Les modernistes et les démocrates sont en train de chercher à unir leurs forces, un travail qui aurait dû être entamé depuis longtemps, parce que, malgré tout, les dirigeants des petits partis politiques actuels n'ont pas la stature pour percer dans un paysage politique des plus médiocres, face à un mouvement islamiste structuré qui cherche à faire rétrograder la Tunisie vers l'ère de l'obscurantisme et de l'autarcie des prédicateurs et des imams de quatre sous. Les forces démocratiques cherchent à se rassembler, mais ils pataugent toujours, surtout qu'ils ne prennent pas en considération l'importance qu'ils doivent avoir auprès du principal acteur, dans toutes les élections et qui est le simple citoyen dont la voix va peser lourd dans l'orientation de l'avenir de la Tunisie. Les partis politiques se concertent pour constituer un front contre la montée des commerçants de la religion qui n'en finissent pas de se montrer comme des victimes de la dictature de Zine El Abidine Ben Ali, alors qu'ils cherchent à instaurer une dictature des plus pires, avec un Califat éternel et irréversibles, s'ils arrivent, de nouveau, à occuper les hauts postes du pouvoir. Le secrétaire général du mouvement Machrou Tounès, Mohsen Marzouk,vient de prendre les devants pour annoncer que les négociations pour l'édification d'un consensus entre les groupes parlementaires démocratiques et progressistes sont à un stade avancé, le but étant de créer un groupe parlementaire national moderniste et majoritaire, a-t-il souligné. S'exprimant en marge d'une réunion du parti à Monastir, Mohsen Marzouk a relevé que ce bloc parlementaire regroupera les députés de Nidaa Tounès, de Machrou Tounès et éventuellement d'autres députés. Ce groupe parlementaire, dont les conditions de création sont maintenant réunies, sera un message politique important, a ajouté Marzouk, rappelant que Machrou Tounès avait appelé à la création de ce bloc depuis au moins une année. Toutefois, tous ces politiciens qui sont en train de chercher, encore, doivent prendre en compte le pouvoir de l'électeur qui est l'unique décideur de l'orientation des prochaines législatives et présidentielles, et, pour ces raisons, ils doivent nécessairement chercher à regagner leur confiance, surtout après la multitude de déceptions qu'il a subi, après l'arrivée de Béji Caïd Essebsi à la haute investiture du pays et sa volonté de « placer » son fils Hafedh dans les hautes sphères du pouvoir. Pour se faire, Nidaa, Machrou et leurs alliés qui ont perdu, d'ailleurs, leur aura et leur prestige, doivent se débarrasser des pourris, des mercenaires et des opportunistes qui ont terni l'image de ces partis... Que peut-on penser d'un Nidaa qui accorde le plus haut poste de responsabilité à un certain Borhane Bsaïes qui avait été le défenseur le plus acharné de Ben Ali, simplement pour gagner de l'argent, et qui est connu pour être un mercenaire des plus convaincus et qui fait, toujours, l'objet de poursuites judiciaires. Machrou, pour sa part, est taxé d'être dirigé par un président autoritariste qui croit qu'il est le seul détenteur de la vérité a perdu tout son prestige et, en cours de route, de nombreux députés qui l'avaient rallié, déçus qu'ils étaient de la manière selon laquelle est géré Nidaa. Entretemps, le mouvement Ennahdha ne cesse de marquer des points pour occuper tous les postes-clés du pouvoir administratif et comme l'a affirmé Marzouk, il "monopolise entièrement" la scène politique comme durant les années 2011 et 2012, estimant que dans l'intérêt de la Tunisie aucune partie ne doit monopoliser le pouvoir. Et d'ajouter que des concertations politiques sont engagées entre Machrou Tounès, des partis et des personnalités nationales pour la constitution d'un "front puissant" regroupant Nidaa Tounès, Machrou Tounès, Al-Mostakbal et des personnalités indépendantes. En ce qui concerne le gouvernement actuel, Marzouk a indiqué: "si nous voulons un gouvernement qui reflète au maximum le consensus national, il faut procéder à un changement global". Pourtant, Marzouk aurait dû tourner sa langue dans sa bouche sept fois, avant de faire cette déclaration, surtout que, de cette manière, il donne des atouts supplémentaires au mouvement Ennahdha pour attirer Youssef Chahed dans son giron. Comment recouvrer la confiance des électeurs doit être la principale préoccupation des partis modernistes et démocratiques, parce qu'il y va de l'avenir de la Tunisie qui est, actuellement, ballotté à tous les vents, avec un président qui ne pense qu'à léguer le pays à son fils qui n'a pas l'envergure nécessaire pour le mener à bon port.