p class="p1" style="text-align: justify; text-indent: 8.5px; font-variant-numeric: normal; font-variant-east-asian: normal; font-stretch: normal; font-size: 13px; line-height: normal; font-family: "Myriad Pro";"LE TEMPS - Raouf KHALSI p class="p2" style="text-align: justify; text-indent: 8.5px; font-variant-numeric: normal; font-variant-east-asian: normal; font-stretch: normal; font-size: 11px; line-height: normal; font-family: "Myriad Pro";"Imaginons, un instant, ce qu'aurait été, aujourd'hui, l'architecture parlementaire, si Béji Caïd Essebsi (juin 2019) avait ratifié la loi adoptée par l'ARP tenant à l'amendement du Code électoral. Ledit amendement, principalement proposé par Ennahdha et Tahya Tounes (à l'époque alliés), avait pour finalité d'exclure une partie des candidats (certains partis aussi) aux scrutins des Législatives et ceux de la Présidentielle. En l'occurrence, le défunt Président tint la classe politique toute entière en haleine. Il avait le choix entre ratifier tout bonnement la nouvelle loi, renvoyer le texte à l'ARP pour une seconde lecture, sinon appeler à un référendum qui aurait néanmoins bouleversé le calendrier électoral. S'il l'avait ratifié, peut-être bien que certains partis ne seraient pas actuellement dans le paysage. Parce que le texte était ciblé : barrer la route au PDL d'Abir Moussi, exclure Qalb Tounes du jeu, quitte à ce que Rached Ghannouchi renonçât à soutenir la Coalition Al Karama, plus que jamais aujourd'hui sa propre excroissance. p class="p1" style="text-align: justify; text-indent: 8.5px; font-variant-numeric: normal; font-variant-east-asian: normal; font-stretch: normal; font-size: 9.5px; line-height: normal; font-family: "Times New Roman";"Béji Caïd Essebsi, dont l'ancien député Sahbi Ben Fredj dit qu'il « n'était pas en possession de toutes ses facultés », aura, en l'occurrence, usé de ces fausses-maigres prérogatives que lui concédait la constitution. Jouant, formellement sur l'absence de Cour constitutionnelle, il était néanmoins opposé, sur le fond, à une loi d'exclusion et qu'il jugeait dangereusement « liberticide ». Ce fut sa riposte. Sa vengeance aussi. Il leur « lègue » une ARP émiettée, sinon carrément, une Cour des miracles. p class="p2" style="text-align: center; font-variant-numeric: normal; font-variant-east-asian: normal; font-stretch: normal; font-size: 12px; line-height: normal; font-family: "Times New Roman";"Abir Moussi entre victimisation et croisade à la Jeanne d'Arc p class="p1" style="text-align: justify; text-indent: 8.5px; font-variant-numeric: normal; font-variant-east-asian: normal; font-stretch: normal; font-size: 9.5px; line-height: normal; font-family: "Times New Roman";"Ce qui est évident, c'est que ce sont bien ces partis « sauvés » par Béji Caïd Essebsi qui se sont révélés être les plus actifs et les plus bruyants. Et, miracle de la politique politicienne, voilà que Qalb Tounes qui avait bâti toute sa campagne contre la mainmise d'Ennahdha sur les rouages de l'Etat durant toute la période post-révolution, eh bien voilà que Nabil Karoui pactise avec ceux qui le conspuaient : Ennahdha, précisément, et le Mouvement Al Karama et auxquels se joint « Al Istiqlal » (sans véritable poids parlementaire) en plus de quelques indépendants. Voilà aussi, que Tahya Tounes engrange la rive opposée, rompant ses pactes antérieurs avec Rached Ghannouchi. Voilà aussi, que l'équilibre gouvernemental utopique qu'a cru mettre sur pieds Elyes Fakhfakh capote lamentablement. Maintenant, les langues se délient : Ennahdha avait bien pour plan de faire capoter le gouvernement Fakhfakh ; elle était au courant de cette affaire de conflit d'intérêts. Pour sa part, Mohamed Abbou, saisit la justice pour « financements occultes » d'Ennahdha et il le fait aussi pour Qalb Tounes, pour d'autres raisons, mais presque similaires. Tout cela déteint sur le métabolisme de l'ARP, véritable Cour des miracles, comme seule une parodie de démocratie, sait en créer. p class="p1" style="text-align: justify; text-indent: 8.5px; font-variant-numeric: normal; font-variant-east-asian: normal; font-stretch: normal; font-size: 9.5px; line-height: normal; font-family: "Times New Roman";"Les alliances se nouent au gré des intérêts étriqués en somme, rendant problématique l'évolution du gouvernement Méchichi, dont les concertations répétées avec les représentants des partis, paraissent pour le moins contre-fructueuses. p class="p1" style="text-align: justify; text-indent: 8.5px; font-variant-numeric: normal; font-variant-east-asian: normal; font-stretch: normal; font-size: 9.5px; line-height: normal; font-family: "Times New Roman";"Mais, pour les uns et les autres, il y a un sérieux problème. Et ce problème s'appelle Abir Moussi. Ella ne transige pas. Elle refuse tout compromis. Après avoir même répondu à deux invitations de Méchichi, elle coupe les ponts avec lui, voyant qu'il s'est plié aux injonctions de Rached Ghannouchi. Elle est en train d'écumer les plateaux pour exprimer encore son aversion contre « l'islamisation du Parlement » et des institutions de l'Etat. Un Ghannouchi