectivités locales et à d'élargir ses attributions "pour que les régions puissent tirer profit de leurs vastes ressources humaines et naturelles, comme c'est le cas dans les autres pays du monde qui atteignent des taux de croissance élevés". Le secrétaire général de Machrou Tounès a constaté que "la mentalité des années soixante-dix (figée au plan administratif et économique) prévaut toujours en Tunisie et qu'il est nécessaire de l'éradiquer et de changer les relations du centre avec les régions. Il a estimé que "parmi les erreurs commises dans le pays après 2011, la soi-disant discrimination positive, une terminologie négative alors qu'on est censé parler de solidarité positive entre les régions et de culture de travail et de production". Marzouk a également souligné la nécessité de le relever le niveau du discours politique, déclarant à ce propos : "Notre rival politique est le mouvement Ennahdha et notre coexistence avec lui au pouvoir est l'une des formes les plus élevées de la rivalité politique, et non l'inverse". Il a critiqué ceux qui appellent aujourd'hui à renverser le régime, soulignant que "la véritable souveraineté nationale ne peut être réalisée que par le travail et la production". Evoquant l'exacerbation des luttes politiques, il a indiqué que la Tunisie "est menacée par les lobbies de la contrebande et du terrorisme et que les réformes ne sont pas possibles aujourd'hui", affirmant que Machrou Tounès "est prêt à rassembler le mouvement national moderniste et les forces autour d'une vision et d'un projet commun et d'un contrat pour la prospérité". Marzouk a fait savoir d'autre part que son parti négociait avec certaines forces, mais à des conditions parmi lesquelles le refus catégorique de "la succession politique par héritage", (en allusion au mouvement Nidaa Tounès), et avec le besoin de rompre avec la corruption politique sous toutes ses formes". Le mouvement national, selon Marzouk, "doit être bâti sur l'éthique", affirmant qu'"en tant que projet tunisien moderniste nous somme en conflit et en concurrence avec ceux qui ne reconnaissent pas l'Etat national et le projet de notre société". Il a déclaré que "l'excellence politique consiste à apporter des solutions et que la Tunisie doit restaurer son esprit et sa prospérité, non pas être à l'origine de sa faillite", soulignant la nécessité de "mettre fin à l'ère du chaos et d'appliquer la loi sans appréhension". Le leader de Machrou Tounès a souligné auparavant à la presse l'impératif de voir les échéances électorales se baser sur de nouvelles idées et programmes capables de résoudre la crise actuelle et valables pour l'avenir du pays", mais aussi sur l'importance de "faire preuve de rationalité et de responsabilité pour trouver des solutions appropriées". Sur la position du projet de Machrou Tounes à propos de la décision de l'Union générale tunisienne du travail de décréter une grève générale dans la fonction publique et le secteur public les 20 et 21 février, Mohsen Marzouk a "regretté profondément" , dans une déclaration à l'Agence TAP, cette décision sans accepter une semaine ou deux de négociations. Il a estimé qu'il "vaut mieux pour les différents protagonistes de s'assoir autour de la table de dialogue, car la communauté nationale, y compris le gouvernement et la centrale syndicale, sortent perdants après chaque grève". "Je souhaitais que le dialogue continue avec le gouvernement et qu'il serait fait recours à une grève ou à une autre forme de protestation en l'absence de solution", a-t-il ajouté. Le rassemblement du mouvement Machrou Tounès à Monastir fait partie d'une série de meetings à l'échelle régionale placés sous le slogan "Les régions sont la solution".