Il n'est guère dans nos habitudes d'attaquer "la liberté d'expression" ou de commenter les écrits des confrères qui demeurent libres dans leurs réflexions. Toutefois s'agissant de plumes professionnelles, c'est-à-dire journalistes éditant tout le temps et non de simples commentateurs d'occasions dans une tribune libre (sic!), la question devient de fond et elle mériterait méditation. En effet, est-ce normal de régler ses comptes personnels à travers ses écrits? Est-ce normal de devenir le porte-parole d'une personne, d'un club ou d'une institution? Est-ce normal de faire état de sa "couleur" de manière aussi maladroite, provocante et choquante? Cela enlève, automatiquement, tout crédit à ce qui est écrit; cela ressemble à du délire et, au fond, ça fait rire même s'il y avait tout lieu de pleurer un tel manque d'objectivité. Nous pensons, nous avons toujours pensé et nous penserons toujours que le journaliste doit rester au dessus des mêlées, que le journalisme est noble par son objectivité (qui ne veut pas, forcément, dire vérité) et si nous exigeons des autres, au minimum, un peu de respect, il est nécessaire qu'on emprunte, nous-mêmes, la voie de la respectabilité qui rime avec responsabilité. Est-il, à ce point, si difficile de jouer l'honorabilité et l'objectivité?...