La Confédération Internationale des Sociétés d'Auteurs et Compositeurs (CISAC), qui réunit 232 sociétés d'auteurs dans 121 pays et territoires, et cinq régions, dont la Tunisie à travers l'OTDAV, vient de publier son rapport annuel sur ses collectes mondiales pour l'année 2020. Ce rapport, intitulé «Covid-19 : Crise, Résilience, Relance», enregistre 3,5 milliards d'euros (soit près de 11,2 milliards de dinars) de pertes de revenus. Perte due à la pandémie de la Covid-19. «La pandémie de Covid-19 a inversé la progression de notre croissance mondiale et ses effets se feront encore sentir en 2021 et 2022», c'est ce qu'a déclaré Marcelo Castello Branco, président du Conseil d'administration de la CISAC, dans le rapport, pour l'année 2020, et intitulé «Covid-19 : Crise, Résilience, Relance», de cette Confédération Internationale des Sociétés d'Auteurs et Compositeurs. Il est à noter que la CISAC, fondée en 1926, est une organisation non gouvernementale à but non lucratif et est le premier réseau mondial de sociétés d'auteurs (également appelées «organisations de gestion collective» ou «OGC»). Avec 232 membres (entre membres, membres associés, et membres provisoires) dans 121 pays et territoires, elle représente 4 millions de créateurs de toutes les zones géographiques et de tous les répertoires artistiques : musique, audiovisuel, spectacle vivant, littérature et arts visuels. Ce nouveau rapport de la CISAC, qui se base sur les collectes nationales déclarées à la Confédération par ses sociétés membres, pour l'utilisation du répertoire qu'elle représente dans son propre pays ou, parfois, dans plusieurs territoires, fait état d'un impact pandémique conséquent puisque «dans tous les répertoires, les collectes en 2021 resteront en-dessous de celles de 2019 car les utilisateurs d'œuvres continueront à faire face à des difficultés de paiement et à des faillites» et puisque «les pertes de 2020, pour le répertoire musical et pour tous les répertoires confondus [musique, littérature, audiovisuel, dramatique, arts visuels] devraient effacer cinq années de croissance depuis 2015». Le secteur musical le plus impacté Les pertes de revenus à cause du coronavirus sont estimées à 3,5 milliards d'euros, soit près de 11,2 milliards de dinars (représentant une baisse de 35 %), dont entre 1,8 et 3,1 milliards d'euros (une baisse de 20 à 35 %) pour le secteur de la musique, uniquement. Selon le rapport, «les droits issus des concerts, des salles de spectacles et des exécutions en espaces publics ont été les plus impactés par la pandémie et les prévisions laissent entrevoir une chute comprise entre 60 et 80 % en 2020». Ces revenus représentent des droits collectés à l'échelle mondiale pour les créateurs de tous les répertoires. Parmi les membres de la Confédération Internationale des Sociétés d'Auteurs et Compositeurs, se trouve l'Organisme Tunisien des Droits d'Auteurs et des Droits Voisins (OTDAV). Autrefois connu sous l'appellation de SODACT (Société des Auteurs et Compositeurs de Tunisie), puis de OTPDA (Organisme Tunisien de Protection des Droits d'Auteurs), cet organisme, devenu OTDAV en 2013, s'est affilié à la Confédération le 15 décembre 1997. Il est inscrit dans le contexte CISAC sous le numéro 82. Ses répertoires d'occupation sont la dramatique, la littérature et la musique. L'OTDAV fait partie des 37 sociétés de la zone Afrique. Ces 37 sociétés représentent 14 % des membres de la CISAC. Trente-cinq d'entre-elles «s'occupent principalement de la gestion du répertoire musical, une du répertoire littéraire, et une du répertoire spectacle vivant». La zone Afrique mise à mal Toujours d'après le rapport de la CISAC, «les sociétés et les créateurs africains seront parmi les plus affectés par les pertes de revenus liées à la pandémie en 2020. Elles feront suite à une croissance modeste en 2019, où les collectes des 37 sociétés africaines membres de la CISAC ont augmenté de 1,1 % pour atteindre 79,3 millions d'euros (...) La catégorie direct (live) et ambiance a généré 22,4 % des collectes régionales avec une hausse de 2,8 % en 2019. (...) Les collectes de ce secteur vont diminuer sensiblement en 2020 suite à l'annulation des événements et à la fermeture des lieux publics». Il est à noter que les collectes régionales pour l'Afrique, en 2019, ont été de 73 millions d'euros pour la musique, soit une hausse de 1,1 %, 4,1 millions d'euros pour la littérature (+4,8 %), 1,3 millions d'euros pour la dramatique (-4,5 %), 1,2 millions d'euros pour l'audiovisuel (-3,7 %), et 20 mille euros pour les arts visuels (-38,8 %). Z.H