Tout le monde a le droit de fêter les belles performances, avec tambours et fanfare. Certes, les nouveaux acquis de la Tunisie dans sa lutte contre ce fléau du 21ème siècle sont à louer, comme c'est le cas, aussi, pour la compétence, l'abnégation et la mobilisation du personnel médical tunisien qui est digne d'éloges. Mais, sur ce plan, il ne faut pas trop en faire, sinon cela risque de tourner au ridicule et au m'as-tu vu qui frise le cinéma et montre une volonté d'exploitation politique partisane et personnelle. Mais, de là à transgresser les règles imposées pour le confinement général et la distance sociale, il y a des lignes rouges à ne pas transgresser, surtout lorsqu'on est un responsable politique qui doit respecter les directives et… donner l'exemple. L'arrivée des nouveaux tests rapides a offert une nouvelle occasion pour le ministre de la Santé de transgresser, encore une fois et ce n'est pas la première, les décisions imposées par et pour le gouvernement, aussi, afin de limiter la propagation du Covid-19 les conséquences néfastes ont été bien circonscrits, jusqu'à maintenant. Toutefois, Abdellatif Mekki en a voulu autrement, puisqu'il a voulu exploiter ce nouvel acquis, pour sa propre personne et, aussi, pour son parti. Sinon, comment expliquer la présence de la Nahdhaoui, Yamina Zoghlami, à cette « manifestation » organisée à la cité Heraïria ? Y a pas photo et l'exploitation politique par le mouvement islamiste est très criarde, surtout qu'elle est à contre-courant des directives du chef du gouvernement, Elyès Fakhfakh, ce qui en dit long sur les tiraillements au sein de ce cabinet ministériel hétéroclite et très loin, actuellement et avec ce qu'il montre, des besoins du pays. Pourtant, cette crise nécessite une cohésion et une mobilisation de tout le gouvernement, comme des soldats en temps de guerre, puisque nous sommes en guerre contre un ennemi invisible, mais, aussi, face à d'autres fléaux du terrorisme, de l'afflux des réfugiés et de la crise économique. Toute sortie des rangs peut être interprétée comme une trahison. Le peuple tunisien n'est pas dupe et il ne faut pas le prendre comme tel, parce que cela risque de mal tourner et de donner un mauvais exemple, surtout pour les récalcitrants parmi les citoyens qui ne cherchent que l'occasion pour imiter leurs dirigeants qui montrent, malgré eux, que ce qu'ils ont décidé n'est pas fait pour être respecté… et, là, bonjour les dégâts.