p class="p1" style="text-align: justify; text-indent: 8.5px; font-variant-numeric: normal; font-variant-east-asian: normal; font-stretch: normal; font-size: 11px; line-height: normal; font-family: "Myriad Pro";"A sa surprenante désignation par Kaïs Saïed pour former un gouvernement, ils ont été plusieurs, parmi les observateurs de la scène politique, à se dire : « Voilà encore un homme (Elyès Fakhfakh) né avec des fées autour de son landau ». Exactement, la même réflexion quand, Béji Caïd Essebsi, choisit l'allant de la jeunesse pour désigner Youssef Chahed à la tête du gouvernement, pour rompre avec les « résistances passives » de Habib Essid -jugé revêche et conservateur- et pour apporter un bain de jouvence aux structures archaïsantes de l'Etat. Quelque part, l'Histoire se répète. Est-il écrit qu'un Chef du gouvernement, chez nous, doive être le reflet d'une lubie présidentielle ? Ce qui était vrai pour Youssef Chahed, l'est en partie pour Elyès Fakhfakh. Chahed aura été le Chef de gouvernement qui a duré le plus -en dépit du retour de manivelle de Carthage (encore une lubie ?)- un retour des choses qui l'a tout bonnement mis sous le parapluie de Rached Ghannouchi, dont les relations s'étaient entre temps détériorées avec le défunt Président. p class="p1" style="text-align: justify; text-indent: 8.5px; font-variant-numeric: normal; font-variant-east-asian: normal; font-stretch: normal; font-size: 9.5px; line-height: normal; font-family: "Times New Roman";"Assis entre deux chaises, Youssef Chahed aura quand même eu en mains les clés du pays. Et il a quand même fini par créer son propre parti, sur les décombres de Nida Tounès, et en prévision des élections de 2019. Histoire, là aussi, de desserrer l'étreinte coercitive de Ghannouchi. Mais, il n'avait pas eu, d'emblée, à devoir gérer un cataclysme qui répond au nom du Covid-19. p class="p2" style="text-align: center; font-variant-numeric: normal; font-variant-east-asian: normal; font-stretch: normal; font-size: 12px; line-height: normal; font-family: "Times New Roman";"Le fil d'Ariane p class="p1" style="text-align: justify; text-indent: 8.5px; font-variant-numeric: normal; font-variant-east-asian: normal; font-stretch: normal; font-size: 9.5px; line-height: normal; font-family: "Times New Roman";"Aussitôt obtenue la confiance du Parlement par 139 voix qu'il jugeait suffisantes pour son gouvernement dans sa très controversée interview sur la 9ème chaine –première erreur stratégique- Elyès Fakhfakh en était là, à peine à prendre ses marques à la Kasbah, que la pandémie emportait tout son programme annoncé en sept points (lors de l'investiture) et taillait net son enthousiasme, comme par le tranchant d'un glaive satanique. Les fées l'ont, en effet, abandonné. p class="p1" style="text-align: justify; text-indent: 8.5px; font-variant-numeric: normal; font-variant-east-asian: normal; font-stretch: normal; font-size: 9.5px; line-height: normal; font-family: "Times New Roman";"Mais, pire que le Covid-19 qui l'oblige maintenant à devoir inventer -mais où les trouver ?- des ressources supplémentaires de l'ordre de 3,6 milliards de dinars, voilà qu'il fait l'objet d'un harcèlement dans les règles (comme expliqué dans notre journal dans son édition de dimanche) et que ce harcèlement vient d'Ennahdha qui, tout d'un coup, se redécouvre une âme charitable, des effusions altruistes et un attachement pour le consensus général. Au point de se dire « fâchée » avec le Chef du gouvernement, à propos justement de ce qu'il a dit dans son interview. A savoir que les 139 voix récoltées lors de son investiture lui suffisaient pour gouverner. Il aurait dû se passer de cette arithmétique. D'abord, parce que c'est juste, juste. Ensuite, parce qu'il ne serait pas vraiment certain de les réobtenir, au cas où Ennahdha et ses satellites optaient pour le couperet : la motion de censure. Parce qu'en repoussant les injonctions de Rached Ghannouchi quant à l'élargissement de son gouvernement à des membres venant de Qalb Tounès (simple déguisement parce qu'en fait c'est Ennahdha qui les coopterait), Fakhfakh veut éviter que le loup n'entre dans la bergerie (encore que son gouvernement ne manque pas de loups !). Fakhfakh ne veut pas non plus casser ce fil d'Ariane le liant à Kaïs Saïed, quoiqu'il ait affirmé -personne ne le croit- que le Président est étranger à l'exclusion de Qalb Tounès. p class="p1" style="text-align: justify; text-indent: 8.5px; font-variant-numeric: normal; font-variant-east-asian: normal; font-stretch: normal; font-size: 9.5px; line-height: normal; font-family: "Times New Roman";"En tous les cas, entre le Parlement qui l'a investi de sa confiance, et le Parlement qui l'attend de pied ferme, jeudi prochain, pour ces satanés « cent jours de gouvernance », tout a changé du tout au tout. C'est un Parlement sur le pied de guerre qui l'attend. Evaluer le rendement du gouvernement, cela relève des compétences de contrôle de l'instance parlementaire. Mais en faire un prétexte pour remettre sur la table les conflits clientélistes, les arrangements partisans, viderait cette séance de toute son essence. Il y a même à craindre que la métastase du mal qui ronge le Parlement, ne s'insinue dans le corps gouvernemental. Parce que, quelque part, la démocratie est cancérigène. Du moins, au vu de ce visage fardé qui en émerge à chaque plénière. p class="p2" style="text-align: center; font-variant-numeric: normal; font-variant-east-asian: normal; font-stretch: normal; font-size: 12px; line-height: normal; font-family: "Times New Roman";"La défensive ou la contre-offensive ? p class="p1" style="text-align: justify; text-indent: 8.5px; font-variant-numeric: normal; font-variant-east-asian: normal; font-stretch: normal; font-size: 9.5px; line-height: normal; font-family: "Times New Roman";"Elyès Fakhfakh s'est préparé, à sa manière, pour cet « examen ». Il a tenu, le 9 juin, un conseil des ministres pour entériner la fin du recours aux décrets lois et pour évaluer, auditer et mesurer l'efficacité des 34 dont il a usé dans les domaines fiscal, financier, social, sécuritaire et juridictionnel etc... p class="p1" style="text-align: justify; text-indent: 8.5px; font-variant-numeric: normal; font-variant-east-asian: normal; font-stretch: normal; font-size: 9.5px; line-height: normal; font-family: "Times New Roman";"Il serait naïf que de croire que tous les élus du peuple le féliciteront pour la force d'anticipation du gouvernement au regard de l'irruption du Covid-19. La plupart s'en foutent comme de la guigne. Tout au plus, les députés d'Ennahdha, toujours aussi taraudés par leurs « succès exclusifs », tresseront-ils des lauriers en l'honneur de « leur » ministre de la Santé. p class="p1" style="text-align: justify; text-indent: 8.5px; font-variant-numeric: normal; font-variant-east-asian: normal; font-stretch: normal; font-size: 9.5px; line-height: normal; font-family: "Times New Roman";"La technicité de Fakhfakh se heurtera immanquablement sur de virulents questionnements sur cette affaire de conflits d'intérêts entre les parts qu'il détient dans un groupement de sociétés ayant l'Etat pour gros client, et sa condition de Chef du gouvernement. Une ingénuité, en fait. Et entre la correspondance de l'INLUCC à l'adresse du ministre anti-corruption (Mohamed Abbou) et la déclaration de Ayachi Hammami (ministre auprès du Chef du gouvernement chargé des droits de l'Homme et des relations avec les instances constitutionnelles et la société civile) -qui a parlé au nom de Fakhfakh- institutionnellement, c'est cohérent- pour annoncer que celui-ci a déjà entamé la cession de ses parts, dans les contours des trente jours que lui accorde l'instance de Chawki Tabib, certains députés en feront leur pain béni. p class="p1" style="text-align: justify; text-indent: 8.5px; font-variant-numeric: normal; font-variant-east-asian: normal; font-stretch: normal; font-size: 9.5px; line-height: normal; font-family: "Times New Roman";"Or, Chawki Tabib a alerté quant à l'existence d'autres conflits d'intérêts impliquant des ministres et des parlementaires. Ceci n'est que la face émergée de l'Iceberg, parce qu'on sait quels lobbys financent les partis dominants, et l'on sait parfaitement comment l'argent « politique » a financé les campagnes électorales, ce que Kaïs Saïed a dénoncé en des mots crûs et sans ambages. Et, puisqu'on parle de Kaïs Saïed, on ne saurait dire s'il interpellera son protégé sur cette question précise de conflit d'intérêts.... Il n'est, d'ailleurs pas sûr non plus, qu'Ennahdha osera soulever cette controverse, craignant le classique effet-boomerang, surtout, après que des campagnes aient été menées autour de supposée « fortune » de Rached Ghannouchi. Ce serait, en d'autres termes, tenter le diable. p class="p1" style="text-align: justify; text-indent: 8.5px; font-variant-numeric: normal; font-variant-east-asian: normal; font-stretch: normal; font-size: 9.5px; line-height: normal; font-family: "Times New Roman";"Au milieu de ces magmas, quel Fakhfakh se présentera à l'hémicycle ? Fera-t-il dans la victimisation en avançant encore ces chiffres dont on ne saurait le tenir pour responsable ? Se mettra-t-il dans la peau de la victime expiatoire, se laissant faire et donnant mièvrement raison à ceux qui ne lui donnent justement pas cher de sa peau ? Ou, alors, ce qui est probable, osera-t-il la contre-offensive, à coups de vérités et de chiffres antérieurs à sa prise de fonction ? Du moins, l'on attend de lui à ce qu'il ne se délecte pas dans l'impopularité, comme il l'a fait dans son interview, en ce qui concerne les salaires et les retraites. Lors de la guerre contre le nazisme, Churchill a obtenu de son peuple tous les sacrifices, sans se rendre impopulaire....Et, puis, au fond, pourquoi ne tourne-t-il pas l'arithmétique à son avantage, dans la balance des légitimités: il a obtenu 139 voix pour son investiture. Ce n'est pas beaucoup, mais ce n'est pas peu, avec un parlement aussi morcelé. Rached Ghannouchi, lui, n'a obtenu que 129 pour accéder au perchoir. Trop peu pour quelqu'un qui veut que le métabolisme du pays dépende d'un seul mouvement des lèvres... p class="p3" style="text-align: right; text-indent: 8.5px; font-variant-numeric: normal; font-variant-east-asian: normal; font-stretch: normal; font-size: 9.5px; line-height: normal; font-family: "Times New Roman"; min-height: 10px;" p class="p1" style="text-align: justify; text-indent: 8.5px; font-variant-numeric: normal; font-variant-east-asian: normal; font-stretch: normal; font-size: 11px; line-height: normal; font-family: "Myriad Pro";" p class="p4" style="text-align: right; text-indent: 8.5px; font-variant-numeric: normal; font-variant-east-asian: normal; font-stretch: normal; font-size: 9.5px; line-height: normal; font-family: "Times New Roman";"R.K.