Le Covid-19 n'a pas que des inconvénients. Même le mal peut avoir des bienfaits. En marge des compteurs qui affichent chaque jour un nombre plus élevés de cas confirmés et décès liés à la pandémie mondiale, quelques conséquences positives émergent tout de même de ce sombre tableau. Outre le fait qu'on respire un air plus sain en raison notamment du ralentissement des activités dans les secteurs de l'industrie et du transport, les Tunisiens ont savouré le 6 avril dernier une petite baisse des prix des carburants à la pompe. Mieux, une nouvelle baisse est également attendue dans les jours à venir. La commission technique chargée de fixer et de faire le suivi des prix des hydrocarbures importés et raffinés en Tunisie devrait en effet se réunir aujourd'hui pour étudier la possibilité de réviser à la baisse les prix du carburant à la pompe, selon des sources bien informées au sein du ministère de l'Energie et des mines. La baisse des prix attendue devrait se situer entre 30 et 20 millimes par litre comme ce fut le cas lors du dernier ajustement des prix effectué en avril dernier. Et pour cause : le nouveau mécanisme d'ajustement des prix des produits pétroliers prévoit une révision mensuelle des prix, avec un plafond de 1,5% en 2020 (2% en 2021) sur la base du prix moyen des achats de pétrole au cours des trois derniers mois (et non sur la base du cours moyen du Pétrole brut sur les marchés). Le plafond annuel de la révision des prix à la hausse ou à la baisse sera de 18% dans le cadre du nouveau mécanisme d'ajustement des prix (2020) contre 20% pour l'ancien mécanisme. En avril dernier, le prix de l'essence sans plomb a été abaissé de 30 millimes, à 2,035 dinars/litre tandis que celui du gasoil sans soufre a été réduit de 20 millimes, à 1800 millimes/ litre. Le prix du gasoil ordinaire a enregistré, quant à lui, une baisse de 20 millimes, à 1550 millimes /litre. Covid-19 et tensions entre Pékin et Washington La nouvelle réduction attendue des prix des produits pétroliers en Tunisie est motivée par la baisse des prix du brut sur le marché international ? Les prix de l'or noir ont reculé, hier, après deux jours de hausse, alors que les tensions géopolitiques et commerciales entre les Etats-Unis et la Chine ont tempéré l'optimisme suscité par l'assouplissement des mesures de confinement liées à la pandémie du Covid-19. Le baril de Brent de la mer du Nord a reculé, hier, de de 1,1% à 30,63 dollars à l'ouverture des marchés asiatiques. Il avait progressé de 14% mardi pour s'élever au-dessus de 30 dollars le baril, pour la première fois depuis mi-avril. Le baril américain de WTI a perdu 1,9%, à 24,13 dollars. Washington a mis en cause récemment Pékin dans la propagation du coronavirus. Le président américain Donald Trump a déclaré jeudi dernier envisager des représailles commerciales contre Pékin en affirmant que le coronavirus émanait d'un institut de virologie chinois. Le secrétaire d'Etat Mike Pompeo a également révélé dimanche avoir «une quantité Importante de preuves» à ce sujet. Un journal proche du Parti communiste chinois (PCC) a qualifié lundi d «bluff» les déclarations du secrétaire d'Etat américain, appelant Washington à prouver ses accusations. Les marchés pétroliers avaient pâti ces dernières semaines de la diminution de la demande en raison de l'arrêt de nombreuses activités et de restrictions de voyage dans le monde. Pour rappel, le budget de l'Etat pour l'exercice 2020 a été établi sur la base d'une hypothèse du prix du baril de pétrole brut à 65 dollars. Selon les prévisions figurant dans le budget de l'Etat 2020, les subventions consacrées aux hydrocarbures devaient s'élever à 1880 millions de dinars, ce qui représente environ 14,8% des dépenses de gestion, 8,9% du total du budget de l'Etat et 3,3% du PIB du pays.