Les Tunisiens se sont habitués à la même rengaine déballée, chaque année, à l'occasion du mois de Ramadan, pour ce qui est de la constitution de stocks pour les marchés. C'est le cas, actuellement, aussi, avec le nouveau ministre du Commerce qui affirme que rien ne manquera, pour la consommation des citoyens, en oubliant que ce n'est pas là le seul problème, puisqu'il faut, aussi, veiller à ce que les prix soient abordables, ce qui risque de ne pas être assuré. Le ministre du Commerce, Mohamed Msilini a indiqué mercredi, que les marchés et les commerces seront approvisionnés en produits alimentaires de manière normale, durant le mois de Ramadan, précisant que le ministère dispose d'un stock suffisant de produits de consommation de base. On aimerait croire sur parole le ministre, mais pas après la fausse information sur un plateau TV, lorsqu'il avait affirmé que la semoule est disponible et qu'il en trouve chez l'épicier du coin, là où il habite à l'Ariana. Pourtant, tout le monde sait que la semoule est, actuellement, entre les mains des spéculateurs et qu'elle n'apparait dans aucune étagère chez n'importe quel commerce. Intervenant lors d'une conférence de presse tenue mercredi à Tunis, le ministre a précisé que tous les produits agricoles (légumes, fruits et production animale) sont fournis, même si les prévisions tablent sur une baisse de l'offre durant la période d'intersaison, qui contribuera automatiquement, à la hausse des prix. Et d'ajouter que cette baisse de l'offre concernera aussi, les viandes rouges, assurant que le gouvernement interviendra pour réguler le marché par l'importation de près de 200 tonnes. Pour ce qui est production des volailles, le stock national en cette matière dépasse la demande de 250%, a assuré le ministre. De même, pour le stock des œufs, il est fixé à hauteur de 55 millions œufs, le prix de quatre œufs étant de 850 millimes. Le ministère œuvrera à éviter toute pénurie de semoule et de farine, a-t-il poursuivi. S'agissant du volet contrôle, Msilini a souligné que les équipes de contrôle économique ainsi que les agents de police vont assumer leur rôle de supervision des prix et de la qualité des produits, pour lutter contre les infractions, appelant les citoyens à informer le ministère de tout dépassement observé. Et de poursuivre que le département du commerce contrôle tous les produits exposés dans les marchés et intervient en cas d'infractions via des opérations de saisie et aussi d'arrestation et d'interdiction de l'approvisionnement des commerçants contrevenants... Les opérations de contrôle (sanitaire, origine des marchandises, qualité, respect du poids des produits...), sont réalisées au niveau de différents circuits de distribution, a-t-il conclu. On aimerait croire que tout va bien… Toutefois, on craint les déceptions, surtout que le bras de la corruption et de la contrebande est très, trop long, quand même et que nombreux sont ceux qui mangent au râtelier.