p class="p1" style="text-align: justify; text-indent: 8.5px; font-variant-numeric: normal; font-variant-east-asian: normal; font-stretch: normal; font-size: 13px; line-height: normal; font-family: "Myriad Pro";"Le Temps Business &Finances : Propos recueillis par Khouloud AMRAOUI p class="p2" style="text-align: justify; text-indent: 8.5px; font-variant-numeric: normal; font-variant-east-asian: normal; font-stretch: normal; font-size: 11px; line-height: normal; font-family: "Myriad Pro";"Le Projet de Loi des Finances 2021 a été élaboré dans un contexte exceptionnel marqué par la conjonction de deux principaux facteurs : une récession économique et une crise sanitaire inédite. Aujourd'hui, le Gouvernement fait face à un défi énorme. Plusieurs experts et responsables taxent le PLF 2021 d'un texte « sans âme » et dépourvu de « vision ». Un bon nombre d'observateurs trouvent également que les hypothèses autour desquelles s'articule le PLF 2021 sont « irréalisables » et « illogiques ». Des amendements substantiels à ce PLF devront être apportés. Tandis que la date limite pour l'examen du PLF 2021 est fixée pour le 10 décembre 2020. p class="p1" style="text-align: justify; text-indent: 8.5px; font-variant-numeric: normal; font-variant-east-asian: normal; font-stretch: normal; font-size: 11px; line-height: normal; font-family: "Times New Roman";" Le Temps Business & Finances : votre lecture sur la loi de finances de 2021 ? Une prévision d'un taux de croissance de 4% et un prix du baril de pétrole de 45 dollars, sont-t-elles des supputations cohérentes ? p class="p1" style="text-align: justify; text-indent: 8.5px; font-variant-numeric: normal; font-variant-east-asian: normal; font-stretch: normal; font-size: 11px; line-height: normal; font-family: "Times New Roman";"Anis Wahabi : Le PLF 2021 a été préparé en un temps record. Le Gouvernement actuel n'a pas réellement un plan de travail. Il a pris le train en marche. Il s'est trouvé devant la circulaire de cadrage de la LF qui a été préparée par le Gouvernement sortant avec une invisibilité totale par rapport à l'évolution économique et même sanitaire. Il ne faut pas oublier que jusqu'à présent, le monde entier et la Tunisie en particulier, ne sont pas encore sortis de la crise sanitaire et nous ne savons pas encore quand prendra fin cette crise et quelles, seront ses répercussions réelles. p class="p1" style="text-align: justify; text-indent: 8.5px; font-variant-numeric: normal; font-variant-east-asian: normal; font-stretch: normal; font-size: 11px; line-height: normal; font-family: "Times New Roman";"D'autant plus que tout le monde sait que les répercussions économiques seront ressenties en 2021. Il y aura un manque à gagner des recettes fiscales de 6 milliards de dinars pour l'exercice 2021. p class="p1" style="text-align: justify; text-indent: 8.5px; font-variant-numeric: normal; font-variant-east-asian: normal; font-stretch: normal; font-size: 11px; line-height: normal; font-family: "Times New Roman";"Concernant les hypothèses autour desquelles s'articule le PLF 2021 et qui indique un taux de croissance de 4% en 2021, il est plausible de signaler que c'est un minimum qu'on peut faire une fois la crise sanitaire terminée. Ce taux est réalisable. C'est tout à fait normal que suite à une année catastrophique, l'évolution ne pourrait être que positive à moins que la situation ne vienne à empirer plus encore avec un confinement général ce qui est peu envisagé. En 2021, on ne va même pas atteindre le niveau de 2019. Et donc, on s'attend à ce que le niveau de 2019 va être atteint en 2023. Les deux années de suite : 2021 et 2022 seront des années pour récupérer ce qu'on a perdu au cours de 2020. D'ailleurs, un taux de croissance de 4% est très insuffisant par rapport à ce qu'on devrait avoir. Le Gouvernement actuel n'a pas présenté un véritable plan de relance pour résoudre tous les problèmes existants en termes économique, social et sanitaire. En termes de dynamisation de l'économie, il n'y a aucune mesure dans le PLF 2021, qui permet un semblant de relance en 2021. Tout simplement, c'est une LF très plate. p class="p1" style="text-align: justify; text-indent: 8.5px; font-variant-numeric: normal; font-variant-east-asian: normal; font-stretch: normal; font-size: 11px; line-height: normal; font-family: "Times New Roman";"Quant au prix du baril de pétrole, le PLF 2021 affiche une hypothèse de 45 dollars/baril alors qu'aujourd'hui le baril du pétrole dépasse les 48 dollars. Déjà avant d'entamer l'année, on est au dessous de l'hypothèse du PLF 2021. Ce qui est vraiment catastrophique, c'est que l'Etat a fait une opération de « HEDGING » (couverture contre la variation du cours de pétrole) il y a deux ans. Bien que le cours de pétrole a chuté durant les mois précédents, la Tunisie aurait pu saisir l'occasion pour faire une couverture qui nous permet de sécuriser le prix de pétrole sur l'année 2021, mais on l'a pas fait. A mon avis, c'est une faute grave commise par des responsables qui n'ont pas profité pour prémunir la Tunisie d'une éventuelle augmentation conséquente du prix de pétrole. Il y a un laxisme. Aujourd'hui, en cas de relance (la crise sanitaire touche à sa fin en ce début d'année) et c'est ce que nous espérons, notre pays va se trouver avec un baril de pétrole qui va augmenter d'une manière sensible parce que le rythme de l'économie mondiale va s'accélérer et les pays producteurs vont essayer de