La délégation du pouvoir au président du gouvernement, Elyès Fakhfakh, par l'Assemblée des représentants du peuple (ARP) tourne à la mascarade, avec des jeux d'influence de toutes part, et un président de l'Assemblée, en l'occurrence Rached Ghannouchi soutenu par son bureau choisi sur mesure parmi les Nahdhaouis, qui ne veut rien lâcher. Pourtant, il y a urgence, et le Covid-19 risque de faire de nombreux dégâts, avec que cette question soit tranchée dans le bon sens. Mais, il semble que l'ARP, dans sa composition actuelle, n'a aucune intention de servir le pays et son peuple. Le bureau de l'Assemblée des Représentants du Peuple (ARP) a décidé, mercredi, de tenir une séance plénière à distance vendredi à partir de 9 h du matin. La plénière sera consacrée à l'examen de deux projets de loi, le premier portant délégation au chef du gouvernement le pouvoir de publier des décrets lois, alors que le deuxième sur le transfert de l'emprunt obligataire émis par la Banque centrale de Tunisie (BCT) sur le marché financier international au profit de l'Etat. Dans un communiqué publié mercredi, le parlement a affirmé que le bureau de l'ARP a examiné deux rapports élaborés par la commission du règlement intérieur, de l'immunité et des lois parlementaire et la commission des finances, de la planification et du développement. Le bureau de l'ARP a appelé les présidents des blocs parlementaires à se réunir, aujourd'hui, avec les représentants du gouvernement à partir de 10h du matin afin de trouver un consensus autour du projet de loi portant délégation au chef du gouvernement le pouvoir de publier des décrets lois, conformément au second paragraphe de l'article 70 de la constitution. Le bureau de l'assemblée a aussi décidé de transférer, à la commission électorale, le dossier du comblement de la vacance à la tête de l'instance nationale d'accès à l'information, après la nomination d'Imed Hazgui, ministre de la Défense nationale. Le chef du gouvernement, Elyès Fakhfakh, a décidé de s'en remettre avec des experts et s'est entretenu, mercredi après-midi, au Palais du gouvernement à la Kasbah, avec les professeurs de droit constitutionnel Slim Laghmani et Kamel Ben Massoud. Il a pris connaissance de leur point de vue au sujet du projet de loi portant délégation de pouvoir au chef du gouvernement en matière de publication de décrets lois. Les deux experts ont souligné la nécessité de faire en sorte que l'esprit de l'article 70 de la Constitution soit respecté, selon le communiqué de la présidence. Ils ont également eu des rencontres, dans le même contexte, avec les membres de la commission gouvernementale chargée de négocier le projet de loi en question. La physionomie des prochaines tractations ne prête pas à l'optimisme, surtout que le climat politique actuel est très tendu avec cet infernal bras-de-fer entre Kaïs Saïed qui ne sont préoccupés que par la recherche les moyens de se porter des coups, l'un à l'autre, alors que la situation du pays ne s'y prête pas… Et la galère des citoyens se poursuit. Certes, Abir Moussi, la présidente du Parti destourien libre, a donné, hier, une lueur d'espoir, lors de son intervention sur la radio Shems FM, en affirmant que les blocs parlementaires opposés à la délégation du pouvoir, se sont rétractés et sont prêts à l'accorder pour deux mois à Elyès Fakhfakh, mais qui sait s'ils vont tenir parole.