Le Temps-Agences - La Syrie joue un rôle constructif pour contribuer à régler la question de l'élection d'un nouveau président au Liban, a déclaré le chef de la diplomatie de Damas en réponse aux informations selon lesquelles la France perdrait patience avec les Syriens dans cette affaire. Oualid Al Moualem a indiqué que son pays souhaitait que l'élection du remplaçant d'Emile Lahoud, le président libanais dont le mandat a expiré le 22 novembre, ait lieu le plus rapidement possible. Selon des médias arabes, le président français Nicolas Sarkozy aurait déclaré attendre des actes, et non de simples déclarations, de Damas pour faciliter le prochain vote au Parlement libanais prévu demain à l'issue de neuf reports. Réagissant à ces informations, Moualem a déclaré devant des journalistes: "La Syrie joue un rôle constructif. Nous facilitons une solution mais cette dernière est, au bout du compte, du ressort des Libanais". Le ministre des Affaires étrangères ne s'est pas étendu sur les initiatives de la Syrie au Pays du Cèdre. La situation est pour le moment bloquée en raison de l'incapacité des deux camps libanais de parvenir à un consensus pour faciliter la désignation au poste de président de la République de l'actuel chef des armées libanaises, le général Michel Souleïmane. L'opposition prosyrienne souhaite notamment obtenir suffisamment de maroquins dans le futur gouvernement pour être en mesure d'user d'un droit de veto sur l'action gouvernementale. Le chef de la diplomatie syrienne a pour sa part accusé les Etats-Unis de faire obstruction à un accord en ignorant la pratique du consensus au sein du système politique libanais. "Le rôle de l'Amérique devrait être marginalisé parce qu'il n'est pas équilibré". Le ministre a enfin indiqué qu'il devait s'entretenir en fin de journée avec Claude Guéant, secrétaire général de l'Elysée, qui s'est rendu à deux reprises à Damas depuis novembre.