compenser leurs pertes de l'année 2020. Et donc, on s'attend à un prix de pétrole qui va atteindre 60 ou 70 dollars/baril. p class="p1" style="text-align: justify; text-indent: 8.5px; font-variant-numeric: normal; font-variant-east-asian: normal; font-stretch: normal; font-size: 11px; line-height: normal; font-family: "Times New Roman";" p class="p1" style="text-align: justify; text-indent: 8.5px; font-variant-numeric: normal; font-variant-east-asian: normal; font-stretch: normal; font-size: 11px; line-height: normal; font-family: "Times New Roman";"Concernant le cours de change, comme ce qui a été accoutumé pendant les dernières années, le PLF 2021 n'a pas communiqué sur les hypothèses par rapport aux cours de devises. On ne sait pas ce que l'Etat a préparé pour se protéger d'une variation importante ? p class="p2" style="text-align: justify; text-indent: 8.5px; font-variant-numeric: normal; font-variant-east-asian: normal; font-stretch: normal; font-size: 11px; line-height: normal; font-family: "Times New Roman"; min-height: 12px;" p class="p1" style="text-align: justify; text-indent: 8.5px; font-variant-numeric: normal; font-variant-east-asian: normal; font-stretch: normal; font-size: 11px; line-height: normal; font-family: "Times New Roman";" Le Temps Business & Finances : Avoir un financement de 16,6 milliards de dinars sur le marché extérieur, est-ce possible dans des conditions pareilles ? p class="p1" style="text-align: justify; text-indent: 8.5px; font-variant-numeric: normal; font-variant-east-asian: normal; font-stretch: normal; font-size: 11px; line-height: normal; font-family: "Times New Roman";"Anis Wahabi : Pour pouvoir clôturer l'année 2020, on a fait toutes les pressions du monde afin que la BCT accepte de financer 2,8 milliards de dinars parce qu'on a aucune chance de les obtenir de l'étranger, surtout avec la suspension du soutien du FMI. Pourquoi le FMI a arrêté de nous soutenir ? La réponse est claire : tout un plan de travail qui a été convenu avec les anciens Gouvernements (Chahed et Fakhfakh) n'a pas été respecté. Aujourd'hui, si le Gouvernement ne respecte pas les exigences du FMI, donc on ne peut pas espérer avoir un nouveau programme du FMI et quand on n'a pas ce nouveau programme, on ne peut pas avoir des conditions favorables pour nos sorties à l'étranger. Par conséquent, les 16,6 milliards de dinars sont possibles de les avoir sur le marché extérieur si le Gouvernement commence à appliquer les réformes structurelles demandées par le FMI. Et si le Gouvernement se trouve incapable de mettre en place ses exigences, il n'aura pas de financement. Le problème qu'on a vécu en novembre 2020 par rapport à l'insuffisance des recettes de l'Etat pour couvrir ses dépenses va se poster en mars 2021. La conclusion, c'est que le Gouvernement doit amorcer le plutôt possible la mise en place d'un plan de restructuration qui sera convenu avec le FMI et les autres bailleurs de fonds. Il faut donner des signes forts que le Gouvernement est capable de mettre en place les réformes structurelles. Même s'il n'arrive pas à terminer le chantier, mais au moins qu'il commence à les faire. p class="p2" style="text-align: justify; text-indent: 8.5px; font-variant-numeric: normal; font-variant-east-asian: normal; font-stretch: normal; font-size: 11px; line-height: normal; font-family: "Times New Roman"; min-height: 12px;" p class="p1" style="text-align: justify; text-indent: 8.5px; font-variant-numeric: normal; font-variant-east-asian: normal; font-stretch: normal; font-size: 11px; line-height: normal; font-family: "Times New Roman";" Le Temps Business & Finances : Le financement direct de la trésorerie de l'Etat (2.8 milliards de dinars) par l'Etat entraînera-t-il par la suite un déséquilibre financier? p class="p1" style="text-align: justify; text-indent: 8.5px; font-variant-numeric: normal; font-variant-east-asian: normal; font-stretch: normal; font-size: 11px; line-height: normal; font-family: "Times New Roman";"Anis Wahabi : Je crains que cette solution de financement de la BCT du budget de l'Etat ne devienne répétitive. Le remboursement du 2.8 milliards de dinars se fera sur 5 ans au lieu de 6 mois. On a prévu des délais très larges. Donc, il y a un risque de tourner dans un cercle vicieux et la demande du financement de la part de l'institut d'émission ne sera pas la dernière. Et si on prend à la légère cette solution, ça sera la catastrophe. p class="p1" style="text-align: justify; text-indent: 8.5px; font-variant-numeric: normal; font-variant-east-asian: normal; font-stretch: normal; font-size: 11px; line-height: normal; font-family: "Times New Roman";"Le Gouvernement pour se maintenir en pouvoir et l'ARP pour maintenir un système politique « bloquant et bloqué », on va se rabattre sur ce mécanisme qu'on a créé et qui devrait être une exception. Le mécanisme du financement de la BCT au budget de l'Etat doit être une solution provisoire et limitée dans le temps. Je crains que ce soit le provisoire qui dure ! p class="p2" style="text-align: justify; text-indent: 8.5px; font-variant-numeric: normal; font-variant-east-asian: normal; font-stretch: normal; font-size: 11px; line-height: normal; font-family: "Myriad Pro";" p class="p3" style="text-align: right; font-variant-numeric: normal; font-variant-east-asian: normal; font-stretch: normal; font-size: 11px; line-height: normal; font-family: "Times New Roman";"Propos recueillis par K.A