sauvé du retrait de confiance par le gong, elle rappelle que ce fut là son initiative, tout en déplorant que les partis ayant voté pour la destitution l'aient marginalisée. Elle se met même dans la peau d'une Jeanne d'Arc et se dit prête à aller au bûcher. Elle annonce même une manifestation contre les campagnes de « Takfirisme » et ce qu'elle appelle « le complot contre la souveraineté de l'Etat civil ». Complot tripartite à son sens, ourdi par l'Internationale de Frères musulmans (Ennahdha, Ankara et Doha) en ce qui concerne la question libyenne et qui empiète sur les prérogatives du Chef de l'Etat, puisque les relations internationales représentent son propre champ de compétences exclusives. Qu'en pense à son tour Kais Saied ? En tous les cas, il ne voit pas en Abir Moussi-pur produit de l'ancien régime- un allié. Il est dans son monde : pas d'allié, en dehors du peuple. p class="p2" style="text-align: center; font-variant-numeric: normal; font-variant-east-asian: normal; font-stretch: normal; font-size: 12px; line-height: normal; font-family: "Times New Roman";"Le temple ébranlé p class="p2" style="text-align: center; font-variant-numeric: normal; font-variant-east-asian: normal; font-stretch: normal; font-size: 12px; line-height: normal; font-family: "Times New Roman";"par une certaine pétition p class="p1" style="text-align: justify; text-indent: 8.5px; font-variant-numeric: normal; font-variant-east-asian: normal; font-stretch: normal; font-size: 9.5px; line-height: normal; font-family: "Times New Roman";"Dans cette « guerre de cent ans », et en dehors des bombardements ciblant chaque jour Abir Moussi, il n'est pas évident que l'issue ne tiendra qu'au duel frontal entre les deux ennemis. Parce que, dans cette Cour des miracles qu'est l'ARP, il y en a bien ceux qui spéculent, ceux qui comptent les coups et, surtout, ceux qui pensent tout bas que Ghannouchi gère l'ARP en fonction de ses agendas régionaux et dans la pure logique de ses discours tout faits de duplicité. Ils pensent tout bas ce que Abir Moussi crie tout haut. Dans une sale guerre tout est permis, par ailleurs. Voilà donc, qu'un groupe d'avocats se proclamant de « L'Observatoire de la transparence et de la bonne gouvernance », porte trois plaintes en justice contre la présidente du PDL en relation avec « l'argent public, le terrorisme et la perturbation des institutions de l'Etat ». Pas du tout sorcier d'identifier la main invisible derrière tout ce processus. Abir Moussi déclare ces derniers jours et sur tous les plateaux, qu'elle a des contre-arguments à opposer à ces griefs. Mais elle sera seule face à la Justice et tout dépendra de sa force de résilience. Dans tous les cas de figures, ce sera hautement politique et hautement idéologique. Elle restera, néanmoins, dans son idée de contorsion fixe, dans sa logique de combat à mort contre Rached Ghannouchi. p class="p1" style="text-align: justify; text-indent: 8.5px; font-variant-numeric: normal; font-variant-east-asian: normal; font-stretch: normal; font-size: 9.5px; line-height: normal; font-family: "Times New Roman";"Il y a néanmoins à se poser une certaine question : qu'est ce qui fait que cent membres d'Ennahdha, entre membres du Bureau exécutif, ceux du Conseil de la Choura et des représentations régionales, aient fait circuler une pétition exigeant de Rached Ghannouchi qu'il annonce ouvertement renoncer à un mandat supplémentaire à la tête d'Ennahdha. La pétition prend, pour référence, l'article 131 inhérent à la dévolution des mandats. Le 11ème congrès d'Ennahdha est annoncé pour avant de la fin de l'année. Et, depuis un certain temps, la machine des suppôts de « l'Emir » s'est mise en branle pour remodeler les textes et préparer la plate-forme réglementaire à une reconduction de Rached Ghannouchi à la tête du mouvement nahdhaoui. Un plébiscite en somme. Sauf que cette pétition ouvre déjà une brèche au sein de l'édifice nahdhaoui. D'une façon ou d'une autre, « le Cheikh suprême » est démystifié. L'aile réformatrice d'Ennahdha veut rompre avec 50 ans de pouvoir absolu et d'inertie autocratique. Il n'est pas dit que cette pétition aura un rôle fédérateur. Parce qu'en face, les congélateurs idéologiques trouveront bien une Fatwa opposée. Que serait Ennahdha sans Rached Ghannouchi aux commandes ? Difficile de le prévoir. Mais la question, un tantinet surréaliste, serait de savoir ce que serait Abir Moussi sans son ennemi intime... p class="p3" style="text-align: right; text-indent: 8.5px; font-variant-numeric: normal; font-variant-east-asian: normal; font-stretch: normal; font-size: 9.5px; line-height: normal; font-family: "Times New Roman"; min-height: 10px;" p class="p2" style="text-align: justify; text-indent: 8.5px; font-variant-numeric: normal; font-variant-east-asian: normal; font-stretch: normal; font-size: 11px; line-height: normal; font-family: "Myriad Pro";" p class="p4" style="text-align: right; text-indent: 8.5px; font-variant-numeric: normal; font-variant-east-asian: normal; font-stretch: normal; font-size: 9.5px; line-height: normal; font-family: "Times New Roman";"R.K.