p class="p1" style="text-align: justify; text-indent: 8.5px; font-variant-numeric: normal; font-variant-east-asian: normal; font-stretch: normal; font-size: 13px; line-height: normal; font-family: "Myriad Pro";"Le Temps – Jameleddine El HAJJI p class="p2" style="text-align: justify; text-indent: 8.5px; font-variant-numeric: normal; font-variant-east-asian: normal; font-stretch: normal; font-size: 11px; line-height: normal; font-family: "Myriad Pro";"En l'absence d'une décision énergique, la situation est candidate à un pourrissement inédit. Si le sang a coulé dans l'enceinte de l'ARP, et au vu des changements qui nous entourent, c'est dans la rue que le pays se prépare au pire. p class="p2" style="text-align: justify; text-indent: 8.5px; font-variant-numeric: normal; font-variant-east-asian: normal; font-stretch: normal; font-size: 11px; line-height: normal; font-family: "Myriad Pro";"En Tunisie, le rapport de la Cour des Comptes a été à l'origine de l'installation d'une ambiance de luttes de résistance de la part des poches de la corruption et des multiples monopoles y afférents. La fièvre a commencé à monter au rythme des « fuites » sur des préparatifs d'une campagne de nettoyage de certains phénomènes de corruption politique et économique qui a mis le pays en coupe réglée depuis une dizaine d'années. De ce côté, on peut dire que la tension actuelle est endogène. Il parait que les choses sont plus corsées, en ce sens que la plupart des forces politiques en présence à l'ARP et alentours ne se sont jamais prévalues d'une force intrinsèque. Elles ont été constamment l'œuvre du soutien financier et politique de forces étrangères. Depuis quelques semaines, et sur les colonnes de ce journal, nous avions attiré l'attention sur l'éventualité de changements majeurs, alors potentiels, suivant les prises de positions prochaines du Qatar, dans les négociations que l'émirat menait avec les autres membres du Conseil de coopération des pays arabes du Golfe. Un train de négociations mené par le Koweït. Parallèlement, le torchon brûlait entre la Turquie et les pays européens sur la place des islamistes en Europe, après l'expiration, devenue imminente, de tout rôle de l'islam politique. Aujourd'hui, les Européens planchent sur la première série de sanctions à infliger à la Turquie, consécutivement au comportement d'un Erdogan qui a grillé toutes ses cartes avec le vieux continent. Parallèlement, les pays du Golfe semblent sur le point d'amorcer une réconciliation avec le Qatar. Au centre des négociations, le sort des Frères musulmans après une telle réconciliation. Ce qui transparait des pourparlers en cours, le Qatar ne compte pas lâcher purement et simplement les Frères musulmans, mais il joue leur réintégration dans le paysage « religieux » des pays du Golfe, soit leur territoire de refuge, après presque soixante-dix ans d'errance post nassérienne dans tous les pays de la région pétrolifère et gazière. Vues de chez nous, ces négociations sont à suivre avec le maximum de vigilance, et le minimum d'illusions sur la nature des régimes du Golfe (moins le Sultanat d'Oman), et l'historique vrai de leurs relations avec la Confrérie égyptienne, que ces pays mêmes, à la faveur du boom pétrolier de 1973, ont systématiquement internationalisée. L'enjeu dépasse donc de loin les petits larrons des Affès, ou de son coéquipier, le propriétaire d'une station radio pirate que l'on doit avoir dans nos radars. Réelle force ou psychose de disparition imminente ? Côté international, les premières déclarations du prochain président américain ont marqué un semblant de volonté de l'administration démocrate de rompre net avec le programme du «Printemps arabe», au vu de ses résultats pas très réconfortants pour leurs alliés en région européenne et moyen orientale. C'est dire que l'islam politique, avec ses salafistes et ses Frères musulmans est au centre d'un processus régional et international qui varie entre l'élagage et l'éradication. Seulement, il semble que le terrain choisi pour cette nouvelle passe d'arme ne sera ni en Europe, ni au Moyen Orient, mais en Afrique (Afrique du Nord et Afrique subsaharienne). Si la région subsaharienne est ouvertement assistée militairement par la France, la Tunisie, de par l'anarchie de son paysage politique, n'a droit qu'à une assistance très discrète, et qui risque de se révéler inadaptée au gouffre qui s'ouvre sous nos yeux, et dans les plus hautes instances de l'Etat, comme le Législatif par exemple. Si les fuites des discussions de couloir (lesquelles sont bel et bien en cours) ont mené certaines parties à se prévenir contre le pire qui les attend, le mutisme des forces démocrates et de la Présidence de la République n'arrange en rien les tenants à un changement de cap, vers un Etat nouveau, et « nettoyé » des cartels qui font actuellement fi de l'Etat afin de s'imposer en parties incontournables dans la configuration en gestation. Le mutisme dérangeant de Carthage Les déclarations de Carthage n'auront que peu d'effet sur la situation actuelle, sans l'amorce, simultanément, d'une mise en œuvre sérieuse des conclusions de la Cours des Comptes, sans exclusive, et sans état d'âme. On en est à des députés (tous munis de l'immunité parlementaire tant contestée), qui pratiquent des formes de violence milicienne incompatible avec les règles de l'Etat de Droit. On en est à des instances comme la HAICA, encerclée par des hordes de hors la loi, réclamant la légalisation d'une station radio hors la loi. De tous ces comportements, et de toutes ces déclarations violentes, on ne sent aucune réelle volonté de réelle démonstration ostentatoire. On sent plutôt des fauves blessés, qui réagissent à un ouragan de mauvaises nouvelles qui se prépare outre frontière, dans la région du Golfe plus précisément. Le Coran est accessible à tous par simple touche sur un téléphone portable. Il n'a donc pas besoin d'une station radio pour le rappeler à des masses de croyants bénéficiant déjà de plus d'un million de sites dédiés à toutes les idéologies et sectes de la religion musulmane. L'enjeu est donc ailleurs. Et c'est de la perspicacité de la relève politique tunisienne que dépendront la sécurité et la souveraineté future de l'Etat. Un chantier colossal auquel doivent participer tous les politiciens « propres » de la place, sous la protection et l'assistance directe des appareils sécuritaire et militaire. La Tunisie parait être le premier Etat à payer la facture de la fin d'une phase qu'elle ne doit pas rééditer, à la 2011. p class="p2" style="text-align: justify; text-indent: 8.5px; font-variant-numeric: normal; font-variant-east-asian: normal; font-stretch: normal; font-size: 11px; line-height: normal; font-family: "Myriad Pro";"