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Lorsque l'absurde devient la règle !
Publié dans Le Temps le 03 - 11 - 2020

p class="p1" style="text-align: justify; text-indent: 8.5px; font-variant-numeric: normal; font-variant-east-asian: normal; font-stretch: normal; font-size: 13px; line-height: normal; font-family: "Myriad Pro";"Le Temps - Jameleddine EL HAJJI p class="p2" style="text-align: justify; text-indent: 8.5px; font-variant-numeric: normal; font-variant-east-asian: normal; font-stretch: normal; font-size: 11px; line-height: normal; font-family: "Myriad Pro";"Il parait que le pays a inauguré une phase de son histoire où l'absurde devient la règle. Par temps de coronavirus, tous les paradigmes de la vie sociale normale sont heurtés. A coups de décisions gouvernementales mêlant l'utile à l'agréable, pas un secteur n'a été épargné par l'amateurisme, conjugué à des craintes pré-fœtales, et des luttes d'intérêts d'une économie où la corruption a métastasé depuis des décennies, l'on se trouve aujourd'hui devant une situation inouïe, non pas pour les grands groupements d'intérêts (ceux-là savent se serrer les rangs pour se défendre), mais pour d'autres catégories majoritaires, mais qui n'ont pas de défenseur, puisque la société ne les prend encore que comme des individus.
Parmi ces artisans, journaliers nécessairement, nous avons suivi, non sans curiosité, le sit-in qui a été organisé, hier, non loin du Palais présidentiel, par les intermittents du spectacle, dépendant, en apparence seulement, du ministère de la Culture. Par leur mot d'ordre, on comprend l'étendue du désastre : « Laissez la nuit ! ». On y trouve côte à côte, des musiciens, des chanteurs, du personnel technique (son et lumière), des portiers de boites de nuit, at autres personnels auxiliaire de cette branche de l'Entertainment nocturne. Etant sûr que le ministère de la Culture ne peut fournir aucun chiffre sur cette corporation variée d'artistes et de professionnels du spectacle, nous pouvons sans exagération, les estimer à au moins 30 mille âmes. Soient 30 mille familles ou ménages ou foyers qui se trouvent actuellement sur le carreau, par décision « sanitaire » (excusez l'ironie de la formule) de leur gouvernement. Sans le sou, et sans aucune ressource, mais plus grave encore, sans espoir, puisque les perspectives des décisions médicales relatives au Covid-19 ne promettent aucun horizon clair. La musique, un secteur précaire ? Absolument pas, même en temps de guerre, l'homme a toujours chanté, écouté, composé, exécuté et joué. C'est un instinct. Point, barre !
Une société hypocrite
jusqu'à la moelle !
Reste que cette catégorie de créateurs et de professionnels de l'exécution des spectacles, n'a jamais été abordée par l'Etat qu'en tant que secteur marginal, encore marginalisé par une société hypocrite, qui consomme leur produit, tout en s'y offusquant par leur « sentiment religieux ». Car notre société pieuse raffole de l'art, du chant et de la danse. Elle ne laisse échapper aucune occasion pour se tordre le ventre et le bas ventre, sur des airs nobles et moins nobles, de la cornemuse au piano à queue. En même temps, sa piété feinte lui fait penser que l'art et l'animation, ou le loisir de façon plus générale, n'est qu'une forme de dépravation des mœurs, incompatible avec d'autres cultes, rites ou totems de leur sainte religion.
C'est ce qui semble justifier ce silence criminel d'une large partie de notre nomenklatura intellectuelle dont la culture ne dépasse pas les limites des rudiments de leur savoir personnel. Pourquoi ?
Et bien parce que la culture, et plus précisément le spectacle, est une forme suprême de liberté, où se conjuguent tous les ADN anarchistes de l'être. Par les temps qui passent, le spectacle est devenu l'expression suprême d'une valeur que notre société peine à trouver. Celui du travail collectif, celui de l'harmonie pluridisciplinaire, que la Tunisie peine à instaurer, et à laquelle aspire, à toute note de musique, à toute percussion bruyante, à tout coup de lumière, à tout jeu scénique. A ce titre, le sit-in de Carthage (le choix du lieu est intelligent voire vicieux !), est venu rappeler aux Tunisiens les vertus de la pondération, et de la modestie. La Tunisie a –t-elle fini par basculer dans la sous-primitivité ?
L'ingratitude se payera cher
Comment doit-on aborder ce sit-in de gens qui ne revendiquent pas de valeurs surplombantes ou grandiloquentes, mais du pain, de la nourriture. Au moment où la classe politique s'ingénie à légiférer afin de criminaliser la propriété, l'effort et l'initiative. Cette classe politique qui lutte de toute son haleine pour le budget du ministère du culte, des affaires religieuses, tandis que le ministère de la création et de l'histoire fabrique sa culture officielle avec des intermittents sans visage. En effet, si vous n'allez pas à la mosquée, votre imam s'en balance, puisqu'il est payé, contre toute volonté divine ou humaine, alors qu'il est au chaud. Par l'argent d'un contribuable à qui on fait suer le burnous. Mais quand vous fermez les lieux du spectacle, les maitres des lieux de ce secteur, se retrouvent en disette, incapable de se nourrir, et de nourrir leur progéniture.
Le coronavirus n'y est que pour quelque chose. Il est contingent, provisoire et passager. Reste que notre rapport permanent avec la Culture, en tant que société et que pouvoir, a toujours été accidenté, pour ne pas dire carrément pathologique. Pathos-psychanalytique même.
Un délire qui peut mener à une solution, bien que provisoire. L'UGTT, l'UTICA, l'UTAP, et autres organisations nationales et associations de culture et autres secteurs « nobles », se doivent de démontrer qu'ils sont au niveau de l'instant critique que la conscience de la Tunisie traverse, un instant d'autant plus salutaire qu'il sauvera spectaculairement le chantier le plus important de l'avenir, celui de la culture de demain. Et pas moins !
Quant au gouvernement, l'ARP, et la Présidence de la République, prions Dieu l'Omnipotent, de les assister dans leur coma économique, social... et culturel.
Ainsi, la messe est dite. Amen !
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